PSG : Laurent Blanc peut-il être l'homme de la situation ?

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
PSG @Maxppp

QSI a donc choisi Laurent Blanc pour entraîner le PSG. Sans emploi depuis la fin de son aventure avec les Bleus, le Cévenol se trouve embarqué dans un sacré challenge.

« Tout entraîneur veut toujours le haut niveau et gagner ». Cette phrase est signée Laurent Blanc. Elle date du mois de mai 2008, date à laquelle le Cévenol avait achevé sa première saison sur un banc de touche à la seconde place du championnat de France avec Bordeaux. À l’époque, il était sur les tablettes de l’OL, ogre toujours affamé sur la scène nationale. Cinq ans plus tard, le voilà en passe de prendre en main la destinée du PSG, champion de France en titre, aux moyens financiers tout aussi démesurés que les ambitions du propriétaire qatari. Entre temps, Laurent Blanc a perdu une grande partie du crédit acquis lors de ses trois années passées à Bordeaux.

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Car avant d’atterrir à la tête de l’équipe de France, Laurent Blanc était devenu l’un des entraîneurs français les plus cotés depuis bien longtemps. Manchester United, Barcelone, la Juventus et bien d’autres avaient été séduits par le travail du Cévenol à Bordeaux. Laurent Blanc à Bordeaux, c’est deux saisons et demie parfaitement réussies : une 2e place inattendue en 2008, un titre de champion en 2009 et une première partie de championnat parfaite avant l’effondrement en 2010. D’ailleurs, Bordeaux n’a jamais connu mieux, comme le rappelait l’agence Opta. « Bordeaux a remporté 57% de ses matches de L1 avec Laurent Blanc, meilleur ratio pour un entraineur du club (30 matches minimum). » Un groupe soudé, une qualité de jeu saluée par tous, des résultats : pour sa première expérience d’entraîneur, Blanc avait impressionné.

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Ambitieux, il était rattrapé par les sentiments en acceptant de prendre en main la destinée de l’équipe de France suite au fiasco de la Coupe du Monde 2010. Après des débuts très encourageants, il a finalement subi l’Euro 2012, ne parvenant pas à tirer le meilleur d’un groupe dont certains éléments n’en auront fait qu’à leur tête jusqu’au bout. À l’instar de certains joueurs qui ne se remettent pas d’une sélection en Bleu, l’équipe de France semble avoir fait plus de mal que de bien à Laurent Blanc. Surtout sur le plan de la réputation. Lui qui était courtisé par de nombreux clubs durant son époque bordelaise a été bien obligé de constater qu’il n’avait plus la cote. Le mois dernier, il confessait n’avoir été approché que par l’AS Roma, qui a finalement choisi Rudi Garcia.

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Aujourd’hui, le challenge parisien arrive comme un cheveu sur la soupe. Laurent Blanc le sait, il n’a jamais été la priorité des dirigeants. Mais il sait également qu’il a une grosse carte à jouer. Premier avantage : il « francise » le projet QSI. Si le Qatar a contacté tous les plus grands entraîneurs étrangers, il a toujours considéré Laurent Blanc comme la solution française la plus crédible. Après l’inaccessible Arsène Wenger évidemment. Deuxième avantage : il a toujours privilégié un projet de jeu séduisant, tourné vers l’offensive, inspiré du modèle barcelonais, qui fait toujours autant saliver QSI. Si cela a échoué en équipe de France, il aura la chance à Paris de disposer d’un panel de joueurs plus impressionnant. Troisième avantage : il peut relancer certains joueurs français qui se posaient quelques questions sur leur avenir (Sakho, Chantôme).

Évidemment, la prochaine nomination de Laurent Blanc soulève aussi de grandes interrogations. A-t-il les épaules pour diriger des joueurs du calibre de Zlatan Ibrahimovic ? Peut-il réaliser un meilleur parcours que Carlo Ancelotti en Ligue des Champions, compétition dans laquelle il a une infime expérience ? Peut-il être un atout sur le marché des transferts comme Ancelotti l’était ? Pour cette dernière question, la réponse est probablement négative. Au regard des nombreuses réactions négatives suite à l’annonce de ce choix, Laurent Blanc va avoir beaucoup à prouver. Un peu comme s’il revenait au tout début de son aventure à Bordeaux, où il était accueilli d’un œil circonspect. Il voulait un grand club ? Il l'a au moment le plus inattendu. À lui de jouer désormais.

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