Lille - OM : les notes du match

C'était l'heure des retrouvailles au stade Pierre-Mauroy. Le LOSC et l'OM s'affrontaient lors de cette 30e journée de Ligue 1. Rudi Garcia en profitait pour retrouver une équipe avec laquelle il avait réalisé le doublé coupe-championnat en 2011 alors que son homologue Franck Passi affrontait lui l'équipe qu'il avait en main en début de saison. Mais l'heure n'était pas à la nostalgie et les deux formations ont besoin de points. Marseille avait l'opportunité de confirmer ses deux belles victoires face à Lorient et Angers. Seul Vainqueur manquait à l'appel. C'est Sertic qui le remplaçait alors que Gomis démarrait sur le banc. Passi alignait lui un 4-2-3-1 avec le trio Lopes-Benzia-De Preville en soutien d'Eder.

Dans l'obligation d’empocher les trois points, les deux équipes entamaient la rencontre avec une attitude conquérante. À chaque possession, les vingt-deux acteurs tentaient de mettre du rythme mais la qualité technique n'était pas au rendez-vous et on assistait à une première mi-temps particulièrement médiocre. Les occasions se comptaient sur les doigts d'une main. Il fallait attendre le quart d'heure pour voir une première opportunité. Sur un exploit individuel, De Préville parvenait à contrôler le cuir de manière acrobatique, à contourner Fanni et voir sa frappe échouer au pied du poteau (14e). En face, seul Thauvin arrivait à faire des différences sur son côté mais il semblait trop isolé.

Pelé sauve son camp

Tout de même, alerté dans la surface, il trouvait Cabella dont la frappe du gauche obligeait Enyeama à se coucher (34e). Plus on s'approchait de la pause, plus les approximations techniques s'accumulaient à l'image de cette frappe totalement ratée de Xeka (39e). Pelé veillait tout de même à garder sa cage inviolée sur ce centre de De Préville contré par Fanni et qui semblait prendre le chemin du but (43e). L'arbitre sifflait la pause après 45 minutes d'ennui et de grande pauvreté. Les deux formations revenaient ensuite sur la pelouse avec les mêmes configurations mais pas avec les mêmes intentions. En moins de dix minutes de jeu, on assistait à plus de jeu que sur l'ensemble de la première mi-temps.

Il y avait d'abord Rony Lopes qui s’échappait avant de buter sur Pelé (47e). L'OM répondait immédiatement. Thauvin accélérait plein axe et envoyait une lourde frappe du droit touchée du bout des doigts par Enyeama (49e). Le gardien s'interposait à nouveau sur cette tentative de Cabella (53e) et les Dogues se montraient dangereux à leur tour. Après un bon mouvement collectif, Rony Lopes ne parvenait pas à accrocher le cadre en angle fermé (55e). Après ce début de deuxième période enflammé, le rythme retombait rapidement, trop même, et le spectre de la première partie du match refaisait surface. À plusieurs reprises, les deux équipes arrivaient à se jeter corps et âme en contre mais à chaque fois, une imprécision venait mettre fin à tous les espoirs. Payet affichait sa maladresse (66e), Benzia était trop court (72e), tout comme Rolando (79e). Finalement, l'arrêt de Pelé, qui repoussait cette tête à bout portant d'Eder sur sa barre (84e), réalisait le geste du match. Il permet aux Olympiens de ramener le point du nul. Un bien triste point.

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L'homme du match : De Préville (6) :surement l’élément offensif le plus performant ce soir pour Lille. Il a posé beaucoup de problèmes aux défenseurs phocéens grâce à ses dribbles. Sur une action incroyable, il élimine Fanni d’un superbe contrôle en porte-manteau avant d’enrouler juste un peu trop à droite du but de Pelé (14e). En deuxième mi-temps il fait encore parler sa bonne technique dans l’organisation des attaques du LOSC. Avant de sortir et laisser sa place à Bissouma (85e) il dépose le ballon sur la tête d’Eder qui se procure la plus belle occasion du match (84e).

Lille :

• Enyeama (6) : il n’a commis aucune erreur ce soir et permet aux siens de repartir avec ce petit point. Une première mi-temps très tranquille pour l’international nigérian. Il se couche effectivement bien sur la seule frappe cadrée des Marseillais lors du premier acte, celle trop écrasée de Cabella (34e). Thauvin le met rapidement à contribution en début de seconde mi-temps sur une grosse frappe des 20 mètres à la sortie des vestiaires (49e). Il se détend encore bien devant Cabella (53e) et bloque le tir de Njie (90e+2).

• Corchia (5) : pas le match le plus transcendant du latéral international tricolore. S’il a plutôt bien géré les offensives de Bedimo et Payet sur son côté, il n’a en revanche pas apporté grand-chose devant alors que c’est sa qualité première.

• Soumaoro (5,5) : peu mis à contribution ce soir par les attaquants marseillais il n’a pas eu grand chose à faire. Mais dans le peu d’actions où il a dû intervenir, il a souvent bien fait les choses. Apportant également une bonne qualité de relance, un domaine où il a pris des initiatives avec quelques jolies percées balle au pied.

• Alonso (5,5) : ce solide défenseur paraguayen arrivé cet hiver dans le nord remplaçait ce soir Basa (blessé) et il n’a pas déçu. Il n’a pas perdu beaucoup de duels dans les airs et s’est montré très tonique sans ses interventions dans les pieds adverses.

• Beria (5,5) : positionné arrière gauche ce soir, il était opposé au Marseillais le plus remuant de ce match avec Florian Thauvin. S’il se fait par exemple trop facilement éliminer par le néo-international français (15e), il aura plutôt dominé son sujet. Rarement pris à défaut, il a aussi fait preuve de disponibilité lors des attaques.

• Amadou (4) : assez transparent dans l’entrejeu lillois en première période. Il oublie complètement Rolando (79e) le laissant seul sur un coup franc très bien travaillé de Payet, mais heureusement pour Amadou le Portugais n’a pas réussi à toucher le ballon. Des interventions solides certes, mais pas mal d’erreurs d’inattention. Il n’a absolument rien apporté offensivement.

• Xeka (6) : le milieu portugais confirme qu’il est un joueur très intéressant balle au pied. Ses contrôles, ses dribbles et ses passes sont en général de grande qualité. Il apporte vraiment un plus par rapport aux autres milieux lillois de cet effectif. Un joueur vraiment prometteur qu’on aimerait voir dans une équipe de meilleur niveau dans le futur.

• Lopes (5,5) : le petit milieu offensif portugais a été très remuant dans ce match. S’il n’a pas trop fait de différences en première mi-temps, il a quand même apporté une certaine qualité technique qui apporte beaucoup dans la construction des offensives des Dogues. Il a cependant accéléré le rythme en seconde période avec beaucoup de percutions et de jolies tentatives (47e et 55e). Remplacé par El Ghazi (62e) qui a tenté pas mal de chose, mais sans être très transcendant. Il est loin de répondre aux attentes placées en lui lors de son arrivée cet hiver.

• Benzia (4) : pourtant l’un des éléments les plus performants en ce moment dans le nord, l’ancien joueur de l’Olympique Lyonnais n’a jamais réussi à se mettre dans son match. Beaucoup d’approximations techniques, notamment sur cette transversale mal dosée alors qu’il y avait un surnombre et une jolie contre attaque à négocier pour le LOSC (29e). Peu en réussite sur les coups de pied arrêtés, il aura aussi tenté beaucoup de chose, mais sans réussite à chaque fois. Remplacé par Kishna (78e) toujours aussi inquiétant sur son niveau.

• De Préville (6) : voir ci-dessus.

• Eder (5) : match poussif pour le bourreau de l’Équipe de France ce soir. Il a mis beaucoup d’énergie dans son jeu, avec des appels et un pressing généreux, également présent dans le domaine aérien. Mais sa qualité technique gâche souvent ses actions. Après un bijou de centre de De Preville il envoie une jolie tête claquée que Pelé arrête magnifiquement (84e).

Marseille :

• Pelé (6) : vigilant sur ce centre contré par Fanni qui prenait la direction du but (43e), le gardien n’a rien eu à faire d’autre en première période où il voit cette frappe de De Préville passée juste à côté (14e). En seconde période non plus, il n’est pas beaucoup sollicité mais sort l’arrêt du match sur cette tête à bout portant qu’il repousse sur sa barre (84e). Un arrêt XXL qui vaut le point du match nul.

• Sakai (4) : bousculé en début de partie et gêné par la vitesse de De Préville, le Japonais s’est montré assez irrégulier dans ce match. Trop loin pour défendre correctement, il a souffert sans parvenir à remédier à ses problèmes. Offensivement, il n’est pas beaucoup monté et n’a pas su apporter le soutien nécessaire à son attaque. Il écope d’un jaune en fin de rencontre (90e+1).

• Fanni (6) : il a un peu joué les pompiers de service ce soir alors même qu’il ne réalise pas un grand match. Mais complètement enrhumé par De Préville (14e), il se rattrape par quelques interventions judicieuses dans sa surface (41e, 44e), notamment face à Eder (76e). Même dans la relance, il a donné satisfaction. Il faut dire qu’il n’a pas beaucoup été mis sous pression par les attaquants lillois.

• Rolando (5,5) : le défenseur a connu du bon et du moins bon. Dans les points noirs, il a pris des risques pas toujours nécessaires, notamment lors de cette perte de balle dans son camp (5e). Au rayon des bonnes choses, il a remporté de nombreux duels et beaucoup de ballons en interceptant des transmissions adverses. Son jeu de tête a fait du bien.

• Bedimo (5,5) : le Camerounais a vécu un début de rencontre assez tranquille puisque le jeu se déroulait essentiellement de l’autre côté. Averti pour un tacle en retard sur Benzia (26e), cela ne l’a pas freiné dans son rôle. Souvent disponible par la suite et bénéficiant de pas mal d’espaces, il a pu se distinguer en distribuant quelques bons centres (59e). Il a aussi récupéré pas mal de ballons.

• Lopez (4) : une vision du jeu et une qualité technique au rendez-vous sur une action (19e) car pour le reste, le minot a été transparent. Dans ce match terrible pour les yeux, il s’est embourbé en allant au combat et non pas dans l’évitement et les espaces, ce qu’il s’est pourtant faire de mieux. Il a trop souvent joué bas ce qui a réduit son influence et handicapé son équipe. Remplacé par Zambo (57e) dont les qualités athlétiques ont fait du bien dans cette guerre de tranchées.

• Sertic (5,5) : de retour dans le onze de départ avec l’absence de Vainqueur, l’ancien Bordelais a réalisé un match correct. Sans briller, il a fait le travail et s’est mis au service du collectif. Il a assuré la plupart de ses passes mais il faut dire qu’il ne prenait guère de risque. Il a aussi répondu présent dans le travail défensif avec tous ses duels remportés et une dizaine de ballons remportés. Il a bien protégé l’axe de sa défense.

• Thauvin (5,5) : malgré les huées du stade dès qu’il touchait le ballon, l’éphémère Lillois a une nouvelle fois été le Marseillais le plus dangereux de son équipe. Virevoltant sur son côté droit, il a semé la pagaille à de nombreuses reprises en début de rencontre (5e, 16e, 19e). Plus discret par la suite, il a pointé le bout de son nez par intermittence avec cette passe en retrait pour Cabella (34e) et cette frappe cadrée qui oblige Enyeama à une grosse parade (49e).

• Sanson (4) : aligné plus haut que prévu au milieu de terrain, l’ancien Montpellierain a eu du mal à se mettre en évidence ce soir entre approximations techniques (22e, 51e) et mésentente avec ses partenaires (8e, 31e). Situé dans le cœur du jeu, il a paradoxalement touché très peu de ballons (27). Heureusement, il effectue un retour salvateur face à son but en devançant Lopes (71e). Averti (67e) et remplacé par Doria (82e).

• Payet (4,5) : dans son couloir gauche, l’ancien Lillois, notamment, s’est cantonné à un travail défensif. On ne l’a donc quasiment pas vu durant cette rencontre où il s’efforçait avant tout de rester devant Bedimo pour l’épauler. Il perd un ballon qui aurait pu couter cher (44e). À de rares reprises, il a pu se mettre dans le cœur du jeu et accélérer, mais c’était trop peu pour un joueur de son calibre. Une fois, sa frappe vient inquiéter la défense des Dogues (66e). Averti (87e).

• Cabella (3,5) : seul en pointe, il a eu beaucoup de mal à exister face à cette défense rugueuse. Puis dans une rencontre très pauvre, le milieu offensif ne s’est jamais sorti. Une fois pourtant, il n’est pas loin d’ouvrir le score mais sa frappe du gauche n’est pas assez puissante pour inquiéter Enyeama (34e). Pas aidé, il a perdu la majorité de ses ballons. Remplacé par Njie (60e) qui a parfaitement assuré la suite en ratant à peu près tout. Comme Cabella, il fait briller Enyeama dans les derniers instants (90e+2).