OM - Bordeaux : les notes du match

L'OM doit sauver ce qui peut encore l'être et cela passe par le maintien en Ligue 1. Avec seulement 5 points d'avance sur la zone rouge avant le coup d'envoi, Marseille devait se donner de l'air avec la réception de Bordeaux. D'autant qu'après la semaine agitée que vient de vivre le club, entre la réunion à Zurich entre les dirigeants, et la franche discussion entre joueurs et supporters, il est temps de voir les paroles se concrétiser en actes sur le terrain. Toujours incapable de gagner à domicile en Ligue 1 depuis le 13 septembre et de l'emporter tout court en championnat lors des 9 derniers matches, Michel bousculait son effectif. Pas aidé par les absences de Diarra et Diaby, l’entraîneur titularisait Silva au milieu, préférait Thauvin à gauche et Fletcher en pointe en dépit de Nkoudou et Batshuayi. Côté bordelais, Ramé voulait surfer sur les meilleurs résultats du moment. Il retrouvait Debuchy, de nouveau opérationnel.

Malgré l’hostilité apparente du Vélodrome, les Marseillais entamaient bien cette rencontre. Très actif sur son côté gauche, Thauvin multipliait les centres. Son premier parvenait jusqu’à Sarr mais Prior détournait la frappe de l’ancien Messin (2e). La plupart des actions olympiennes passaient d’ailleurs dans le couloir gauche où Mendy offrait aussi quelques solutions. Néanmoins, le niveau de jeu global était tout de même assez faible. Les deux équipes accumulaient des erreurs techniques assez basiques. L’OM poussait sans être véritablement dangereux. La frappe de Thauvin depuis les 20 mètres inquiétait Prior, bien suppléé ensuite par le tacle in-extremis de Pablo (31e). Bordeaux agissait essentiellement en contre. L’un d’eux a bien failli être fatal. Après s’être débarrassé de Rekik d’un magnifique sombrero, Ounas optait pour la frappe sèche qui terminait sur la barre (42e). Les appels de Yambéré ou Crivelli auraient probablement offert de meilleures solutions. Résultat, les deux équipes regagnaient le vestiaire sur un score vierge.

La deuxième mi-temps ressemblait étrangement à la première même si Bordeaux se montrait plus offensif. Marseille dominait le cuir mais butait sur le bloc adverse. Pire encore, il s'exposait aux contres et aux coups de pied arrêtés. Poko se montrait particulièrement actif sur son côté droit, mettant en difficulté Mendy. Aussi, les imposants gabarits des Girondins parvenaient à dominer les duels, donnant quelques frayeurs au Vélodrome. Sur coup-franc, Yambéré trouvait Poko mais ce dernier butait sur le retour de Manquillo (60e). L'entrée de Rolan faisait également du bien aux Bordelais même s'il n'a pas été décisif. L'OM poussait en fin de match mais il y avait bien trop de déchets et d'incompréhensions dans son jeu pour enfin trouver les filets d'un Prior impeccable durant 90 minutes. Il n'aura pas eu à beaucoup s'employer non-plus face aux maigres 7 tirs marseillais. C'est donc en toute logique que les deux équipes se quittaient sur un nul 0-0 triste, sans saveur et sous la colère des tribunes.

L'homme du match : Prior (6,5) : le gardien bordelais s’est mis en jambes dès le début de la rencontre avec une énorme parade sur la reprise de Sarr à bout portant (2e). Rassurant dans les airs (5e, 24e, 36e), même à une main (35e), il a su rester dans son match malgré le faux rythme de la rencontre.

Marseille :

• Mandanda (5,5) : il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour voir son premier arrêt du match et une petite frappe d'Ounas (35e). Bien concentré tout au long de la rencontre, il doit de nouveau se détendre sur le tir du même milieu offensif mais c'est sa barre qui le sauve (42e). Toujours aussi solide en seconde période, il est allé chercher quelques ballons aériens pas évidents. Un jeu au pied pas toujours très propre.

• Manquillo (5,5) : son duel avec Touré a été assez impressionnant. Victime d'un tacle plus que limite de la part du Bordelais (19e), il a fini par prendre le dessus sur son vis à vis. Aligné assez haut dans son couloir, il n'a pas laissé beaucoup d'espace à ses adversaires et a exercé un pressing intéressant. Il a été plus laxiste au marquage en seconde période.

• Nkoulou (5,5) : on ne l'a pas beaucoup vu durant la première mi-temps, plutôt un bon signe lorsque l'on joue à son poste. Il a laissé Rekik aller au contact des Bordelais. Plus en vue en seconde période, il barre la route de Crivelli sur ce centre dangereux (50e) mais a été gêné par l'entrée de Rolan qui l'a souvent inquiété. Il a d'ailleurs été averti après un contact en retard sur ce dernier (59e).

• Rekik (3,5) : averti assez tôt dans la rencontre (23e), il a dû se concentrer pour ne pas commettre de faute. Mis en danger par la vitesse et les dribbles des attaquants adverses, Ounas notamment, il a laissé des espaces béants dans son dos (42e). Il s'est rattrapé en coupant les centres adverses. Généralement bien placé et costaud dans le domaine aérien.

• Mendy (4) : il a connu des problèmes de concentration. Capable de bonnes choses mais aussi de nettement moins bonnes comme lorsqu'il laisse s'échapper Poko dans la surface (17e) ou qu'il se fait surprendre par ce même Poko pour laisser un ballon sortir (56e). Pas toujours très propre dans ses transmissions, il s'est montré plus à l'aise offensivement en venant dédoublé plusieurs fois sur son côté avec quelques centres intéressants.

• Isla (4) : le Chilien n'a pas assez pesé sur la rencontre. Ce ne sont pourtant pas les efforts qui ont manqué chez lui. Il n'a jamais cessé d’effectuer des allers-retours entre la défense et l'attaque mais il a affiché trop de déchets dans son jeu. Auteur de quelques pertes de balle, il a été remplacé par Romao (4,5) à la mi-temps (46e). Le Togolais a été à la hauteur du combat physique mais n'a pas réussi non-plus à équilibrer son bloc en laissant des espaces au milieu. Trop d'imprécisions techniques également qui ont ralenti le jeu.

• Silva (4,5) : profitant des absences combinées de Diarra et Diaby, il retrouvait une place de titulaire, chose qui ne lui était plus arrivée depuis des semaines. Le Brésilien a bien donné quelques satisfactions avec des transversales bien senties et une orientation du jeu correcte mais il a également perdu de nombreux duels. Remplacé par Batshuayi (71e) qui ne s'est pas mis en évidence.

• Sarr (3) : préféré à Nkoudou sur la feuille de match, il n'a pas vraiment donné raison à son entraîneur. Trop individualiste dans son couloir et trop maladroit pour espérer prendre le meilleur sur ses adversaires, il est passé à travers. Pourtant cela démarrait plutôt bien avec cette bonne frappe repoussée par Prior (2e).

• Cabella (5) : encore une fois on reste sur notre fin avec l'ancien Montpellierain. Très remuant, il s'est efforcé à naviguer entre les lignes en voulant apporter le danger dans la surface mais il a perdu beaucoup de ballons en souhaitant faire la différence tout seul. Pourtant lorsqu'il joue en équipe, cela fonctionne puisqu'il a apporté des décalages (2e, 68e). Il a aussi pris quelques coups.

• Thauvin (4,5) : aligné cette fois-ci côté gauche, il débute très bien son match avec trois centres dangereux (2e, 5e, 6e) et une frappe vicieuse (31e). Mais ces belles promesses n'ont pas connu de suite. Il a disparu au fur et à mesure de la rencontre et a même raté des passes parfois simples (59e). Remplacé par Nkoudou (62e) qui a su apporter un peu de vitesse au jeu (78e) sans grande réussite.

• Fletcher (4) : l'Ecossais a tenté de jouer son rôle de pivot mais il s'est montré maladroit techniquement. Il a manqué plusieurs passes qui aurait pu s'avérer décisives pour la suite des actions (12e, 38e). Plus entreprenant en seconde période, il n'a toutefois pas su peser sur la défense adverse malgré une bonne tête qui passe au-dessus (63e) ou un tir écrasé bloqué par Prior (85e).

Bordeaux :

• Prior (6,5) : voir ci-dessus.

• Debuchy (4) : face à Cabella et Thauvin, le latéral bordelais avait fort à faire, lui qui revient de blessure après deux mois d’inactivité. A court de ryhtme, l’ancien international tricolore n’a pu opposer que peu de résistance au duo d’attaque phocéen, surtout en première période. Epuisé, Lamine Sané prendra sa place à la 82e minute.

• Pablo (6) : plutôt solide à son poste, il aura sauver son équipe grâce à très bon tacle dans la surface, alors que Prior avait relaché le ballon dans l’axe sur Cabella (31e). Il aura tout de même pris un carton jaune sur une faute assez grossière sur Sarr à la 28e minute.

• Guilbert (5,5) : Dans un match assez calme pour les centraux girondins, le jeune défenseur (21 ans) aura un visage plutôt conquérant. Plus à l'aise dans l'axe que sur un côté de la défense, il a remporté ses duels en se montrant autoritaire.

• Contento (4) : laborieux dans chacune de ses interventions, il a souffert du positionnent assez haut des Marseillais en début de rencontre. Il a plus souvent concédé la touche que récupérer le ballon mais a rectifié un peu le tir en seconde période.

• Yambéré (5) : il a su se projeter au milieu alors qu'il est plutôt habitué à jouer en défense centrale. Il a passé son match à courir sur toute la longueur du terrain. Malgré une sacrée débauche d'énergie, il a connu un certain déchet dans ses passes.

• Plasil (4,5) : bien placé sur les actions marseillaises, c’est souvent lui qui viendra y mettre un terme en 1e période. Propre dans la relance, le milieu tchèque pèche toujours par son manque d’impact ballon au pied.

• Poko (5) : auteur d’une bonne frappe, dans un angle pourtant fermé à la 17e, qui passe juste au-dessus du but de Mandanda, il aura fait trembler les Marseillais à quelques reprises. C’est aussi lui qui frappe le montant après un cafouillage dans la surface phocéenne à la 60e.

• Ounas (6) : toujours prêt à provoquer la défense marseillaise, il aura frappé deux fois au but (14e, 42e), bien qu’une passe à Crivelli semblait être le meilleur choix, après sa bonne percée balle au pied. Après une première alerte à la 21e, il est remplacé par Rolan à la 55e à cause de douleurs aux adducteurs. Auteur d’une bonne rentrée, l’Uruguayen n’a pourtant pas réussi à faire la différence.

• Crivelli (3) : sevré de ballons pendant tout le match, l’attaquant girondin n’a pas tiré une seule fois au but. Après 76 minutes de jeu, c’est Jussiê qui prendra sa place à la pointe de l’attaque, sans plus de succès.

• Touré (4) : auteur d’un tacle assassin à la 19e, les deux pieds décollés du sol, sur le genou de Manquillo, le Franco-Ivoirien s’en sort avec un carton jaune. Il passera le match à aider un Contento souvent débordé sur son côté.