PSG-OM : « c'est le match le plus facile à préparer »

Par Constant Wicherek
7 min.
PSG @Maxppp

Ce dimanche, l'OM se déplace à Paris pour affronter le Paris SG. On se demande alors si l'OM a ses chances de ramener quelque chose de la capitale et surtout comment bien préparer cette rencontre.

L'Olympique de Marseille, dans la peau d'un quatrième de Ligue 1, à trois petits points du deuxième (Nantes), avec un nouvel entraîneur, André Villas-Boas, à sa tête, se déplace au Parc des Princes pour un Classique. Mais quelles sont les chances de l'Olympique de Marseille de l'emporter ? Le contenu de ses dernières sorties est loin d'être rassurant et a priori, il va être compliqué de ramener quelque chose dans la Ville Lumière. « Je ne pense pas que l'OM puisse gagner. Je pense qu'on peut se cacher derrière le poncif de dire "on a deux bras, deux jambes, ce sera à 11 vs 11". Mais en vrai, pour Paris, le lien entre le Paris historique et le nouveau PSG, c'est le match contre l'OM. C'est respecter l'histoire de Paris que de respecter ce match, de ne pas le prendre à la légère. Si Paris respecte ce match, l'OM n’a techniquement aucune chance, car le potentiel du PSG est trop important », nous explique Romain Canuti, notre confrère du Phocéen.

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L'avis est en partie partagé par Alexandre Jacquin, le chef adjoint du service des sports à La Provence : « l’OM d’André Villas-Boas a autant de chances que lors du premier match de Rudi Garcia en 2016 lorsqu’il avait ramené un 0-0 en mettant un bus devant la cage... Un tel coup est réalisable. Mais franchement, est-ce de cela dont les amoureux de l’OM ont envie ? Après, sur un malentendu, les Olympiens peuvent toujours gagner. Mais il faudra alors un grand Benedetto, un grand Payet, un grand Alvaro, s’il joue (il revient de blessure, ndlr), un grand Mandanda... et un petit PSG. Bref, il faudrait un alignement des planètes en faveur des Marseillais ce soir-là ».

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La communication d'André Villas-Boas

Après la victoire contre le Racing Club de Strasbourg à l'Orange Vélodrome (2-0), André Villas-Boas s'est exprimé sur la rencontre dans la capitale (à suivre en direct sur notre live commenté). « De toute façon, le PSG joue selon moi dans une autre Ligue, donc le match contre eux ne compte pas trop pour moi, même si on peut bien sûr toujours rêver et qu’on va essayer de mettre en place une stratégie pour les gêner. Le fait de récupérer Payet est bien sûr très important pour nous », avait expliqué le Portugais. Une communication assez étrange, qui n'est pas celle que nous avons l'habitude d'entendre d'un entraîneur à Marseille.

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« Villas Boas, quand il répond comme ça... On peut lui dire gentiment, c'est sûr que le championnat dans lequel joue l'OM c'est les nuls contre Dijon, Rennes, la défaite à Amiens et la victoire contre Strasbourg, explique Rolland Courbis. C'est plus compliqué, d'ailleurs les résultats le prouvent, de battre Angers, Dijon, Amiens et Rennes, que le Paris SG. Pour l'entraîneur de l'OM, c'est peut-être un match un peu spécial, mais Villas-Boas sur ce coup-là, je ne le voyais, avec le match et les contenus qu'on vient de voir, même si je le trouve très habile et très sympa, dire "on va poser des problèmes au PSG". À Marseille, on a la réputation d'exagérer et de glisser des petits mensonges par-ci, par-là, là on aurait dit qu'il avait été naturalisé marseillais dans la semaine (rires..). C'est pour ça qu'il n'a pas dit qu'il allait à Paris pour faire un résultat. »

Pour Romain Canuti, en revanche, on en fait trop avec ces déclarations. La seule chose valable, c'est le terrain. Et on pourrait avoir quelques surprises. « On accorde trop d'importance aux propos. Il ne faut pas les dissocier des actes. On verra en fonction de la composition d'équipe. Si on voit une équipe de guerriers disciplinés. Il aura eu raison. Des coaches qui disent "c'est Paris, on va respecter l'histoire de l'OM", qui se sont forcés à prendre l'accent pour dire "on va se faire respecter au parc" et qui sont montés et ont mis une équipe, sans ambition, qui baisse les bras des qu'elle prend un but, ou on attend de se réfugier derrière une décision arbitrale pour dire "on s'est fait voler", on en a vu plus d'un. Sur les dernières années, celui qui a été le plus offensif contre le Paris SG sur le terrain, c'était Bielsa. Et c'est celui qui a été le moins offensif dans ses déclarations. Michel avait été pas mal, il était surtout tombé sur une équipe de Paris qui n'avait pas forcé. Il n'avait pas été mal, mais ça avait fait défaite aller et retour. Le PSG avait gagné, il tenait leur victoire. C'est le problème des déclarations d'avant-match. Je peux l'entendre si je vois sur le terrain des choses qui ne ressemblent pas aux dernières années », nous explique-t-il.

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Bien préparer la rencontre

La bataille sera forcément tactique. C'est le meilleur moyen pour essayer de faire - un peu - déjouer cette équipe du Paris SG. André Villas-Boas est réputé pour être un entraîneur porté sur la tactique, les systèmes, il en a, d'ailleurs, parfois changé en cours de match. Peut-il faire la différence ? « Je pense qu’il va faire en sorte que ses joueurs considèrent ce match comme un autre et ne se mettent aucune pression. D’ailleurs, ce match est important pour le symbole, mais pour le reste, les réceptions de Lille puis Lyon les deux semaines suivantes sont davantage capitales. Car le Losc et l’OL sont des adversaires directs, alors que Paris est sur une autre planète. Tout point pris au Parc sera du bonus », avance Alexandre Jacquin. Pour Rolland Courbis, en revanche, il existe un exemple, cette année, de ce qu'il faut faire pour faire déjouer le PSG.

« Il y a un exemple très intéressant cette année, le match que fait Reims à Paris. Le parcours de Reims est intéressant. On va dire que Reims a gagné facilement à Marseille aussi. Le match de Reims à Paris peut être le match modèle pour toutes les équipes qui se déplacent à Paris. Un bloc pas si bas que ça. Solide, bien organisé, bien discipliné, bon dans la récupération, pas trop d'écart entre les lignes et dangereux à la moindre occasion avec un quatuor offensif », développe l'ex-entraîneur de l'OM notamment.

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Le retour de Payet, un 4-4-2 ?

En fin de rencontre face à Montpellier, Dimitri Payet était exclu pour avoir invectivé l'arbitre. Il écopait de quatre matches de suspension et c'est depuis ce moment-là que le contenu de l'OM est devenu compliqué. Contre Paris, l'ex-capitaine sera de retour. Mais Romain Canuti ne croit pas que cela aura une forte incidence. « On se dit qu'avec Payet ça va être résolu devant, qu'il est de retour. Mais Payet, un mois sans jouer... Sur les matches contre Paris, c'est rarement là qu'on le voit. Le danger c'est de trop en attendre, le concernant. On verra, avec la disposition, ce qu'il prépare. Il y aura des consignes particulières et on verra ce que ça donne », philosophe notre collègue du Phocéen.

De son côté tacticien, Rolland Courbis, lui, milite pour un 4-4-2 avec deux lignes bien compactes et explique que c'est le match le plus simple à préparer : « c'est le match le plus facile à préparer des 38 matches. Évidemment, a priori on part en perdant. À Marseille, le match d'après, c'est Monaco puis Lille et Lyon. T'es toujours en train de confirmer à Marseille. Le lendemain du match, on va te parler du match de Monaco, comment résister à Slimani et Ben Yedder et après Lille, etc. Il y a la possibilité de se servir de Valère Germain différent. Ce n'est pas interdit de le rapprocher de Benedetto. Il va falloir faire un choix de l'arrière gauche, au milieu avec le retour de Sanson, qui ne va pas démarrer ? Je pense qu'il n'est pas interdit pour l'OM de jouer avec quatre défenseurs, quatre milieux et deux véritables attaquants que peuvent être Bendetto et Germain et avec le retour de Payet dans les quatre milieux ».

Ce match sera aussi l'occasion de voir l'un contre l'autre deux Argentins. D'un côté Mauro Icardi, de l'autre Dario Benedetto. Une rivalité qui commence à se créer et qui amuse Omar Da Fonseca. « J'aime bien la rivalité entre Icardi et Benedetto. D'ailleurs, je préfère Benedetto, je trouve qu'il a plus de bagages, de folie, même qu'il est plus doué », nous a lâché celui qui commente La Liga sur beIN et qui présente son émission « Omar c'est foot » les lundis et jeudis à 22h30 sur beIN SPORTS 1. Avec un (très) grand Benedetto, l'OM peut y croire, mais, une chose est sûre, c'est mal connaître André Villas-Boas que de se dire qu'il ne prépare rien pour le Parc des Princes, malgré ses déclarations...

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