13 mars 2001, le jour où PSG - Galatasaray a complètement dérapé

Par Cédric Rablat
5 min.
PSG @Maxppp

Mercredi soir, le champion de France affronte une nouvelle fois la formation turque au Parc des Princes. Dix-huit ans plus tôt, cette confrontation entre les deux équipes avait provoqué de graves dommages collatéraux dans les tribunes. Foot Mercato se replonge dans ce 13 mars 2001 qui restera à jamais comme un épisode traumatisant dans l'histoire du PSG.

13 mars 2001. Le Paris Saint-Germain accueille Galatasaray au Parc des Princes pour son dernier match en phase de groupes de Ligue des champions (à l'époque, il y avait deux phases de groupe consécutives qui débouchaient directement sur les quarts de finale). Déjà éliminé de la compétition suite à son revers rocambolesque face à La Corogne, le club parisien souhaite quitter la coupe aux grandes oreilles la tête haute. Car la saison du PSG demeure tout sauf un long fleuve tranquille. Quelques mois plus tôt, Laurent Perpère président de l'époque, réalise un mercato estival XXL. Ainsi, Nicolas Anelka, Peter Luccin, Stéphane Dalmat, Sylvain Distin, Lionel Letizi ou encore Frédéric Déhu et Bernard Mendy rallient la capitale en grande pompe. Un effectif taillé pour tutoyer les sommets pensait-on, mais il n'en sera rien...

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En décembre 2000, Luis Fernandez succède à Philippe Bergeroo sur le banc parisien après un ultime camouflet à Sedan (défaite 5-1). Celui qui a gagné la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe en 96 avec la formation francilienne effectue donc son grand retour sur le banc. L'ancien international profitera du mercato hivernal pour amener Mauricio Pochettino, Didier Domi, Vampeta, Mikel Arteta, et Enrique De Lucas dans ses bagages. Malgré ces renforts hivernaux, la situation demeure toujours aussi complexe à Paris. Ce PSG-Galatasaray constitue donc l'occasion pour un Paris SG déjà éliminé et en plein marasme sportif, de redorer son blason l'espace d'une soirée européenne.

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Une entame parfaite du PSG avant l'insoutenable

« La situation était mauvaise au PSG, il fallait se relancer. Laurent Perpère instaure une politique où le pouvoir est donné aux jeunes. Et quand j’arrive en décembre, c’était après Sedan. Jouer Galatasaray en Coupe d’Europe c’est toujours un peu chaud, particulier, mais ça reste toujours des confrontations intéressantes. Ce match arrivait juste après une défaite face à La Corogne qui nous a fait mal, » se souvient ainsi Luis Fernandez, champion d'Europe 84 avec les Bleus. Mais ce soir-là, l'improbable va se produire pour le club de la capitale. C'est aussi ça l'histoire du PSG. Des événements si singuliers qui ont façonné sa légende. Cette confrontation avec la formation turque confirme ce postulat.

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Sur le terrain, Luis Fernandez aligne un 4-4-2 avec le duo Christian-Laurent Leroy en pointe. Rapidement, les Parisiens prennent l'avantage grâce à Christian (3e). Il faut dire que Galatasaray aborde ce match de Ligue des champions l'esprit libéré car déjà qualifié pour les quarts de finale. Juste avant la demi-heure de jeu, l'attaquant brésilien s'offre un doublé et lance son équipe sur la voie royale. Au retour des vestiaires, l'atmosphère devient anxiogène au Parc des Princes. Des incidents violents éclatent entre supporters des deux camps. L'insécurité demeure palpable dans les travées de l'enceinte parisienne.

Une tension plus que palpable dans les tribunes du Parc

« Les incidents au Parc ? Je n’ai rien vu venir. Aujourd’hui, l’encadrement des supporters est mieux géré qu’à l’époque. Je ne sais pas ce qui a provoqué tout ça. J’étais plus focalisé sur le terrain et trouver les bons ingrédients pour l’emporter. Il y a eu de gros débordements, des échanges violents entre supporters. Ils étaient peut-être disséminés un peu partout dans le stade, » nous explique l'entraîneur du PSG ce soir-là. La situation dégénère et devient tellement incontrôlable, que certains spectateurs envahissent la pelouse du Parc pour éviter les affrontements. « L’arbitre décide d’arrêter le match en seconde période, parce que dans les tribunes c’était très tendu, » se rappelle l'ancien coach de l'AS Cannes.

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Il faudra patienter vingt bonnes minutes et l'intervention de CRS, pour que le Parc ne retrouve une quiétude toute relative. Un envahissement de terrain, le Parc n'avait plus connu depuis 1982 et la victoire du PSG en Coupe de France face à l'ASSE aux tirs au but... Dans ce contexte si bouillant, Fernandez doit appréhender au mieux cette longue interruption et l'incertitude entourant alors l'issue de la rencontre. « Pendant l’interruption en tant que coach, on essaye de garder les joueurs sous pression tout en faisant abstraction du contexte. On essaye de les calmer si on aperçoit une zone de stress. Il ne fallait absolument pas que les joueurs sortent du match, » confie l'ancien milieu de terrain.

Intransigeante avec le PSG, l'UEFA frappe fort

C'est dans une ambiance surréaliste que le match s'achèvera par cette victoire parisienne 2-0. Un succès sur le plan sportif, mais le bilan s'avère nettement plus alarmant côté spectateurs avec 56 blessés et 17 hospitalisations. « On a essayé de faire un effort supplémentaire sur le terrain pour les supporters qui se trouvaient dans une situation compliquée, » concède ainsi Luis Fernandez. Le Paris Saint-Germain achève donc son aventure continentale sur une note plus que contrastée. Une triste soirée qui matérialisera alors la recrudescence du hooliganisme dans le quotidien du club francilien.

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« Les supporters parisiens ont été calmes, à l’exception de quelques éléments isolés, » tente de justifier Laurent Perpère président de l'époque après ces sombres événements. Insuffisant pour convaincre l'UEFA et espérer une éventuelle clémence de l'instance européenne. La sanction tombe et demeure sans appel : le Parc des Princes est suspendu pour les deux prochains matches du PSG dans une compétition européenne. En parallèle, le club doit également s'acquitter d'une amende de plus de 4 millions de francs. Dix-huit ans plus tard, les deux équipes se retrouvent mercredi au Parc des Princes (à suivre en live commenté sur Foot Mercato). Des retrouvailles qui cristalliseront forcément l'attention des autorités. Avec un seul leitmotiv : éviter un nouveau 13 mars 2001 au Parc des Princes...

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