À lire Ligue 1

La France du foot s'enflamme pour Lacazette !

Par La Rédaction FM
7 min.
Olympique Lyonnais @Maxppp

En constante progression d'année en année, Alexandre Lacazette franchit les paliers les uns après les autres. Pointant à mi-saison en tête du classement des buteurs de Ligue 1, l'attaquant de l'Olympique Lyonnais est parti pour frapper très fort.

30 octobre 2010, 69ème minute de jeu. L'Olympique Lyonnais est tenu en échec à domicile par Sochaux, quand Alexandre Lacazette et ses dreadlocks trouvaient le chemin des filets. Les Gones s'imposaient 2-1, et l'attaquant d'inscrire son premier but en Ligue 1. Alors positionné plus souvent côté droit, celui qui a fait ses classes dans son quartier de Mermoz faisait lentement mais sûrement son trou : « Sur le côté, ce n’est pas simple de marquer, c’est un poste surtout fait pour donner des ballons, faire des passes décisives », précise Robert Valette, ancien entraîneur de la réserve rhodanienne, qui a eu Lacazette sous ses ordres.

La suite après cette publicité

Pourtant, dès son séjour en CFA, l'attaquant montrait des qualités laissant transparaître de véritables prédispositions à jouer avant-centre. Qu'importe, les entraîneurs préféraient continuer à l'utiliser sur les ailes, comme nous le confirme son partenaire d'alors, Enzo Reale : « Alex, je le connais depuis les benjamins à Lyon, on a fait toutes les catégories ensemble. Il a progressé d'année en année sans changer son style de jeu. Au cours des premiers mois chez les pros, je trouvais qu'il ne se lâchait pas assez. Dans le couloir, il ne montrait pas tout son potentiel, car sur le côté tu ne peux pas exploiter certaines choses que tu peux exploiter en étant en pointe, comme son jeu dos au but. Il n'a jamais eu de coffre, même en jeunes il n'aimait pas courir, mais pendant les matches ça ne se voyait jamais car il arrivait à faire les efforts sans jamais avoir de crampes », se souvient-il.

À lire Castello Lukeba se mêle de la polémique Barcola-OL

L'Euro U19 en guise d'éclosion

Un manque de condition physique qui lui valait d'ailleurs d'être souvent utilisé en tant que remplaçant de luxe en équipe de France U19, faisant office de joker pour Francis Smerecki au cours de l'Euro disputé en 2010. Auteur de 3 réalisations dans le tournoi dont le but du sacre en finale face à l'Espagne (2-1), le Lyonnais de naissance se faisait néanmoins un nom dans la France du football. L'ayant côtoyé l'été suivant au cours de la Coupe du Monde U20, Maxime Colin ne garde que de bons souvenirs : « Je m'entendais bien avec Alex, c'est un bon gars. Il ne jouait quasiment jamais titulaire lors de la Coupe du Monde, ce n'était donc pas évident pour lui, mais chaque fois qu'il entrait en jeu il marquait quasiment toujours. Je rigolais d'ailleurs avec Timothée Kolodziejczak que je connaissais de Lens, je lui disais "je crois que depuis que j'ai la chance d'être en sélection, à chaque match il marque ce mec, même pendant les matches de préparation" ».

Nous sommes alors en 2011, et l'ancien joueur de l'Élan Sportif du 8e arrondissement lyonnais d'entamer son irrésistible marche en avant. Titulaire à 15 reprises en L1 en 2011-2012 (5 buts), puis 27 fois (3 réalisations) au cours de l'exercice suivant, Lacazette profitait ensuite du départ de Lisandro Lopez pour basculer définitivement dans la peau d'un titulaire indiscutable. En pointe aux côtés de Bafé Gomis dans le 4-4-2 losange mis en place par Rémi Garde, le numéro 10 rhodanien s'offrait son année la plus brillante, avec 15 buts et 3 offrandes en championnat : « Maintenant qu’il a une plus grande liberté d’action en pointe avec son compère Gomis, il arrive à se situer dans cette surface de réparation, et il parvient à marquer des buts d’avant-centre, sur des ballons relâchés, des centres en retrait », nous disait à l'époque Robert Valette.

La suite après cette publicité

Lacazette, un leader d'attaque

L'attaquant devenait alors le leader d'attaque de l'OL, logiquement récompensé d'un point de vue contractuel, lui qui a paraphé une extension de bail en faveur du club septuple champion de France, jusqu'en 2018. Pas de quoi lui donner l'envie de se reposer sur ses lauriers, bien au contraire : « Ses statistiques sont impressionnantes, c'est quelqu'un qui bosse beaucoup, qui a progressé depuis des années. Il a retrouvé son poste, dans l'axe, tout le monde lui a fait comprendre qu'il avait de grosses qualités et il en a pris conscience. Qu'il soit aussi fort, ça ne me choque pas trop, je pense même que ce n'est que le début. Il faut qu'il continue comme ça, et qu'on en profite. C'est plus qu'un coéquipier pour moi, je le vois souvent en dehors du foot », souligne Samuel Umtiti.

La suite après cette publicité

Un bel hommage et un joli témoignage d'amitié, pour un joueur qui fait l'unanimité autour de lui. Tous ceux qui l'ont approché louent ses qualités humaines, Anthony Martial le premier : « J'en garde un très bon souvenir, il m'a beaucoup aidé lorsque j'ai commencé à m'entraîner avec les pros. C'est un super mec, d'ailleurs on est toujours en contact ! Certains entraîneurs me disaient qu'on avait quelques similitudes et j'aimais bien sa façon de jouer. Alex a beaucoup de talent et, en plus de ça, c'est un bosseur, donc je ne suis pas surpris par son évolution. Il a progressé dans la capacité à répéter de bons matches et, bien sûr, dans l'efficacité ». Enzo Reale abonde dans son sens : « Je suis super content pour lui, surtout qu'il a galéré. Certains entraîneurs ont eu du mal à lui ouvrir les portes mais, pour moi, il a toujours été le meilleur. Je ne comprendrais pas qu'il se fixe des limites, pour moi il n'a rien à envier à personne, et peut aller très loin. Alex est celui de notre génération qui est le plus dans la lumière, l'Euro U19 l'a mis en confiance, il porte notre génération 91 avec Clément (Grenier). C'est un exemple à suivre ».

Un buteur apprécié

Un avis pleinement partagé par les coéquipiers du jeune canonnier, qui tressent des louanges à l'égard de leur buteur providentiel : « C'est un très bon joueur. Il comprend le jeu, il est intelligent, bon techniquement, bon finisseur. Je ne suis pas surpris par sa progression, j'avais conscience de ses qualités depuis un petit moment maintenant. Là, il explose un peu plus que durant les années passées, même s'il avait déjà été bon », insiste Nabil Fekir, assistant aux premières loges à la saison grandiose de son collègue. Mais si ses partenaires sont unanimes, qu'en pensent les défenseurs adverses ?

Cette saison, du côté de Nantes (1-1), Lacazette n'avait pas su marquer, mais s'était mué en passeur décisif pour débloquer la situation. Une capacité à savoir tout faire qui impressionne le latéral droit nantais Issa Cissokho : « C'est un joueur tout le temps en mouvement, qui effectue beaucoup d'appels en profondeur et apporte du soutien à ses coéquipiers. Pour son petit gabarit, il arrive à faire la différence avec sa vitesse, il a le sens du but et frappe très vite au but, avec aussi une belle protection de balle. Il a cette capacité à pouvoir éliminer en un contre un, c'est un joueur rapide, qui aime avoir la balle dans les pieds, mais aussi en profondeur. C'est une vraie gâchette. C'est un joueur à surveiller, c'est certain, capable de faire la différence à lui tout seul », assure le Sénégalais.

La suite après cette publicité

Avec 17 buts et 5 passes décisives dans l'élite du football français dans cet exercice, la gâchette marche sur l'eau dans cette première partie de saison, affolant ses propres records et s'offrant la deuxième place du classement des top buteurs européens. De quoi lui permettre de prétendre on ne peut plus légitimement au titre de meilleur buteur de L1 en fin d'exercice : « Le titre de meilleur buteur, il a les possibilités pour le chercher. Il n'est pas entouré comme les attaquants du PSG, mais il en a les capacités. C'est à lui de montrer qu'il a franchi un cap, et qu'il peut rivaliser avec les plus grands », lance Enzo Reale, suivi dans son raisonnement par Anthony Martial : « Ça va être difficile, la saison est encore longue, mais s'il continue comme ça, il a sa chance. J'espère aussi le voir dans un très grand club européen, il le mérite ! » Car oui, c'est bien là le drame pour l'OL : à force de briller comme il le fait, Alexandre Lacazette risque d'attiser les convoitises. Après Benzema (Real Madrid) et Loïc Rémy (aujourd'hui à Chelsea), le numéro 10 est bien parti pour être le nouveau Gone à endosser un maillot emblématique du Vieux continent...

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité