Nantes-Monaco : les notes du match

Par La Rédaction FM
9 min.
Nantes Mounir Obbadi @Maxppp

Monaco s'est imposé sur la plus petite des marges à Nantes (1-0). Sans convaincre.

Paris, Lille et Marseille ayant gagné ce week-end, Nantes et Monaco avaient de quoi ressentir la pression du résultat ce soir. Pour ne pas se faire décrocher côté monégasque, pour continuer à rêver côté nantais. Résultat ? Une première période indigente, entre des Canaris prudents et des Monégasques très décevants dans leur expression offensive. Positionnés en 4-4-2 avec un milieu en losange et James Rodriguez en électron libre, les hommes de Claudio Ranieri ont éprouvé le plus grand mal à imprimer une pression sur le but adverse. Oui, ils ont démarré le match tambour battant avec un gros pressing comme ils en ont l’habitude. Mais non, cela ne s’est pas traduit par des occasions franches. Falcao a tiré à côté (6e), Rivière a tenté une Madjer sur le seul véritable mouvement digne de ce nom (31e). Pour le reste, les Monégasques ont affiché un déchet technique important, et inhabituel pour des joueurs comme Moutinho et James Rodriguez. Nantes, de son côté, a fait son possible pour écarter le jeu et fournir Djordjevic en centres, sans plus de succès. Hormis une tête de l’attaquant serbe (27e), les supporters de la Beaujoire n’avaient pas l’occasion de vibrer pour leur équipe.

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La seconde mi-temps démarrait sur un tempo plus élevé, et Monaco se créait ses premières véritables opportunités. Falcao débordait Vizcarrondo pour centrer fort devant le but (48e) à destination de Rivière, devancé par Veigneau. Le Colombien n'était pas dans un grand soir et il allait le prouver malgré lui à deux reprises : à la 53e en dévissant sa frappe alors qu'il était bien placé, puis à la 60e en tergiversant dans la surface. Avec un James Rodriguez de plus en plus inspiré et tranchant, Monaco accentuait sa pression, mais se montrait brouillon. Ranieri tranchait dans le vif en sortant Falcao pour le jeune Martial à la 63e minute. Un changement qui ne pénalisait pas l'ASM, au contraire. À la lutte dans la surface, Martial déstabilisait la défense nantaise, et c'est Obbadi d'une frappe détournée qui trompait Riou (70e, 1-0). À ce moment-là, Nantes n'arrivait toujours pas à créer le danger dans la surface adverse et s'en remettait aux frappes lointaines (60e, 61e). Bedoya avait pourtant l'occasion d'égaliser dans le temps additionnel mais tirait au-dessus (90+1). Monaco a donc retrouvé la victoire, mais a laissé une impression mitigée. Revenu à 1 point de Lille, le club princier doit encore retrouver l'allant du début de saison pour espérer chatouiller le leader parisien.

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L'homme du match : Mounir Obbadi (7) : à l'inverse de Moutinho, il a été au four et au moulin durant toute la rencontre. Bien qu'avec des pertes de balle évitables, il s'est montré plutôt inspiré dans son jeu de passes. Mais il a surtout eu le mérite d'ouvrir le score pour l'ASM alors que ses attaquants ne trouvaient pas la faille, grâce à une frappe lointaine détournée par un Nantais (70e). C'est la deuxième fois qu'il fait le coup, après le match face à l'OL. Plus que jamais, Obbadi est un élément déterminant pour Monaco.

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Nantes :

  • Ré.Riou (6) : face à l’indigence offensive de l’ASM, il n’a pas été mis sous une pression intenable. Il a toutefois su répondre présent sur les quelques alertes chaudes asémistes. Auteur de deux sorties aériennes face à Falcao et Rivière (8e, 12e), d’une intervention dans les pieds de Falcao (18e) et de trois arrêts (52e, 63e, 70e), il a cru préserver l’essentiel. Mais c’était sans compter sur la malchance de Bedoya qui a détourné une frappe d’Obbadi dans ses buts (70e).

  • I.Cissokho (5,5) : l’aîné de la fratrie Cissokho a réalisé un match correct. S’il a souvent été acculé et obligé de relancer par des balles longues, il a rarement été débordé sur son aile droite, multipliant de bons retours défensifs. S’est même montré plus offensif au fil des minutes, mais sa qualité de centre n’a pas été à la hauteur.

  • Vizcarrondo (6) : vigilant sur une talonnade de Rivière (31e), bien placé pour contrer les tentatives monégasques, il a bien muselé Falcao. Bon dans les airs, il a été de plus en plus sollicité face à la pression constante de l’ASM. Malheureusement pour lui, son bon travail a été gâché par la malchance de Bedoya.

  • Cichero (5) : à l’instar de son compatriote de la charnière centrale, il a été plutôt efficace face aux attaquants monégasques. Solide, il a tout de même été obligé de redoubler de vigilance en deuxième période, l’ASM ayant longtemps insisté sur son côté pour placer ses attaques.

  • Veigneau (6) :bon dans ses taches défensives, il sauve d’ailleurs les siens en intervenant devant Rivière sur un centre de Falcao (49e) alors que le but était promis au Martiniquais. Une activité de tous les instants. Ses montées offensives ont cependant été parfaitement exploitées par ses adversaires lorsque son équipe a cherché à revenir au score. S’est essayé à la frappe (59e) sans réussite.

  • B.Touré (5,5) : positionné très bas, il a dû faire face au gros pressing adverse. Ça ne l’a pas empêché pour autant d’afficher un certain calme lorsqu’il a fallu relancer le cuir dans la précipitation. De bonnes interventions, dont une face à Falcao (60e).

  • Deaux (5) : un début de match compliqué pour le milieu nantais qui a perdu un grand nombre de ballons dans ses relances. Mieux au retour des vestiaires, il a pu exercer un pressing plus haut, mais le manque d’impact de ses coéquipiers d’attaque ne lui a pas offert de multiples solutions. Remplacé par Trebel (88e).

  • S.Gakpé (4) : sur son côté droit, il a bien tenté quelques rushes, mais il s’est systématiquement heurté à son vis-à-vis. Peu incisif, il a alors essayé de repiquer dans l’axe pour faire la différence. En vain.

  • Veretout (4) : beaucoup d’erreurs techniques à mettre à son actif. Étonnant quand on connaît son potentiel. Et face à une équipe monégasque bien regroupée à la récupération, cela s’est traduit par de nombreuses pertes de balle et une incapacité à fournir son attaquant en munitions. Remplacé par Aristeguieta (77e).

  • Bessat (5) : combattif, il n’a pas chômé sur son côté gauche, n’hésitant même pas à permuter avec Veretout dans l’axe. Mais s’il a été volontaire et présent dans ses taches défensives, il a très rarement fait la différence offensivement face à Raggi. Remplacé par Bedoya (66e) qui a fait preuve de malchance en détournant une frappe d’Obbadi dans ses propres buts (70e) et qui a manqué la balle d’égalisation dans les arrêts de jeu (90e).

  • Djordjevic (4): pas grand-chose à se mettre sous la dent, la faute à un milieu nantais mis sous pression. Il a d’ailleurs fallu attendre la 28e minute pour voir sa première action, une tête non cadrée. Rarement mis en position de marquer, il a raté les quelques opportunités qui se sont offertes à lui (67e, 90e).

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Monaco :

  • Subasic (5) : rien à faire durant une heure de jeu, puisque la première frappe cadrée nantaise est intervenue à la 60e minute. Vigilant sur les tentatives lointaines, il doit faire attention à son jeu au pied, pas son point fort.

  • Raggi (5) : il a livré un duel intéressant avec Bessat en première période. Duel qu'il a souvent remporté. Moins flamboyant que Fabinho, il s'est avant tout montré solide, et a même pointé le bout de son nez en attaque à quelques reprises, à l'image de sa frappe à la 62e minute. Remplacé, mécontent, par Tisserand (86e).

  • Carvalho (5) : pas grand-chose à faire ce soir pour le Portugais, qui a pu tranquillement cacher son déficit de vitesse face à un Djordjevic qui n'est pas le plus rapide des attaquants de L1. Une soirée très calme.

  • Abidal (6) : en difficulté ces dernières semaines, il a sorti un match convaincant. De bons jaillissements, une lecture du jeu efficace et un jeu de tête de qualité. Impeccable.

  • Kurzawa (5) : d'habitude si utile offensivement, le jeune latéral gauche s'est principalement concentré sur les tâches défensives ce soir. Il fut bien aidé par un Gakpé pas inspiré pour tenir correctement son couloir gauche. Un match plutôt tranquille.

  • Toulalan (6) : impeccable de bout en bout à la récupération du ballon, comme souvent. Anticipation, placement, il maîtrise à la perfection la panoplie du milieu défensif. Il lui aura, pour être tatillon, seulement manqué l'impulsion offensive dont il est parfois capable.

  • Obbadi (7) : lire ci-dessus.

  • Moutinho (3) : mais qu'arrive-t-il à Moutinho ? Impliqué et déterminant en septembre, il parait nettement moins concerné depuis plusieurs semaines. La qualification du Portugal pour la Coupe du Monde n'a pas bouleversé la donne, au regard de sa terne prestation ce soir. À sa décharge, il jouait dans une position assez étrange au coeur du milieu en losange installé par Ranieri. Pas d'impact, beaucoup de déchet technique, fait assez rare pour être signalé. Il n'a pas du tout pesé sur le jeu des siens. Il doit se reprendre.

  • J. Rodriguez (7) : il a eu du déchet dans son jeu, surtout en première période. Mais il fut le seul véritable dynamiteur du jeu monégasque tout au long de la rencontre, par ses dribbles et ses inspirations. Il a donné deux très bons ballons à Rivière (31e) et Falcao (53e) et s'est distingué par quelques percées plein axe, à l'image d'un joli numéro conclu par une frappe non cadrée (75e). Très important en seconde période dans la conservation et la maîtrise du ballon.

  • Rivière (4) : par ses appels en profondeur, il offre des solutions intéressantes au jeu monégasque parfois trop stéréotypé. Jamais servi dans de très bonnes conditions, il n'a pas cessé de harceler les défenseurs adverses. Après une première tête non cadrée (13e), il a tenté intelligemment une Madjer, contrée par Riou (31e). Toujours mobile après la pause, il a peiné à se montrer véritablement dangereux, avec quelques choix contestables. Mais symbole de son importance aux yeux de Ranieri, il a été laissé sur la pelouse, à l'inverse de Falcao...

  • Falcao (3) : "moi je dois sortir ?", semblait-il se demander à la 63e minute. Ranieri n'a pas hésité à remplacer sa star, comme une sanction des ratés de sa soirée. Le Colombien a beaucoup couru dans le vide, mais a surtout manqué d'inspiration tout au long de son heure de jeu. Après une terne première période, il a eu deux balles de but au bout du pied. À la 53e, il a complètement dévissé sa frappe après un bon service de James Rodriguez. Puis il a fait le mauvais choix à la 60e en choisissant de dribbler dans la surface au lieu de tirer du gauche. Un manque d'efficacité auquel il ne nous avait pas habitués depuis son arrivée en Ligue 1. Remplacé par Martial, qui a donc vécu sa première apparition en championnat. Une entrée plutôt intéressante, puisqu'il a joué un rôle important sur le premier but.

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