OM : la face cachée du règne de Pape Diouf

Chaque jour apporte son lot d'éclaircissements autour de l'éviction de Pape Diouf. Aujourd'hui, c'est au tour de l'Equipe Mag de révéler les coulisses du règne de Pape Diouf sur l'Olympique de Marseille. Un règne qui se révélerait quasi tyrannique de la part de l'ancien journaliste de La Marseillaise.

C'est Xavier Boucobza, conseiller juridique personnel de Robert Louis-Dreyfus, qui avoue dans les colonnes du magazine que le problème à l'OM « était plus profond qu'une polémique médiatique » entre Pape Diouf et Vincent Labrune. Si Boucobza vend la mèche, ce sont Jean-Pierre Bechter et Thierry de la Brosse qui l'allument. Le premier nommé, directeur délégué du groupe Dassault et proche de RLD, a fait son entrée voilà dix mois au conseil de surveillance de l'Olympique de Marseille. Et n'en revient toujours pas. Il s'explique. « Ce n'est pas un conseil de surveillance, c'est un conseil de contemplation (...) On contemple ce que fait Pape Diouf et ses nombreuses prestations médiatiques », pestant contre le président de l'OM qui « agit comme si le conseil de surveillance n'existait pas ». Ainsi, l'arrivée de Didier Deschamps à l'OM s'est faite sans que le conseil de surveillance ne soit mis au courant. Alors même que les statuts du club exigent la double signature de Diouf ET du directeur général ! « L'arrivée de Deschamps, je l'apprends dans le journal » révèle Bechter. Tout un symbole.
Diouf, un égo fatal

Quant à Thierry de la Brosse, l'ancien président du directoire de l'OM, il annonce clairement la couleur. « Diouf a voulu faire cavalier seul (...) sans en avoir la capacité. (...) Ce qui se passe aujourd'hui [à l'OM], c'est la photo de l'enfer que j'ai vécu pendant trois ans. » Il y a un an, usé par les passages en force récurrents de Pape Diouf, de la Brosse quitte son poste.

Mais ce que rapporte l'Equipe Mag sur Pape Diouf est encore plus troublant : il serait en fait à l'origine de la non-reconduction de Gerets à l'OM, jaloux de la cote de popularité du Belge sur la Cannebière. Quand bien même le big boss de l'OM, Robert Louis-Dreyfus, avait donné pour consigne de maintenir le Lion de Rekem sur le banc olympien, citant un extrait d'un Procès-Verbal daté du 24 mars « Le maintien de Gerets [est] une priorité ». Quant à la querelle avec Vincent Labrune, ce dernier se défend d'avoir parasité l'action de Diouf. « Je ne [lui] ai jamais donné d'ordre ».

Tout cela mis bout à bout a précipité la chute du dirigeant marseillais, raconte Boucobza, qui a toujours cherché à jouer les médiateurs entre Diouf et Labrune. « Jusqu'au jour où j'ai estimé que les dysfonctionnements, du fait de Pape Diouf, n'étaient plus solubles (...) C'est la multiplication des provocations dans les derniers jours qui m'ont conduit à penser qu'on ne pouvait plus résoudre les choses. (...) Le conflit était devenu trop pesant. » On attend vivement la réaction de Pape Diouf, qui risque de se montrer aussi volubile qu'à son habitude après une mise en cause aussi rugueuse