AS Monaco - Borussia Dortmund : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Monaco Kylian Mbappé Lottin @Maxppp

Sept ans qu'un club français n'avait pas atteint les demi-finales de la Ligue des Champions ! Mais l'AS Monaco a mis fin à cette longue disette ce mercredi soir, en dominant le Borussia Dortmund au Stade Louis II (3-1).

Et si un club français se qualifiait enfin pour le dernier carré de la Ligue des Champions ? Après l'Olympique Lyonnais, qui était en 2010 tombé devant le Bayern Munich en demi-finale, l'AS Monaco avait ce mercredi soir une occasion en or de hisser haut l'étendard de la Ligue 1. Vainqueur du Borussia Dortmund 2-3 en quart de finale aller de l'épreuve la semaine dernière dans un contexte que vous savez difficile, le club du Rocher était en ballottage plus que favorable avant la manche retour. D'autant que Leonardo Jardim pouvait compter sur ses éléments forts. Ainsi, seuls Sidibé et Fabinho faisaient défaut, quand les Falcao, Mendy, Bakayoko, Silva, et Mbappé étaient eux dans le onze de départ. Et après un joli You'll Never Walk Alone lancé à Louis II, l'heure était venue pour les deux formations d'en découdre.

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Et si l'on pouvait s'attendre à une dure lutte d'entrée, l'ASM ne tardait pas à calmer les ardeurs allemandes. Mendy, au terme d'une belle percée, décochait une jolie frappe que Bürki ne pouvait que détourner. Mbappé (3e) qui rôdait, n'en demandait pas tant et profitait de l'aubaine pour catapulter le cuir au fond des filets. 1-0, Monaco prenait les devants. Assommée, la bande à Thomas Tuchel tentait de répliquer, et c'est Durm qui remotivait les siens avec un excellent centre à ras de terre côté droit que reprenait bien Reus (10e), sans pour autant tromper la vigilance d'un Subasic qui se montrait à son avantage sur ce coup. Le rythme était élevé, et Monaco repartait de plus belle. Décalé par Mbappé, Mendy, intenable, centrait pour Bernardo Silva (13e) dont la tête n'était pas suffisamment puissante pour faire mouche.

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Monaco domine Dortmund

Pas le temps de respirer que le BVB répondait. Sur coup franc, Sahin (14e) s'appliquait mais sa tentative venait s'écraser sur le poteau gauche de Subasic. Un nouvel échec que les Marsupiaux allaient regretter à jamais. Car derrière, le leader de la L1 crucifiait Dortmund. Côté gauche, Mbappé et Mendy combinaient avant de retrouver Lemar. Ce dernier centrait pour la tête plongeante de Falcao (17e), lequel offrait le 2-0 aux siens. Le break était fait, et les Allemands n'avaient plus que leurs yeux pour pleurer. Tuchel revoyait ses plans, et faisait entrer Dembélé (26e) en lieu et place de Durm, comme pour tenter un ultime baroud d'honneur. Mais l'effet escompté n'était pas au rendez-vous et, logiquement, l'ASM regagnait les vestiaires avec cette avance de deux buts.

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En deuxième mi-temps, Dembélé haussait le ton, et sa première accélération faisait mal. Le feu follet révélé au Stade Rennais débordait Mendy et s'en allait centrer à destination de Reus (47e), lequel ne se faisait pas prier pour transformer l'offrande. 2-1, Dortmund revenait dans le coup. Le chaos était proche, et le Borussia se montrait de plus en plus pressant sur le but de l'ASM. Monaco, de son côté, procédait par contres, et Falcao (65e), parti à la limite du hors-jeu, était à deux doigts de faire chavirer Louis II de bonheur mais sa frappe s'envolait finalement au-dessus du but. Il fallait attendre les 10 dernières minutes pour voir Monaco adresser le coup de grâce à son adversaire, et c'est Germain (81e), fraîchement entré en jeu, qui trompait Bürki après un centre une fois de plus parfait de Lemar. Score final 3-1, Monaco rejoint les demi-finales de la Ligue des Champions !

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L'homme du match : Kylian Mbappé (7,5) : il a beau n'avoir que 18 ans, l'attaquant français a déjà tout, mais alors tout d'un grand. Auteur d'un doublé à l'aller, le numéro 29 de l'ASM a de nouveau fait parler la poudre ce mercredi soir, ouvrant la marque au bout de 3 minutes de jeu après une belle percée de Mendy. Sa cinquième réalisation dans une rencontre à élimination directe de Ligue des Champions, ce qui fait de lui le septième buteur français de l'histoire dans cet exercice, et le plus jeune joueur de l'histoire de la C1 à atteindre les 5 buts. Dans tous les bons coups, il a fait du mal au BVB avec ses percussions incessantes et ses centres. Exceptionnel. Remplacé par Germain (81e) qui, sur son premier ballon, marquait le 3-1.

AS Monaco :

  • Subasic (6,5) : il ne peut strictement rien sur le but de Reus au retour des vestiaires (47e), l'Allemand l'ayant parfaitement ajusté. Mais le portier croate a fait le métier sur les ballons qu'il a eus à négocier dans sa surface de réparation, à l'image de ces arrêts décisifs devant ce même Reus (10e), Schmelzer (66e), et Aubameyang (85e). Aidé aussi par son poteau gauche sur ce coup franc de Sahin (14e). Mais que voulez-vous, les bons gardiens ont aussi un brin de chance.

  • Touré (6) : en l'absence de Djibril Sidibé, c'est donc Touré qui a été aligné dans le onze de départ monégasque par son entraîneur Leonardo Jardim. Et s'il avait déçu à l'aller, pas toujours dans le bon tempo et auteur de fautes largement évitables, le latéral droit de 20 ans a cette fois clairement répondu aux attentes. Son jeu de tête s'est notamment avéré précieux, aussi bien défensivement qu'offensivement, et le natif de Bamako a tenu son rang.

  • Glik (6) : un combattant. Certes, l'ancien joueur du Torino n'est pas le joueur le plus beau à voir évoluer sur un terrain de football, mais l'international polonais est si important pour l'ASM. Toujours là pour aller au combat, il a mis le bleu de chauffe pour contenir les attaquants de Dortmund, entre tacles in extremis et duels aériens acharnés. Ce qu'il faut aussi pour aller loin sur la scène européenne.

  • Jemerson (6) : on ne le surnomme pas Blackenbauer pour rien ! Le défenseur central brésilien s'est mis au diapason de Glik et n'a pas démérité dans cette partie. Moins dans le combat que son compère polonais, il a tout de même su tenir Aubameyang et consorts en respect, élégant ballon au pied et précieux de par sa capacité à relancer de derrière en jouant court. Le parfait complément à Glik.

  • Mendy (6,5) : sa première mi-temps fut tout bonnement exceptionnelle, et lui aurait même valu d'être élu homme du match s'il avait continué à ce rythme. Intenable, il a fait vivre un cauchemar aux joueurs de Dortmund, costaud défensivement mais surtout royal offensivement, auteur de la frappe qui permettait à Mbappé de marquer (3e), ou impliqué sur l'action rondement menée pour le 2-0 signé Falcao (17e). Mais il a eu plus de mal après la pause, sérieusement chahuté par un Dembélé virevoltant, comme sur le but de Reus (47e). Des difficultés constantes face au phénomène offensif du Borussia qui, forcément, font baisser sa note.

  • Silva (5,5) : sans doute, pendant une heure, le joueur de l'AS Monaco le moins en vue dans cette partie. D'ordinaire élément moteur du club du Rocher, l'ailier droit portugais a cette fois longtemps éprouvé les pires difficultés à prendre en défaut l'arrière-garde allemande, incapable de faire la moindre différence flagrante dans son couloir. Il a par ailleurs eu du mal en phase défensive, commettant des fautes aux abords de sa surface de réparation. Replacé en position de meneur de jeu à la sortie de Falcao, il est monté en puissance sur la fin de partie pour rendre une copie plus digne de son statut. Remplacé par Raggi (90e).

  • Bakayoko (7) : absent à l'aller, il avait manqué aux siens même si ces derniers avaient réussi à l'emporter (2-3). Ce mercredi soir, l'ancien espoir du Stade Rennais était bien présent et cela s'est remarqué, lui dont l'impact physique reste une arme redoutable. Dur dans les duels et sérieux à la relance, il s'est appliqué tout au long de la partie et a fait un bien fou à son équipe lorsque celle-ci subissait les assauts adverses. Un talent pur.

  • Moutinho (5,5) : Fabinho absent, c'est le vétéran portugais qui avait la lourde tâche de faire oublier le couteau suisse brésilien, devenu si précieux dans l'entrejeu princier. Bien épaulé par un Bakayoko toujours aussi costaud, le métronome s'est contenté de l'accompagner et de relancer proprement le jeu, sans faire de fioritures comme sur cette superbe diagonale à destination de Lemar (79e). Discret, mais un travail de l'ombre utile dans ce genre de rencontre.

  • Lemar (7,5) : qu'il a fait du bien à son équipe ! L'ancien Caennais, positionné comme à son habitude sur l'aile gauche, a été un élément important dans cette victoire du club de la Principauté. À l'aise pour combiner avec son latéral Mendy et son attaquant Mbappé, l'international tricolore (2 capes) de 21 ans a d'ailleurs été passeur décisif dans cette partie, tout d'abord servi par Mbappé pour offrir le but du 2-0 à Radamel Falcao (17e) d'un amour de centre dont il a le secret, puis parti côté gauche régaler Germain pour clore les débats (81e).

  • Mbappé (7,5) : voir ci-dessus.

  • Falcao (6,5) : lorsqu'il revenait à Monaco cet été, l'avant-centre colombien apparaissait comme un poids pour l'ASM, entre un salaire monstrueux et des performances catastrophiques depuis sa blessure au genou contractée avant le dernier Mondial. Mais le Tigre rugit à nouveau, et fait office de guide exemplaire pour la jeune formation monégasque. Ce soir encore, le capitaine a guidé les siens, et son coup de tête (17e) aura permis à l'ASM de faire le break peu après le quart d'heure de jeu. Remplacé par Dirar (67e).

Borussia Dortmund :

  • Bürki (5) : il fait une première erreur dès les premières minutes. Sur le premier but monégasque, il relâche le ballon après la frappe de Mendy qui permet à Mbappé d’ouvrir la marque (3e). Il s’impose ensuite devant Silva (13e). Les vagues se sont ensuite un peu calmées avant de reprendre. Il s’interpose bien devant Touré (50e) ou Mbappé (49e, 69e), puis devant Lemar (75e). Il finit par s’incliner devant Germain qui met le ballon entre ses jambes (81e).

  • Piszczek (3) : après un début fantomatique, il parachève sa mauvaise prestation en n’étant pas au marquage sur Falcao qui double la mise (17e). On sent qu’il n’a plus ses jambes d’antan, et semblait être à la peine physiquement, mais il a tout de même tenté avec des débordements par intermittence. C’est finalement lui qui fait l’erreur fatale, en perdant le ballon dans sa moitié de terrain, Lemar et Germain n’en demandaient pas tant pour marquer le troisième but (81e).

  • Ginter (3) : le défenseur central était complètement dépassé par les événements. Il n’a pas réussi à éteindre Radamel Falcao qui s’est joué de lui à plusieurs reprises. Il n’était pas là dans les duels, que ce soit à terre ou dans les airs.

  • Sokratis (5,5) : le défenseur grec a fait ce qu’il a pu pour essayer de maîtriser Mbappé et Falcao. La tâche était compliquée et cela s’est vu. Il est présent devant Silva qui voulait centrer (77e). Il limite la casse avec un retour in extremis sur Silva (85e).

  • Durm (non noté) : il laisse Benjamin Mendy s’échapper et frapper avant le but de Mbappé (3e). Offensivement il essaie d’apporter quelque chose, mais défensivement il est complètement absent comme sur le deuxième but (17e). Il est remplacé très tôt par Ousmane Dembélé (7) (27e), qui a fait énormément de bien aux Marsupiaux, de par ses dribbles et une bonne conservation de balle. C’est lui qui centre pour la réduction du score du Borussia (487e). Il a souvent fait le show. Techniquement incroyable, Thomas Tuchel doit regretter de l'avoir fait démarrer sur le banc...

  • Weigl (5) : le jeune milieu de terrain allemand a eu du mal à se mettre à la hauteur de l’événement, en perdant beaucoup trop de ballons lors du premier acte. Il s’est repris par la suite, notamment avec une bonne intervention devant Mbappé (63e), mais c’était tout de même très timide. Clairement en-deçà au regard du talent qui est le sien.

  • Sahin (3) : dépassé dans le jeu, le milieu de terrain s’est mis en évidence grâce à un bon coup franc, qui trouve le poteau (14e). Hormis cela, il n’a vraiment pas été transcendant, il est d’ailleurs remplacé par Schmelzer (5) (45e), qui s’est tout de suite mis au niveau avec une bonne intervention devant Silva (46e). Il essaie d’apporter quelque chose offensivement avec une frappe qui finit dans la niche de Subasic (67e).

  • Guerreiro (4,5) : l’ancien Lorientais a fait énormément de débordements en début de match, mettant en difficulté Almamy Touré. Mais par la suite, le gaucher a eu énormément de mal, surtout défensivement. Offensivement, il aurait pu réduire la marque avec une frappe contrée par l’arrière-garde adverse (40e). Il est remplacé par Pulisic (72e) qui n’a pas eu le même rendement qu’à l’aller.

  • Kagawa (5) : 37 premières minutes complètement fantomatiques, avant de se reprendre et de décaler Guerreiro parfaitement dans la surface de réparation. Après la pause, il frappe mais manque de précision (47e). Il est monté en puissance au fil des minutes en obtenant de bons coup francs. L'un des éléments offensifs les plus en vue côté Dortmund.

  • Reus (6,5) : il commence fort avec une bonne incursion dans la surface monégasque, sans conséquence. L'international allemand tente ensuite une reprise qui finit dans les gants de Subasic (10e). C’était l’attaquant le plus en vue, sans contestation possible. Et le feu follet fait d’ailleurs la différence en réduisant la marque d’une belle reprise du droit (47e). Sa dernière reprise du droit termine ensuite dans les bras du gardien asémiste.

  • Aubameyang (4) : l'avant-centre international gabonais a fait ce qu’il a pu, mais la défense asémiste jouant très bas, cela ne lui permettait pas de prendre de la vitesse et de montrer ses qualités. L'ancien canonnier de l'AS Saint-Etienne jouait avec son corps et était un point de fixation. Logiquement, il n’a rien réussi, à part une frappe directement sur Subasic (85e).

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