Rennes : Rolland Courbis tape du poing sur la table

Son départ de Montpellier a fait couler de l'encre. Son arrivée sur le banc du Stade Rennais a tout autant fait jaser. Mais Rolland Courbis s'accommode des critiques qui vont de pair avec son métier d'entraîneur. Nommé il y a un mois à la tête du Stade Rennais en lieu et place d'un Philippe Montanier loin de faire l'unanimité au sein du vestiaire et du club, le coach âgé de 62 ans devait relancer une formation incapable de s'imposer à domicile depuis dix rencontres. Depuis sa prise de fonction, Courbis affiche un bilan mitigé : deux victoires, un nul et deux défaites en Ligue 1. Mais c'est surtout au niveau du jeu que les observateurs comme les supporters attendaient un réel changement. Le fameux "effet Courbis" ne s'est pas vraiment fait ressentir.

Dans les colonnes de Ouest-France, le technicien a évoqué avec franchise le style de jeu de son équipe :«J’aime étudier les statistiques. Un, c’est mon métier. Deux, j’en suis un spécialiste. À mon arrivée, le parcours à l’extérieur était excellent, avec cinq victoires en jouant le contre, ce qui est une stratégie en football. Mais huit actions sur dix, c’était de l’exploit individuel. À domicile, c’était moins bien. Mais ne regardez pas le nombre de points perdus au Roazhon Park, plutôt le nombre de buts encaissés : quatorze en dix matches (...) La solidité défensive, qui n’est pas uniquement l’affaire des quatre défenseurs, a permis de prendre six points en trois matches à domicile, avec une défaite contre Saint-Étienne tout aussi imméritée que les deux succès sont mérités. Si on termine dans les six premiers - je le répète, pas obligatoirement sixième -, ce sera parce que nous aurons tout amélioré, dans tous les secteurs».

Un jeu à améliorer

Car en plus de la défense (6 buts encaissés en 5 matches), l'attaque rennaise doit aussi s'améliorer. Sur les 3 buts marqués, il y a un pénalty de Dembélé (contre Lille) et deux CSC (Fillipi et Bouka Moutou). Mais Courbis a son avis sur la question : «On me rabâche cette statistique. Je réponds qu’on a marqué sur corner et penalty, qu’il a donc fallu les provoquer, ce ne sont pas des buts tombés du ciel. Le potentiel offensif, j’entends ça depuis mon arrivée. J’aimerais qu’on m’en parle avec précision, ou qu’on écoute les miennes (...) Le meilleur buteur, Grosicki (6 buts), est remplaçant et logiquement, car il est meilleur quand il entre en jeu. Le deuxième, Sio (5 buts), est en désaccord avec le football, enfin dans une période difficile. Ousmane Dembélé est à cinq buts aussi. Tous les autres sont en dessous, dont Fallou Diagne à 4 buts et Abdoulaye Doucouré à 2, mais parti…»

Les pensionnaires du Roazhon Park peuvent faire beaucoup mieux dans la manière. D'autant qu'en y regardant de plus près, Rennes n'a pas vraiment progressé avec son nouvel entraîneur d'un point de vue comptable. Avant le départ de Montanier, les Bretons étaient sixièmes avec 31 points (7 victoires, 10 nuls et 4 défaites). Actuellement, ils sont septièmes avec 38 points (9 victoires, 11 nuls et 6 défaites). Mais le coach du SRFC demande du temps et fixe même ses objectifs :«Il reste douze matches, je donne un premier rendez-vous au soir de Lyon (12 mars). Le football est un amusement, il faut que les commentaires sur le football le soient aussi. Par exemple, pronostiquons le nombre de points que va prendre le Stade Rennais lors des quatre prochains matches. Que les pessimistes se mouillent, et les optimistes aussi ! (..) Je donne l’exemple en misant sur sept points minimum». À voir si Courbis atteint ses objectifs. Le Stade Rennais ne demande que ça...