Kader Keita relancé par la CAN, pourquoi pas avec l’OL ?

Par Aristide Mamilo
4 min.

Acheté à prix d'or par l'Olympique Lyonnais (18 M€ environ) à Lille l'été dernier, Kader Keita a du mal à s'imposer dans le Rhône, ce que reflètent ses présences intermittentes dans les dispositifs de l'entraîneur Alain Perrin (18 matches en championnat, 10 titularisations).

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La saison n'avait pourtant pas mal commencé. Lors des matches de préparation et ce jusqu'à la victoire de l'OL contre Sochaux (2-1) lors du trophée des Champions, l'attaquant Ivoirien s'était montré à son avantage, confirmant toute l'étendue de son talent qui avait valu cet investissement coûteux au président Jean-Michel Aulas.

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On saura peut être un jour la source du blocage qui a entraîné la baisse de son rendement, toujours est-il que l'OL qui devait faire face à ses ambitions à trouver en Ben Arfa un remplaçant de qualité, l'Ivoirien terminant l'année 2007 sur le banc.

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La Coupe d'Afrique des Nations 2008 qui se profilait en janvier arrivait donc au bon moment pour le joueur en perte de confiance, encore fallait-il que la situation vécue en club ne se traduise également en sélection, car chez les Éléphants la concurrence était au moins aussi rude qu'à Lyon.

Une CAN réussie avec les Éléphants, et une confiance retrouvée

L'ex-Lillois a rendu la confiance que lui a accordée Gérard Gili, en inscrivant 3 buts dans la compétition. Kader Keita a surtout démontré lors de toutes ses sorties avec le maillot ivoirien qu'il était un joueur de caractère, l'un des seuls Éléphants à tirer son épingle du jeu lors du naufrage contre l'Égypte (1-4) en demi-finale (un but magnifique à la clé).

Lors de cette compétition, Keita a retrouvé toutes les qualités qui font de lui un footballeur exceptionnel. Le diamant brut, taillé par Claude Puel a de nouveau ébloui par sa technique, ses accélérations foudroyantes, son sens du contre-pied et sa combativité.

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Il avait mis 6 mois à s'imposer avec le LOSC lorsqu'il a débarqué d'Al Saad Doha (Qatar) en 2005, avant de devenir l'un des meilleurs joueurs de la Ligue 1, et de gagner une stature internationale qu'étayaient ses performances avec le club nordiste en Ligue des Champions notamment face au Milan et Manchester. Les 18 millions dépensés par l'OL pour son acquisition ne reflétaient peut-être pas sa valeur intrinsèque, mais c'était le prix à payer pour Jean-Michel Aulas pour doubler la concurrence de Tottenham, Newcastle, et Manchester United.

Depuis son retour de la CAN, il n'aspire qu'à une chose : avoir de nouveau sa chance comme il le déclarait à son arrivée il y a quelques jours « Je vais retrouver le club et mes collègues avec plaisir, avec l'envie de bosser pour m'imposer comme titulaire. Mon style, ce n'est pas de me plaindre dans les journaux, ou auprès de l'entraîneur, je considère que c'est à l'entraînement qu'on gagne sa place et que c'est le temps de jeu qui permet d'être performant. ».

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Le rendez-vous manqué contre Manchester en Ligue des Champions

Mercredi, face à Manchester lors du 8e de finale aller de la Ligue des Champions, Alain Perrin a choisi de ne pas aligner Hatem Ben Arfa d'entrée. Non pas parce qu'il tenait absolument à bloquer ce couloir pour empêcher les montées de Patrice Evra (qui ne s'en est d'ailleurs pas privé), mais pour la simple raison que le jeune international Français ne fait plus la différence « Il y a deux mois, il aurait joué. Il ne faut pas dire qu'il était remplaçant uniquement pour des raisons de comportement défensif. Simplement, Hatem n'est pas régulier dans ses performances individuelles et collectives. S'il n'a pas joué, c'est aussi parce qu'il est moins performant, en ce moment » a-t-il déclaré à L'Équipe.

Si l'OL avait gagné cette rencontre, il n'y aurait rien eu à redire sur les choix de l'entraîneur, mais comme ce ne fut pas le cas, il est légitime de se poser des questions : Perrin a-t-il manqué d'audace ?

La forme démontrée par Kader Keita lors de ses sorties récentes sous le maillot de la Côte d'Ivoire méritait certainement qu'on lui donne la chance de se montrer. Le fait que ce soit un adversaire de ce calibre devait corroborer ce choix, l'Ivoirien a démontré par le passé qu'il savait répondre présent lors des grands rendez-vous. Au lieu d'empêcher Evra de monter, et en retour priver son équipe de situations avantageuses, Keita aurait contraint l'international français à défendre. Avec les qualités qu'on lui connaît, et au meilleur de sa forme les obstacles deviennent de simples quilles.

Perrin n'a pas osé, Lyon n'a pas gagné. Mais, l'Ivoirien ne compte pas en rester là. La réception de Metz ce week-end lui donnera peut-être l'occasion de retrouver la confiance de son entraîneur. Si jamais ce n'était pas le cas, surtout si cette situation tendait à perdurer d'ici la fin de la saison, Keita a averti qu'il quitterait le club. Ses prestations à la CAN devraient lui permettre de retrouver une équipe ambitieuse, pour Lyon ce sera une double perte. Sur le plan comptable, parce qu'il est impossible qu'il y ait un retour sur investissement pour un joueur qui a joué très peu. Et sur le plan sportif, l'OL n'aura pas eu le privilège de bénéficier des qualités du joueur, faute de lui avoir accordé une autre chance. En son temps, Lille avait fait preuve de plus de patience, et avait fini par récolter les fruits de son attente.

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