OL : le casse-tête tactique de Bruno Genesio

Quel schéma de jeu pour l'Olympique Lyonnais ? Si la réponse apparaissait évidente au coup d'envoi du présent exercice, avec un 4-3-3 si efficace en fin de saison dernière qu'il a permis au club rhodanien d'arracher la deuxième place de Ligue 1 au nez et à la barbe de l'AS Monaco, difficile d'en dire autant aujourd'hui. Car entre-temps, Bruno Genesio a dû revoir ses plans. La blessure contractée en fin d'été par Alexandre Lacazette, les difficultés rencontrées par les latéraux (Rybus et Rafael) pour défendre, et la polyvalence de Corentin Tolisso ont convaincu l'entraîneur de passer à autre chose avec un 3-5-2 ou un 3-5-1-1 selon les circonstances. Si ce système a permis de réaliser quelques coups, comme une belle victoire face à Zagreb (3-0) pour la première journée de phase de poules de Ligue des Champions, il a aussi montré ses limites.

Avec 4 défaites en 8 matches dans ce schéma, Lyon n'a pas su retrouver une véritable dynamique de victoire, malgré des succès en trompe-l’œil comme face à Montpellier (5-1, deux défaites dans la foulée), ou Saint-Etienne (2-0, 2 revers ensuite). L'idée, qui était donc de pouvoir aligner Fekir et Lacazette dans l'axe et de profiter d'une meilleure assise défensive avec trois centraux (Yanga-Mbiwa, Nkoulou, Mammana, Morel, et Diakhaby ont tous été essayés), tout en délestant un peu plus Rybus et Rafael des tâches défensives, n'a pas porté ses fruits sur la durée et, profitant de la suspension de Fekir contre Guingamp, le technicien est revenu au 4-3-3 et les certitudes qui devaient suivre... Avec le résultat que l'on sait (défaite 1-3). Ce week-end, l'OL se déplace à Toulouse pour le compte de la onzième journée du championnat de France. Une rencontre à laquelle participera a priori Nabil Fekir, sa suspension ayant pris fin. Face aux limites du 3-5-2 et à l'intérêt limité d'aligner le gaucher sur un côté dans un 4-3-3 qui ne met pas en valeur toute l'étendue de ses qualités, l'idée de passer (encore) à une nouvelle configuration apparaît tout sauf ubuesque, pour ne pas dire même nécessaire. Mais alors, quelles idées pour essayer de relancer la machine ?

Le 4-2-3-1 : la formule magique ?

Comment conserver l'identité du 4-3-3, qui a fait la force de l'OL en fin de saison dernière, tout en permettant d'intégrer Nabil Fekir dans une position axiale ? Voilà à quelle interrogation répond ce système en 4-2-3-1. Dans cette configuration, Bruno Genesio peut s'appuyer sur ses deux ailiers que sont Maxwel Cornet et Rachid Ghezzal, lesquels ont fait un bien fou au club en deuxième partie de saison dernière (7 buts et 1 passe décisive pour le premier, 7 buts et 5 passes décisives pour le second entre la 20ème et la 38ème journée). À leurs côtés, Fekir viendrait occuper une position axiale, en soutien d'un Alexandre Lacazette positionné à la pointe de l'attaque. De quoi convenir à chacun des éléments offensifs, mais soulever un souci concernant les récupérateurs. Jusqu'alors, Maxime Gonalons, Corentin Tolisso, et Sergi Darder apparaissent comme des titulaires logiques, mais, dans ce schéma à deux récupérateurs, l'un d'entre eux devra être sacrifié. Gonalons, de par son statut de capitaine et de seul véritable récupérateur, resterait logiquement dans le onze, quand Tolisso, auteur d'un excellent début de saison, jouit d'un statut plus affirmé que Darder, lequel pourrait donc se retrouver sur le banc.

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Le 4-4-2 losange : le retour aux sources ?

On s'en souvient tous. Lors de la saison 2014-2015, au cours de laquelle Lacazette avait terminé meilleur buteur (27 pions) et meilleur joueur de L1 et Fekir avait été élu meilleur espoir, les deux hommes avaient combiné dans ce système en 4-4-2 losange. S'il avait parfois été aligné comme pointe haute du losange, en 10, c'est surtout lorsqu'il évoluait sur la même ligne que le Guadeloupéen que Fekir avait excellé, sa capacité de percussion faisant merveille. L'idée serait donc, ici, de placer Fekir et Lacazette ensemble à la pointe de l'attaque rhodanienne, pour redistribuer ensuite les cartes dans l'entrejeu. Dans cette idée de jeu, sans ailiers, Cornet semble alors condamné à un rôle de remplaçant, quand Ghezzal peut dépanner comme meneur, sans être vraiment un spécialiste du poste. D'ailleurs, Grenier en reprise et Valbuena out trois semaines, Lyon ne dispose plus de vrais meneurs, même si Corentin Tolisso apparaît comme la solution logique, lui qui a démontré depuis le début de la saison qu'il pouvait faire l'affaire dans ce registre. Derrière les deux attaquants et donc Tolisso, Genesio aurait alors le loisir d'aligner Gonalons en sentinelle et le tandem Darder-Ferri comme relayeurs.

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Sur le papier, ces deux schémas semblent ainsi constituer deux options pouvant être privilégiées par l'Olympique Lyonnais dans ces prochaines semaines, même s'il serait évidemment très présomptueux que de donner des conseils à Bruno Genesio. Dans ces temps difficiles pour son équipe, l'entraîneur doit de toute façon réfléchir à la façon la plus appropriée d'optimiser son onze de départ pour profiter au mieux des qualités de chacun de ses joueurs. Toulouse et Pascal Dupraz sont prévenus, il pourrait y avoir quelques surprises au Stadium dans la composition d'équipe rhodanienne.