Bayern Munich - Lille : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Bayern Munich Claudio Miguel Pizarro Bossio @Maxppp

C'est une véritable humiliation qu'a subi Lille ce soir. Corrigé par le Bayern Munich (6-1), le LOSC dit adieu aux huitièmes de finale de la LdC et semble même condamné à finir dernier de son groupe.

Obligé de créer l’exploit à l’Allianz Arena pour espérer, dans un premier temps, viser une troisième place synonyme d’Europa League, Lille a très vite été fixé sur son sort. Comme prévu, le Bayern Munich a pris les commandes du jeu en imposant dès les premières secondes son physique. Une maîtrise payante puisqu’à la 4e minute, Müller se crée la première occasion de but sur un caviar plein axe de Robben, mais sa frappe est parfaitement repoussée par Landreau. Le LOSC n’a alors pas le temps de souffler. Quelques secondes après une faute de Balmont sur Schweinsteiger, l’Allemand se fait en effet justice lui-même à 20 mètres (1-0, 4e). Le ton est donné.

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Menés au score assez rapidement, les Dogues tentent toutefois de réagir, mais seule une tête hors cadre de Roux vient concrétiser de timides incursions. En face, le revenant Robben fait mal en transperçant le rideau défensif adverse sans trop de difficulté. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine d’un ballon récupéré par Ribéry plein axe. Le Français échange avec Pizarro et le Péruvien ne se prive pas pour ajuster Landreau d’une frappe croisée (2-0, 18e). Acculé devant son but, Lille est étouffé et ne parvient pas à ressortir un seul ballon, tout en multipliant les fautes aux abords de sa surface. Impardonnable contre une équipe de niveau LdC comme le Bayern. Sur une faute de Béria sur Schweinsteiger plein axe, Robben profite d’un coup franc dévié par Balmont qui prend Landreau à contre-pied (3-0, 23e). En plus d’être dominateurs, les partenaires de Ribéry ont également la chance avec eux. Et ce n’est pas fini.

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Cinq minutes plus tard, la correction devient une véritable fessée. Complètement désorganisés, les hommes de Rudi Garcia laissent d’énormes espaces sur les côtés. Lahm en profite et troue le flanc gauche lillois pour offrir un caviar à Pizarro qui convertit sa deuxième action de but (4-0, 28e). Du jamais vu dans l’histoire européenne récente lilloise. Mais pour les fans bavarois, le festin continue. À la 33e minute, on remet ça avec les deux mêmes acteurs, mais cette fois-ci Pizarro conclue de la tête (5-0, 33e). Trois tirs (cadrés), trois buts : les statistiques de l’ancien du Werder Brême sont impressionnantes. En totale réussite, les vice-champions d’Europe en titre se font plaisir et se permettent même quelques humiliations du type passes en petits ponts et centres du genou avant que Robben et Alaba ne manquent de signer la fin du premier set (38e, 45e). 5-0 à la pause, c’est la première fois de l’histoire de la Ligue des Champions qu’une équipe encaisse autant de buts en première période. Triste record pour le LOSC.

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Au retour des vestiaires, Rudi Garcia tente de sauver les apparences en réalisant deux changements, à savoir l’entrée du duo Mavuba-De Melo à la place de la paire Payet-Rozehnal. Plus replié, le LOSC n’est toujours pas maître du ballon, mais essaye de fermer boutique. En face, Munich a entamé sa phase de gestion en vue du match de ce week-end, à savoir une circulation de balle à un rythme moins élevé. Un relâchement volontaire dont profite furtivement Kalou pour sauver l’honneur des siens d’une frappe splendide du gauche en pleine lucarne (5-1, 57e). Car même s’ils ont levé le pied, les hommes de Heynckes n’ont pas décidé pour autant de mettre un terme à cette humiliation. Une nouvelle fois esseulé sur son côté, Lahm adresse une troisième passe décisive pour un Kroos, seul dans l’axe, qui prend Landreau à contre-pied (6-1, 66e). Ce soir, cette rencontre était digne d’un match du Masters de Londres.

La fin du match aurait toutefois pu être plus corsée pour Lille si Landreau n’avait sorti le grand jeu à plusieurs reprises face à Robben et Kroos. On en restera là, mais les Dogues subissent la plus grosse humiliation d’un club français en Ligue des Champions. Un match à oublier au plus vite pour le champion de France 2011 éliminé de la course aux huitièmes de finale et pour qui même une qualification en Europa League relève du miracle.

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Homme du match : Pizarro (8,5) : trois tirs, trois tirs cadrés et trois buts (18e, 28e et 33e) : l’attaquant d’ordinaire cantonné au rôle de doublure a passé la soirée dont rêvent tous les attaquants. Hormis ses réalisations de renard des surfaces, le Péruvien s’est mis au service du collectif en faisant les efforts défensifs et en servant de point d’appui à ses milieux offensifs.

Bayern Munich :

  • Neuer (5) : le portier du Bayern Munich a passé une soirée tranquille. Il ne peut pas grand-chose sur le but de Kalou (57e) et est sauvé par sa barre transversale sur un centre-tir désespéré de Martin (80e). Mis à part cela, il a été vigilant sur les tirs de Roux (26e) et Balmont (35e). Sûr dans le jeu au pied.

  • Lahm (8,5) : le capitaine bavarois a vécu une soirée tranquille sur le plan défensif, les Lillois ne tentant rien ou presque de son côté. Alors, il s’est porté vers l’avant aussi souvent qu’il l’a pu. Bien lui en a pris puisqu’il a offert trois caviars transformés en buts par Pizarro (28e, 33e) et Kroos (66e). Précis.

  • Boateng (6) : hormis un duel perdu de la tête face à Roux (10e), le frère de Kevin-Prince n’a pas franchement été mis à contribution. Un peu lourd parfois, il a fait le métier sans forcer, à l’image de son intervention décisive dans la surface devant Kalou (56e).

  • Dante (6,5) : sa présence athlétique dans les duels a souvent soulagé la défense allemande, mais tout n’a pas toujours été parfait. Il a parfois souffert face à la vivacité de Roux en première période et n’a pas toujours bien assuré ses relances (16e).

  • Alaba (6,5) : l’Autrichien a été très disponible sur son aile gauche, demandant à combiner avec Ribéry & co dès que possible. Il a ainsi adressé plusieurs centres dangereux (14e et 21e), avant de se créer une grosse situation (45e). Présent à l’impact, il a bien tenu son couloir.

  • Javi Martinez (7) : pas franchement spectaculaire, mais terriblement efficace. Voilà comment résumer la prestation du champion d’Europe espagnol 2012. Il a récupéré de nombreux ballons, les distribuant parfaitement le jeu, en alternant les passes courtes et longues. Seul bémol, il a laissé Kalou frapper pour la réduction du score lilloise (57e).

  • Schweinsteiger (8) : un match taille patron pour l’international allemand. Il a d’abord provoqué un coup franc qu’il a lui-même transformé magnifiquement (4e). Il a ensuite obtenu le coup franc converti en but par Robben (22e) avant d’amorcer l’action du troisième but de Pizarro (33e). À part ça, il a toujours été bien placé ce qui lui a permis de récupérer de nombreux ballons. Propre à la distribution et intelligent dans les duels. Parfait si l’on excepte son avertissement évitable (64e). Remplacé par Tymoshchuk (67e). L’Ukrainien est entré proprement et tranquillement dans le match, se fondant sans soucis dans le collectif de Jupp Heynckes grâce à un bon pressing. Une bonne frappe à souligner (88e). Averti (78e).

  • Ribéry (7) : très en jambes, le Français a commencé son match avec un petit numéro sur son côté gauche (13e). Il offre son premier but à Pizarro d’un subtil décalage plein axe (18e). Ses bons centres (21e, 54e) auraient mérité meilleur sort tout comme sa magnifique ouverture gâchée par Robben seul face à Landreau (38e). Simple et tranchant. Du bon Ribéry. Averti et remplacé par Shaqiri (71e). Le Suisse est entré comme une balle dans cette rencontre, donnant du rythme à la fin de match avec un tir placé (82e) et deux passes magnifiques (83e)

  • Müller (6,5) : par ses appels et sa capacité à se glisser entre les lignes, il a été très utile pour ses partenaires d’attaque, fluidifiant le jeu offensif munichois. Il a par exemple initié l’action du (4-0, 33e). Malheureusement, il n’a pas eu de réussite dans ses tentatives individuelles avec un duel raté face à Landreau (3e) et une reprise trop enlevée à la réception d’un corner de Robben (7e). Remplacé par Kroos (61e). À peine entré en jeu, le milieu de la Nationalmannschaft s’est mis au diapason, y allant de son but (66e), de son tir repoussé par Landreau (90e +2) et de ses passes presque décisives (68e, 76e).

  • Robben (7,5) : le n° 10 du Bayern avait à cœur de prouver qu’il n’avait rien perdu de ses qualités après un début de saison compliqué. Il a littéralement mis au supplice Béria en première mi-temps, passant à chacune de ses accélérations. Collectif et solidaire (2 caviars pour Müller notamment 3e et 7e), le Néerlandais a participé au jeu simplement et efficacement, lançant souvent ses actions de loin. On retiendra son but sur coup franc (22e), ses duels ratés devant Landreau (38e, 83e et 88e) et son occasion vendangée (76e).

  • Pizarro (8,5) : voir ci-dessus.

Lille :

  • Landreau (4) : soirée cauchemardesque pour le portier lillois. Décisif sur la première action de but du Bayern (4e), il a ensuite insisté, impuissant, à la vague de buts allemands, complètement abandonné par ses défenseurs (4e, 18e, 23e, 28e, 33e). À noter toutefois qu’il évité la balle de 6-0 en repoussant un piqué de Robben (38e). Tout du moins jusqu’à ce que Kroos le prenne à contre-pied sur un nouveau service de Lahm (66e). Seule consolation pour lui : il a évité un score plus large en remportant de nombreux duels en fin de match face à Robben et Kroos.

  • Debuchy (3) : rapidement averti pour son retour de suspension, il a vécu une terrible soirée. Souvent débordé, il a également eu un gros déchet dans ses passes.

  • Basa (3) : au marquage de Pizarro, il a été dominé de la tête et des épaules par le Péruvien qui l’a devancé à deux reprises pour marquer (28e, 33e). Submergé par les vagues offensives munichoises venant des côtés, il a également été impuissant dans l’axe, notamment dans l’engagement physique.

  • Chedjou (3) : à l’instar de son coéquipier monténégrin, il a affiché une terrible fébrilité. Incapable de contenir les feux follets adverses, il se jette bêtement sur Pizarro qui l’efface d’un crochet pour aller inscrire le deuxième but de son équipe (18e). Dominé physiquement par Ribéry, il a peiné pour compenser les absences de marquage de Béria.

  • Béria (2) : le latéral lillois se souviendra longtemps de ce match durant lequel il a été totalement transparent. À l’origine du coup franc du 3-0, et constamment débordé par Robben, il a laissé d’énormes boulevards sur son côté gauche. Une aubaine pour le Hollandais, mais surtout un Lahm auteur de trois passes décisives.

  • Rozehnal (2,5) : positionné à la récupération, le Tchèque n’a tout simplement servi à rien, hormis peut-être à faire des fautes grossières pour tenter de stopper les flèches allemandes. Remplacé à la pause par Mavuba (45e, noté 3) impuissant lui aussi face à la maîtrise bavaroise.

  • Pedretti (3) : noyé dans la faillite collective de son équipe, il n’a tenté de se distinguer que par ses coups francs. Et encore, quasiment aucun n’a mis Neuer en danger.

  • Balmont (2,5) : coupable d’avoir provoqué le coup franc à l’origine de l’ouverture du score munichoise (4e), le milieu lillois a vu le sort s’acharner sur lui lorsqu’il a dévié celui de Robben dans ses propres buts (23e). Toujours aussi combattif, il est souvent venu prêter main-forte à ses défenseurs, mais ses adversaires étaient trop forts physiquement pour lui.

  • Payet (3) : certes on peut lui reprocher le fait de n’être redescendu que très rarement pour venir aider Béria et marquer un Lahm décisif ce soir. Mais le Réunionnais a été l’un des rares à se montrer actif, même s’il n’a pas spécialement été en réussite. Remplacé à la pause par De Melo (45e, noté 3) qui n’a pas eu d’action à se mettre sous la dent.

  • Kalou (3,5) : pas de réussite dans ses dribbles, il a trop souvent porté le ballon face au bloc défensif allemand. Seule satisfaction personnelle : un magnifique but en pleine lucarne qui permet aux siens de sauver l’honneur (57e). Remplacé par Martin (72e).

  • Roux (3) : pour toucher un plus grand nombre de ballons, il a souvent dézoné sur le flanc gauche. Mais que ce fut dur pour lui. Malmené sur le plan physique par les défenseurs bavarois, il réussit à placer une frappe cadrée (26e), mais c’est tout.

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