OM, justice : José Anigo monte au créneau pour se défendre

Par Alexis Pereira
5 min.
Olympique Marseille José Anigo @Maxppp

Dans les colonnes de L'Equipe, le directeur sportif de l'Olympique de Marseille José Anigo, dont le nom est évoqués dans certaines affaires surveillées par la justice, s'est expliqué en toute sincérité.

L'Olympique de Marseille fait la une des pages faits divers. Depuis la perquisition menée par les forces de l'ordre au centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus cette semaine, le club phocéen est au cœur d'enquêtes sur un éventuel lien avec le grand banditisme. José Anigo a notamment vu son nom lié à toutes ces affaires. Dans les colonnes de L’Équipe, le directeur sportif marseillais est monté au créneau pour se défendre, se disant très serein. «Je suis même content. Cette enquête va permettre de mettre un terme à tout un tas de rumeurs. Je n’ai strictement rien à me reprocher», a-t-il lancé, revenant sur le transfert d'André-Pierre Gignac, surveillé de près par la justice.

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«Je n’ai rien contre Gignac, un excellent joueur, mais je souhaitais recruter Kevin Gameiro, parce que je pensais son profil plus adapté au style de l’équipe. J’ai rencontré son agent. Gameiro n’est pas venu car l’entraîneur de l’époque (Didier Deschamps) voulait un gars plus costaud, capable de garder le ballon. Quand le dossier Gameiro a capoté, je n’ai eu aucune discussion ni rendez-vous avec Gignac ou Toulouse, son club. Je suis très à l’aise. Appelez Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat (respectivement président et directeur général à l’époque du transfert). Vous pourrez vérifier que je ne mens pas», a-t-il raconté, expliquant qu'il ne tient aucune relation avec l'ancien agent de l'attaquant international tricolore, Christophe D’Amico, interpellé en février 2012 pour ses relations avec le milieu. «Si je l’ai croisé deux fois, c’est le bout du monde. Je n’ai jamais fait un deal avec lui. Pourquoi aurais-je fait un deal avec lui ? Je n’ai pas travaillé sur le dossier Gignac», a-t-il justifié, confiant qu'il n'avait rien non plus à se reprocher dans les opérations Souleymane Diawara (en 2009) et Nicolas N'Koulou (en 2011).

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«Moi, je ne vois pas où est le problème. Quand un entraîneur souhaite un joueur, on essaye de le prendre ! Diawara avait un agent (Karim Aklil). On a fait son transfert avec lui. Point à la ligne. (...) Soyons sérieux, c’est méconnaître totalement le football que de penser que le transfert de Nkoulou à 3,2 M€ est surévalué. Lyon avait fait une proposition supérieure à la nôtre. On le vendra au moins quatre fois cette somme», a-t-il avoué. Il a ensuite, en toute franchise, parlé de ses relations avec Richard Deruda, fiché au grand banditisme. «Mais arrêtez avec ça. Nous sommes allés à l’école ensemble. On peut se chamailler et trois jours après, c’est fini. Vous ne vous engueulez jamais avec vos potes, vos amis ? De toute façon, cette écoute, elle prouve quoi ? Que toutes les histoires racontées sur mon compte sont fausses ! En jargon journalistique, on appelle ça un marronnier. Tu parles de l’OM, tu mets le nom d’Anigo, tu rajoutes une pincée de voyoucratie et le tour est joué. Et puis publier des extraits de conversations téléphoniques datant d’un an et demi dans lesquelles Richard est énervé, je ne vois pas ce que cela pourrait prouver», a-t-il indiqué.

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Ennuyé par toutes les retombées négatives de ces affaires, Anigo n'entend pourtant pas jeter l'éponge et rendre son tablier. «Non, pas du tout. Sur le coup, c’est vrai que ça ne fait pas plaisir. C’est lourd, fatigant. Ce qui m’a gêné, c’est d’être sali. Ce n’est pas la première fois, d’ailleurs. Parfois, je me dis : “Basta ! Allez vous faire foutre !” Je n’ai absolument rien fait et je me fais tailler en pièces. Et puis je reprends le dessus parce que j’ai une famille, très soudée, et des amis, très lucides, qui me disent de ne pas donner raison à ceux qui avancent n’importe quoi. Dans cette histoire, je suis tranquille. Je ne veux pas donner raison à ces gens qui pensent que je vais être KO parce qu’on me salit. Laissons passer la justice. On fera les comptes après. On verra qui est tordu, qui est droit. Je suis plus que serein», a-t-il lâché, se disant victime d'une réputation créée de toutes pièces.

«À un moment, je cherchais à plaire. J’ai compris que dans ce pays, quand on te posait une étiquette, tu avais beau te débattre, argumenter, tu ne pouvais pas t’en défaire, mais que tu devais vivre avec. À titre personnel, je sais ce que j’ai fait et surtout ce que je n’ai pas fait. J’ai tout fait pour ce club de la manière la plus légale possible. Je le répète, je n’ai aucune inquiétude à nourrir après cette perquisition. Bien au contraire. Tout cela n’arrive pas par hasard. Quand on veut salir l’image de quelqu’un... Le fantasme sur mes manières de faire, il existe depuis très longtemps», a-t-il martelé avant de revenir sur son bilan depuis qu'il est en poste à Marseille.

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«Contrairement à ce que les esprits malsains pensent, je fais gagner de l’argent à l’OM. Qui a fait venir Valbuena, Kaboré, Mandanda ou Ribéry, qui a été très bien revendu ? Je n’ai pas pris d’argent au club autre que mon salaire. Je gagne très bien ma vie, je n’ai pas besoin de prendre quoi que ce soit ailleurs. À l’OM, on travaille avec une vaste palette d’agents. Pour l’ensemble de notre effectif pro actuellement, il y en a une quinzaine. Jamais je n’ai fait de deal personnel avec un agent. Je mets au défi n’importe quel agent d’avancer le contraire. Mais, encore une fois, je n’ai rien à me reprocher. Laissons la justice faire son travail. Et on en reparlera plus tard», a-t-il conclu. Une mise au point des plus claires. Suffira-t-elle à lever les soupçons ? À la justice de trancher désormais.

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