OM - Bordeaux : les notes du match

Par La Rédaction FM
9 min.
Olympique Marseille Cédric Carrasso @Maxppp

En cruel manque de réalisme, l’OM a attendu d’être au pied du mur et mené 0-2 pour réagir face à Bordeaux. De leur réveil tardif, les Olympiens n’auront pu faire mieux qu’accrocher le nul (2-2).

Marseille-Bordeaux, un duel classique de Ligue 1 qui a par le passé revêtu des allures de match pour le titre. Si ce n’est pas le cas pour cette 19e journée de Ligue 1, ce match conserve un enjeu certain, dans le cadre de la lutte pour les places européennes. De fait, les deux clubs peuvent prétendre à la 4e place en cas de succès, de bon augure avant la trêve. Surtout pour l’OM, qui avec ses ambitions de podium, pourrait ainsi se rapprocher de son objectif initial. Et si Bordeaux pose en premier le pied sur le ballon, ce sont bien les Olympiens, qui instaurent très tôt leur domination, eux qui apparaissent plus tranchants que leurs adversaires. Dans ce contexte, les occasions ne manquent pas. Et Florian Thauvin de rapidement faire parler la poudre : l’Espoir offre d’abord un caviar à un Gignac qui échoue sur Carrasso (4e), avant de solliciter lui-même le portier (11e) et de manquer le cadre après s’être littéralement amusé de la défense girondine (16e).

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L’OM domine, mais l’OM ne parvient à concrétiser ses occasions, ce qui comme souvent, va s’avérer préjudiciable. Les Girondins, qui reviennent progressivement dans la partie, rivalisent enfin aux alentours de la demi-heure de jeu. Et eux n’auront pas besoin de plus d’une opportunité : sur un corner frappé par Obraniak, Jussiê prend le meilleur sur Romao pour ouvrir le score (0-1, 34e). Piqués au vif, les hommes de José Anigo sortent alors de leur torpeur, sans trouver davantage de réussite face au but : ni Imbula (43e), ni Gignac (45e) ne font trembler les filets. Si les Marseillais sont apparus conquérants en fin de premier acte, ils éprouvent d’autant plus de difficultés face au bloc bordelais à la reprise. Les imprécisions sont plus nombreuses à l’approche de la surface, là où les Girondins, appliqués et sérieux, défendent bien.

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Peu à peu, l’urgence de la situation et le manque de réussite se retranscrivent dans l’attitude des joueurs marseillais, qui apparaissent impuissants. C’est le moment que choisit Bordeaux pour asséner un dernier coup sur la tête de son adversaire. Sur un centre de Mariano côté droit, Abdallah se troue devant Maurice-Belay, lequel, face à Mandanda, croise parfaitement sa frappe (0-2, 66e). Deux occasions, deux buts, Bordeaux fait carton plein. Mais 0-2, voilà le score qui provoque semble-t-il une réaction chez les Marseillais. En l’espace d’une minute, ces derniers vont orchestrer un incroyable retour au score. C’est d’abord Romao, qui vient tromper Carrasso au près suite à un poteau de Thauvin (1-2, 72e), avant que Gignac ne l’imite suite à un débordement de Mendy (2-2, 74e). Diawara manquera de peu - ou du moins d’un Carrasso - le but de la victoire (78e), mais l’OM pourra se satisfaire d’un nul qui à un moment donné, paraissait inespéré. Le club olympien passera les fêtes à la 6e position, tandis que son adversaire du jour sera quant à lui 4e.

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L’homme du match : Carrasso (7,5) : très sérieux cet après-midi, l’ancien Marseillais est l’auteur de plusieurs interventions déterminantes (4e, 11e, 45e, 45 +1, 53e, 57e, 78e), sans oublier celle juste avant le but de Romao sur lequel il ne peut intervenir. Mais il est peut-être coupable d’une sortie un peu précipitée sur le but de Gignac dans la foulée. Sa prestation d’ensemble est toutefois de grande qualité et si Bordeaux repart au moins avec un point ce soir, il le doit en grande partie à son capitaine.

OM :

  • Mandanda (4) : c’est simple, à part sur une frappe de Saivet (81e), le dernier rempart olympien n’a absolument eu aucun ballon à négocier. Frustrant, dans ce cas, que les deux seules occasions adverses aient fait trembler ses filets (34e, 66e), d’autant qu’il ne pouvait rien dans ces cas-là…

  • Abdallah (4) : souvent raillé pour ses errances, le latéral droit a une nouvelle fois commis des erreurs. Deux, très exactement : sur une passe en retrait pas assez appuyée qui a manqué de profiter à Saivet (48e), et une geste semblable qui a cette fois permis à Maurice-Belay d’inscrire un but (66e). Dommage, car mis à part ces deux faits de jeu, l’arrière a disputé un match sérieux.

  • Nkoulou (6) : le central camerounais est apparu très discret, dans l’ombre du très présent Diawara. En réalité, le défenseur a fait le boulot, et plutôt bien, étant très propre dans tout ce qu’il a entrepris. A excellé dans ses relances.

  • Diawara (7) : il est un peu juste de la tête sur le but de Jussiê (34e). Mais à part ce fait de jeu, quelle motivation, quelle hargne ! Le vétéran olympien, qui égalisait par ailleurs le nombre de présences de Deschamps sous le maillot ciel et blanc, a régalé le public d’une prestation dantesque. Entre retours rageurs et interventions salvatrices, il s’est même payé quelques remontées de balle dans le camp adverse, manquant de distiller une passe décisive pour Thauvin (11e) comme de marquer un but (78e).

  • Mendy (5) : comme son pendant côté droit, le jeune latéral est souvent sous le feu des critiques. Cet après-midi, il a alterné le bon et le moins bon. Deux images viennent illustrer ce constat : son marquage est lâche sur le centre de Mariano ayant débouché sur le but de Maurice-Belay (66e), et c’est lui, qui est à l’origine du deuxième but olympien de Gignac, à la suite d’un déboulé sur son côté (74e).

  • Romao (5,5) : du bon et du moins bon également pour le milieu togolais. Si dans les faits, le joueur a réalisé sa prestation classique, tout en interventions utiles dans l’entrejeu, il a été décisif du bon comme du mauvais côté. Fautif sur le but de Jussiê, où son laxisme permet au Brésilien de prendre tranquillement le ballon de la tête (34e), c’est lui qui sonne la révolte olympienne avec un but de renard des surfaces (72e).

  • Imbula (5,5) : revit sous le mandat d’Anigo, qui lui accorde sa confiance. Pour ce qui est de la justification, il faudra encore attendre. L’ancien Guingampais a réalisé quelques belles ouvertures, mais il a perdu quelques ballons et ne s’est pas montré décisif. Remplacé par Cheyrou (85e).

  • Lemina (6,5) : le jeune milieu de terrain arrivé cet été en provenance de Lorient monte en puissance sous la houlette de José Anigo. Intéressant dans l’entrejeu, l’ancien Merlu a démontré sa qualité dans la construction du jeu phocéen, tout en mettant le bleu de chauffe à la récupération. S’est battu sur tous les ballons. Remplacé par J. Ayew (69e).

  • Thauvin (6,5) : très en vue sur le premier quart d’heure de jeu, où il est à l’origine de pas moins de trois actions olympiennes (4e, 11e, 16e), le jeune espoir s’est quelque peu éteint par la suite, à l’image de son équipe. A néanmoins eu le mérite de se réveiller au bon moment, en étant à l’origine du but de Romao (72e) où il touche le poteau. A posé des soucis à l’arrière garde girondine.

  • Payet (3,5) : a laissé présager le meilleur sur le premier quart d’heure de jeu, où en naviguant entre les lignes, il a déstabilisé l’arrière garde adverse. Mais après ce premier quart d’heure… plus rien. Inexistant, il n’aura absolument pas pesé. Remplacé sous les sifflets par Khalifa (59e).

  • Gignac (7) : à l’image de Diawara, Dédé a affiché aujourd’hui un surplus de motivation contagieux pour ses coéquipiers. En plus de se battre allègrement sur les ballons qui passaient à sa portée, l’avant-centre olympien a tenté à chaque fois qu’un ballon traînait aux abords de la surface, en témoignent ses tentatives inattendues mais toujours cadrées (45e, 53e). Lui qui avait manqué une belle occasion en début de partie (4e) sera finalement récompensé avec le but de l’égalisation (74e).

Bordeaux :

  • Carrasso (7,5) : voir ci-dessus.

  • Mariano (5,5) : le Brésilien a fait un match plutôt complet défensivement, même s’il a été dépassé sur l’égalisation des Marseillais. Offensivement, il a été plutôt discret même si son apport a été intéressant dès qu’il a su dédoubler côté droit.

  • Henrique (5,5) : le Brésilien a été solide dans les duels et s’est bien repris dès qu’il était sur le point d’être effacé. Maître dans les airs.

  • Planus (5,5) : souvent bien placé, il a parfois semblé manquer de promptitude dans les duels. Mais son entente avec Henrique a été bonne tout le long de la rencontre.

  • Poundjé (4,5) : défensivement pas toujours au point, étant souvent débordé par Thauvin et perd son duel avec Gignac sur l’égalisation. Offensivement, il n’a pas vraiment assisté Obraniak ou Maurice-Belay. Un match moyen dans l’ensemble.

  • N’Guemo (5,5) : un match intéressant, où il a fait montre d’une activité incessante à la récupération. A la relance, il n’a toutefois pas vraiment pris de risques. Remplacé par Savic (81e).

  • Sané (6) : de retour dans l’entrejeu, l’international sénégalais a été précieux à la récupération et précis dans les relances. Il a vraiment fait beaucoup de bien aux Bordelais, même s’il s’est un peu effacé dans le dernier quart d’heure. Averti à la 39e pour avoir posé ses crampons sur les chevilles d’Imbula.

  • Obraniak (6) : bien placé entre les lignes, il a causé beaucoup de soucis aux milieux marseillais. Mais il s’est montré par intermittence et on l’a souvent perdu lors de la rencontre. Il est à l’origine de l’ouverture du score en tirant le corner qui arrive sur la tête de Jussiê.

  • Saivet (5,5) : très actif sur son côté droit en première mi-temps, il a causé beaucoup de soucis à Mendy. Moins en vue toutefois dans le second acte mais dangereux dès qu’il avait le ballon.

  • Maurice-Belay (6,5) : on l’a souvent vu dézoner et son jeu a perturbé l’organisation des Marseillais. S’il s’aide un peu de la main et profite de l’attentisme d’Abdallah, son but - son troisième en autant de matches - récompense ses multiples efforts.

  • Jussiê (6) : une grosse activité sur le front de l’attaque, bien qu’il n’ait pas toujours été bien servi et qu’il ait parfois manqué de justesse. Mais il débloque la rencontre en ouvrant le score grâce à une tête sur corner, bien aidé par le laxisme de Romao, à la lutte avec lui au duel aérien. Blessé au coude après s’être mal réceptionné, il laisse sa place à la mi-temps à Faubert (5,5). Positionné à droite, il est à l’origine du second but Bordelais en réalisant un beau centre qui a perturbé Abdallah et profité à Maurice-Belay. Il s’est beaucoup dépensé et a bien gêné Mendy.

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