Mauricio Isla, la lumière dans les ténèbres marseillaises

Lorsque Mauricio Isla est arrivé sur la Canebière, deux sentiments ont envahi les supporters de l’OM. Le premier était que le joueur était un disciple de Bielsa et que forcément, il avait un niveau largement suffisant pour évoluer sous les couleurs bleu ciel et blanches. D’un autre côté, l’international chilien ne s’était pas imposé à la Juventus Turin et avait vécu un premier prêt compliqué lors de la saison 2014/2015 en Angleterre aux Queens Park Rangers. Au départ, personne ne savait où allait évoluer El Huasco, si ça allait être au poste d’arrière droit - où il s’est révélé en Europe, à l’Udinese - ou tout simplement si le milieu allait être le terrain de jeu où il pourrait faire sa loi. Un temps, Lucas Silva lui a été préféré, puis ça a été Alaixys Romao, Isla semblait alors voué à jouer les utilités et à faire le nombre dans un effectif qui manque de joueurs - de haut niveau - dans le secteur défensif.

Pourtant, et contre toutes attentes, Michel, le technicien ibérique de l’Olympique de Marseille, allait l’aligner dans le cœur du jeu aux côtés de Lassana Diarra. « Isla nous a donné une stabilité incroyable au milieu. Il était latéral droit, nous l’avons réaxé. C’est un joueur qui connaît très bien le jeu. Il aide beaucoup Lass dans l’entrejeu. Et même s’il se disperse parfois, il nous aide beaucoup, beaucoup », c’est en ces termes que le coach marseillais évoquait l’apport de son joueur quelques jours avant d’affronter l’Athletic Bilbao à San Mamès (1-1). Depuis son installation au milieu de terrain, Isla a bien sûr eu des coups de moins bien, mais il reste une valeur sûre d’un effectif jeune et inexpérimenté. Lui, qui a remporté la Copa America avec le Chili en 2015, est le véritable “couteau suisse” de cet effectif, pouvant jouer partout, avec la même efficacité, en témoigne sa performance lors du dernier match de l’OM contre Toulouse (1-1) où il évoluait d’abord dans l'entrejeu puis a fini la rencontre défenseur central.

Oui, mais voilà, l’ennui c’est que Mauricio Isla n’est que prêté par la Vieille Dame. Il fait partie de ces nombreux joueurs olympiens qui ne sont que de passage pour une année. Sauf si l'OM désire lever l’option d’achat dont il dispose. Selon RMC Sport, le club dirigé par Vincent Labrune dispose de clauses pour Javier Manquillo (40 millions d’euros / Atlético Madrid), Lucas Silva (60 millions d’euros / Real Madrid) et pour le Chilien (estimée à 6 millions d’euros / Juventus Turin). Le bas prix pour le milieu de 27 ans est une bonne nouvelle pour l’Olympique de Marseille, mais son salaire pourrait poser problème à la fin de saison. Un retour en Italie est-il possible pour lui ? « Mon avenir ? Je ne préoccupe pas de savoir si des gens de la Juve me suivent ou pas. Je me concentre sur le présent et on verra bien en fin de saison ce qu’il se passera », rétorquait l’intéressé en conférence de presse au milieu du mois de février. Mais, s’il souhaite continuer l’aventure dans le sud de la France et que l’OM est disposé à payer les 6 millions d’euros réclamés par la Juventus, nul doute que le mariage fonctionnera et que ce sera peut-être l’une des grandes satisfactions du public marseillais qui vit une bien terne saison.