Un an après sa création, l'Association Nationale des Supporters dresse le bilan

Par Rodolphe Koller
3 min.
L'ANS entend améliorer la conditions des supporters français @Maxppp

Créée il y a un an, l'Association Nationale des Supporters dresse un premier bilan de ses activités. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle met du cœur à l'ouvrage.

Un an après sa création, l'Association Nationale des Supporters n'a vraiment pas chômé. Une évolution aussi rapide que forcée en raison d'un contexte particulièrement défavorable aux habitués des stades de football depuis quelques années, tandis que la situation semble se dégrader saison après saison. Créée en août 2014, nous vous rappelions il y a quelques mois, la vocation de cette entité fraîchement constituée mais diablement déterminée est de fédérer, représenter et défendre les supporters français, qui ont été une vingtaine de groupes, de la Ligue 1 au National, à répondre à l'appel. Au cours de ces derniers mois, l'association s'est attelée à plusieurs tâches, et pas des moindres, qu'elle a exposées le 1er juillet dernier au secrétariat d’État aux Sports.

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  • Remédier aux interdictions de déplacement. Exceptionnelles en 2011/2012 puisque seules 3 avaient été prononcées, il y en a eu 39 la saison passée, cristallisant bon nombre de frustrations et de tensions de part «leur caractère arbitraire et disproportionné», comme le rappelle l'ANS.

  • Généraliser le déploiement des officiers de liaison supporters. Introduits par l'UEFA depuis la saison 2012/2013, il s'agit de référents chargés de l'encadrement des supporters et d'intermédiaires en relation avec le responsable de la sécurité des clubs. Or trois ans après leur mise en place théorique dans les 54 pays affiliés à l'UEFA, la France fait partie des deux seuls pays à ne pas appliquer la mesure.

  • La mise en place «fan zones». À l'instar de ce qui peut se faire pour accueillir les supporters d'une même équipe à l'occasion de la compétition comme la Coupe du Monde ou l'Euro, une réflexion est lancée quant à leur adaptation au contexte national.

  • Condamner et prévenir la violence. L'ANS rappelle que sa charte «condamne sans ambiguïté le recours à la violence et insiste sur la mise en œuvre d'une politique de prévention et de dialogue afin de désamorcer les situations de tensions pouvant exister entre les supporters et les services de sécurité intervenant dans les stades ou entre les supporters.»

  • Lutter contre le fichier STADE. Vaste processus de fichage créé par le ministère de l'intérieur à destination des supporters du Paris Saint-Germain et de leurs relations, cette base de donnée, momentanément suspendue, fera prochainement l'objet d'une délibération du Conseil d’État.

  • Obtenir les chiffres justifiant la répression dont les supporters font l'objet. Alors qu'en Grande-Bretagne, la lutte contre le hooliganisme est motivée par des chiffres rendus publics chaque année, ceux-ci restent secrets en France. L'ANS entend obtenir davantage de transparence quant aux motivations des mesures répressives dirigées contre les supporters.

  • Approfondir la voie parlementaire. Plusieurs élus dont Nicolas Dupont-Aignan, François de Rugy ou encore Marie-Georges Buffet - cette dernière recevra l'association courant septembre - ont de leur propre initiative ou à dessein interrogé le gouvernement quant à la condition des supporters français.

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D'un point de vue général, l'ANS dénonce une nouvelle fois tout amalgame entre supporters et hooligans, et «entend sensibiliser les médias sur les mesures disproportionnées prises à l'encontre des supporters» créant ainsi un «décalage choquant entre l'image véhiculée et la réalité de leur activité». Qu'on se le dise, après avoir pris ses marques au cours des 12 derniers mois, l'Association Nationale des Supporters entend bien passer à l'action. La question reste de savoir si ces initiatives seront suffisantes pour infléchir la politique répressive à l'égard des supporters.

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