Info FM : les agents vous dévoilent les tendances du mercato estival 2011 en Ligue 1!

Par Matthieu Margueritte
7 min.
La Premier League loin devant les autres championnats @Maxppp

Quel mercato nous réservent les clubs de Ligue 1 ? FM est allé sonder pour vous quelques-uns des agents français les plus connus sur le marché.

Moins de deux semaines à attendre et le coup d’envoi du mercato estival sera donné. Période durant laquelle tous les clubs rivalisent d’ingéniosité pour dénicher la perle rare ou se battent à coups de millions pour recruter la star tant attendue, le marché des transferts est l’un des moments-clés de la saison. En trois mois votre équipe préférée peut aussi bien bâtir un effectif qui va lui permettre de briller ou bien mal négocier ce virage (pillage ou syndrome du flop) et courir à la catastrophe.

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Si certains championnats tels que la Liga ou la Premier League devraient encore une fois monopoliser l’attention et dépenser des fortunes sans compter, quelle sera la tendance pour notre bonne vieille Ligue 1 ? Faut-il s’attendre à un été riche en transfert ? « Il faut attendre. Cette année plus que jamais on est tributaire des deux dernières journées de championnat. Il y a 4 équipes pour 3 places en Ligue des Champions, 5 clubs qui jouent la descente et 5 l'Europa League. C'est pour ça que ça met du temps à partir. En plus vous avez beaucoup d'entraîneurs qui risquent de bouger », nous indique l’agent de joueurs Christophe Mongai.
Un mercato une nouvelle fois made in Ligue 1 ?

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Les enjeux financiers du classement final sont donc responsables de cette paralysie ambiante. Mais pas seulement. Alors que bon nombre de clubs européens continuent d’investir malgré d’énormes dettes, les formations françaises ont refusé de jouer à ce jeu dangereux. Du coup, en ces temps de crise, et en ne pouvant pas recruter sans présenter de solides finances, nos représentants sont surtout limités par le manque de moyens financiers. « Les dirigeants prennent des contacts mais ça n’avance pas. Tant que les gros clubs n’ont pas bougé, les petits attendent les sous pour avancer. Les clubs nous disent : “Avant de nous proposer un joueur, il va falloir qu’on en vende un ou deux” », nous a confirmé l’agent Axel Lablatinière.

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Disposant d’une faible marge de manœuvre, les clubs doivent donc réfléchir ou profiter de certaines occasions : les joueurs libres. Premier de parole, le président de l’Olympique de Marseille, Jean-Claude Dassier, avait clairement indiqué que sa cellule de recrutement allait plancher sur ce type de denrée. Une déclaration qui avait fait bondir des supporters s’attendant davantage à des noms plus ronflants et surtout un Didier Deschamps qui n’a cessé de réclamer une pointure qu’il n’a jamais eue. Mais pour Christophe Mongai, rien de surprenant. « C'est la tendance. Il y a moins d'argent dans le foot et il faut commettre le moins d'erreurs possible. Après, pour la France ce sera suffisant, mais il ne faut pas se leurrer, on ne va pas pouvoir exister sur le plan européen. Marseille comme Lyon et Paris ne peuvent pas faire de folies et n'ont pas les moyens comme leurs rivaux en Europe. » Faut-il pour autant cracher sur ces fameux joueurs libres ? Pas si sûr.

« On vit une situation unique depuis un ou deux ans. On se retrouve avec des joueurs de qualité libres ! Regardez à Marseille où un joueur comme Taiwo s'est retrouvé dans cette situation. Après il y en a d'autres comme Marveaux, Amalfitano ou Mexès pour parler de l’étranger. Ce sont des joueurs que toutes les grosses écuries peuvent prendre à bras ouverts. A mon avis il y aura pas mal de coups comme ça », nous a certifié un agent d’un joueur du top 5 de L1 ayant souhaité conserver l’anonymat. Si la tendance des recrutements à bas prix se confirme, bien que quelques gros coups sont toujours attendus reste maintenant à savoir si les équipes vont vouloir étendre leurs champs d’action en dehors de nos frontières ou si, à l’instar de l’OL et de l’OM l’an dernier, la majeure partie des transactions se fera entre clubs de L1. « Les stars étrangères, je n’y crois pas trop. Quand vous voyez les derniers résultats. Comme ça n’a pas été convaincant, les clubs ne vont pas casser leur tirelire qui est vide en plus. Et puis il y a l’histoire des droits TV aussi », souligne Axel Lablatinière.
Le PSG grand animateur du mercato ?

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La ligue 1 va-t-elle pour autant vivre un été morose, sans coups d’éclat ? La volonté de l’OL de retrouver les sommets du championnat ou le possible rachat du PSG par des investisseurs qataris (sans parler d’une qualification des Rouge-et-Bleu pour la prochaine LdC) peuvent être des facteurs bénéfiques, d’autant que le club de la capitale semble être très attendu et avoir les faveurs des agents. Car en plus d’une possible participation en LdC, les départs de Makelele, Coupet, Traoré voire de Giuly vont alléger la masse salariale et dégager plus de fonds pour les salaires des futures recrues. Ajouté à cela, l’arrivée des Qataris, vous obtenez un cocktail qui a tout pour plaire, même s’il faut garder les pieds sur terre. « Le PSG, s’il y a un rachat ils peuvent casser leur tirelire, mais il y aura toujours un plafond salarial. On ne peut pas rivaliser avec les grands clubs anglais et espagnols », insiste Mongai. Et l’OL dans tout ça ?

Si tout le monde attend de voir si le PSG version Qatar apportera un côté plus bling-bling à la Ligue 1, le fait que les Franciliens aient tablé leurs prévisions sur une place en Europa League n’inquiète pas grand monde au cas où les Rouge-et-Bleu finiraient au pied du podium. En revanche, tous les observateurs s’accordent à dire que si Lyon rate la troisième marche, les conséquences risquent d’être néfastes. «Pour Lyon ce serait dramatique pour les finances s'il n'y a pas de LdC. Paris peut s’en sortir. Ils auront toujours des joueurs à gros salaires qui vont partir. La LdC pour Lyon est primordiale. La fin du championnat va être déterminante. Ils doivent avoir plein de dossiers en suspens », affirme un autre agent. Quel mercato alors pour les septuples champions de France ?

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« Lyon c'est un club qui a beaucoup investi dans le marché français. C'est toujours mieux que d'acheter à l'étranger. En ce qui concerne les départs je parierai plus sur un départ de Bastos que de Lloris. Ils vont devoir vendre un peu pour recruter », précise Mongai. « En terme de recrues ils vont se calmer. S’ils ratent la qualification en LdC, ils vont devoir faire profil bas, rééquilibrer les comptes, c’est-à-dire vendre et acheter moins cher », conclut Lablatinière.

Avec un OM peut enclin à refaire des folies après les quelques 48 M€ déboursés pour le trio Lucho-Gignac-Rémy et un OL attendant encore d’être fixé sur une douzième participation en LdC, il ne faut donc trop s’attendre à voir de grands noms débarquer en hexagone. Car même si Lille est couronné champion de France en fin de saison, il ne faut pas compter sur les Nordistes pour le clinquant selon Axel Lablatinière. « Le meilleur recrutement de Lille c’est de conserver leurs meilleurs joueurs et leur coach. Après ils vont peut-être prendre un joueur ou deux. Ils sont dans une optique de joueurs très bons mais à un prix raisonnable. Ils ont déjà ciblé leurs joueurs depuis bien longtemps. Je ne les vois pas faire des folies, ce n'est pas leur façon de faire, même si sur un élément ils sont capables de mettre le paquet.. Pour ce qui est des recrues, il faut voir les besoins, mais je pense qu’ils vont vouloir une pièce maîtresse en défense. »
Gervinho, premier grand nom de Ligue 1 à mettre les voiles ?

Quid ensuite des formations moins huppées. On l’a bien compris, si des écuries telles que Lorient ou Sochaux attendent la vente d’un ou de plusieurs éléments possédant une belle valeur marchande pour avancer dans leurs démarches de recrutement, sont-elles pour autant obligées de céder aux avances faites pour leurs meilleurs éléments ? Tout du moins, peuvent-elles résister ? « Ils peuvent résister, c'est une question de volonté. Même si résister n'est pas toujours la bonne solution. Parfois il faut renouveler les effectifs. Sans compter sur le fait qu’une année vous allez recevoir une belle offre et que vous pouvez regretter l’année suivante de l’avoir refusée. C’est toujours risqué de refuser une grosse offre », indique Mongai.

Si dans ce papier des tendances se dégagent, le mercato se distingue toutefois par son côté imprévisible. Qu’on se le dise, en dépit des multiples déclarations faites par les dirigeants, aucun joueur n’est intransférable. Dès lors, si des joueurs comme Gervinho , Heinze ou Lucho sont annoncés comme les premiers grands noms de Ligue 1 candidats au départ, qui d’autre peut suivre les suivre ? « Il y a des clubs qui vont jeter leur dévolu sur Sow. Pour Hoarau, si le PSG reçoit une offre, il peut le vendre. Par contre un Sakho ne devrait pas bouger. Il est très attaché au PSG et vient de prolonger », conclut Axel Lablatinière. Patience, plus que quelques jours à tenir.

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