Rennes : Julien Stéphan face à la tempête

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Stade Rennais FC Julien Stéphan @Maxppp

Battu hier par l'AS Monaco en Principauté (3-2), le Stade Rennais a enchaîné son neuvième match sans victoire, toutes compétitions confondues. Plutôt épargné par la critique jusqu'à présent, Julien Stéphan fait face à la première grosse panne sèche de sa jeune carrière d'entraîneur de Ligue 1.

Depuis qu'il a pris les rênes du Stade Rennais, l'amiral Olivier Létang n'a cessé de clamer qu'il souhaitait faire changer de dimension à son vaisseau rouge et noir. Pas en brûlant les étapes, mais en consolidant une flotte capable de réaliser de belles campagnes de manière régulière. La saison dernière, un premier changement de cap s'était toutefois opéré lorsque Létang avait décidé de se séparer du capitaine Sabri Lamouchi qu'il avait installé à la barre peu après son arrivée en terres bretonnes, en novembre 2017. Débarqué du navire le 3 décembre 2018, Lamouchi avait alors vu un jeune matelot prometteur lui succéder le lendemain : Julien Stéphan.

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Fils du célèbre lieutenant de Didier Deschamps, Guy Stéphan, le nouvel homme fort du navire rennais arrivait, précédé d'une réputation flatteuse de jeune premier (que voulait absolument emmener Thierry Henry dans ses malles à Monaco) ayant l'avantage de connaître de fond en comble les réserves du vaisseau rouge et noir, et notamment ses mousses les plus prometteurs comme Eduardo Camavinga par exemple. Un choix que n'a pas regretté l'amiral Létang, Stéphan réussissant à mener une campagne historique sur le Vieux continent en Ligue Europa (élimination en huitième de finale par Arsenal) et surtout à ramener une Coupe de France au port, après 48 longues années d'attentes.

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Presqu'un mois dans le pot-au-noir

Après un été à retaper l'équipage, non sans conserver de l'ambition (50 M€ investis sur le marché), le SRFC se savait désormais attendu à tous les ports. Cette saison 2019/2020 était donc logiquement annoncée comme celle de la confirmation. Les trois succès inauguraux face à Montpellier, Strasbourg et surtout contre l'armada parisienne permettaient d'ailleurs aux Rennais de signer un départ canon, le vent en poupe. Et puis tout s'est arrêté. Englué dans un pot-au-noir depuis près d'un mois, le bateau breton n'avance plus. Dimanche, la défaite en terres monégasques a donc porté à neuf le nombre de matches sans victoire, toutes compétitions confondues. Un bilan pas fameux après dix journées de Ligue 1. Rennes est 12e du classement (12 points).

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L'écart avec le podium (5 unités) est loin d'être abyssal, mais Stéphan n'a pas caché à l'issue de la rencontre que le niveau général affiché par ses hommes était loin d'être satisfaisant. «Il y a beaucoup de déception. C’est cruel pour nous, avec ce but dans les arrêts de jeu. Mais il faut être lucide. On a fait une première mi-temps très insuffisante. On a été dominés partout. On est heureux de rentrer aux vestiaires avec le 1-1. Ensuite, on a la chance de mener 2-1 en début de 2e mi-temps. Mais on fait un cadeau sur l’égalisation». Cependant, contrairement à son prédécesseur, Stéphan reste plutôt protégé de la critique, et ce, malgré un schéma défensif changeant et un système à cinq derrière souvent propice à la noyade générale.

L'amiral Létang maintient sa confiance en son capitaine

L'an dernier, à la même époque, Lamouchi présentait un bilan quasiment similaire (11e et le même nombre de points). Pourtant, le nouveau capitaine de Nottingham Forrest essuyait des vagues de reproches bien plus grandes. Si le parcours européen et le succès en Coupe de France restent des atouts majeurs pour la défense de Stéphan, ce dernier traverse néanmoins la première tempête de sa jeune carrière d'entraîneur d'équipe première. Auteur d'un parcours honorable en championnat depuis sa prise de fonction (9 victoires, 8 nuls, 6 défaites en 23 matches de L1 depuis décembre 2018), Stéphan n'en est toutefois pas à son premier coup d'arrêt à la barre du navire rouge et noir. En fin de saison dernière, Rennes avait également connu une panne sèche de 9 matches sans victoire jusqu’aux deux dernières journées de championnat. Les Bretons avaient alors terminé à la dixième place, mais ce coup d'arrêt avait été largement éclipsé par leurs performances européennes et nationales en coupe.

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Chahuté, le capitaine ne compte pas pour autant laisser partir son vaisseau à la dérive. «La situation n’est pas satisfaisante. On a marqué trop peu de points sur les 7 derniers matches. Mais il faut rester solidaire, s’accrocher et chercher le déclic. On doit faire front. Je dois me poser en rassembleur, en fédérateur. J’ai de la force pour y parvenir et aider les joueurs». Un dernier message pour dire qu'il n'est pas près de lâcher la barre malgré un bateau dans le creux de la vague. Et d'après L'Équipe, Olivier Létang maintient sa confiance en son capitaine de navire. Mais attention car les prochaines escales contre Cluj (en Ligue Europa), Toulouse (qui s'est défait du LOSC ce week-end), Nîmes (où il n'est jamais simple de s'imposer) et à nouveau Cluj annoncent une route agitée avant la prochaine trêve internationale. Stéphan mènera-t-il ses moussaillons rouge et noir à bon port ?

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