Chelsea-PSG : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
PSG André Schürrle @Maxppp

Chelsea a renversé le score du match aller en s'imposant 2-0, et s'est donc qualifié pour les demi-finales aux dépens du PSG.

Tenir bon. Voilà quel était le mot d’ordre du PSG ce soir sur la pelouse de Stamford Bridge. Mais tout en conservant la philosophie de jeu si chère à Laurent Blanc. Cette philosophie, le PSG a eu l’occasion de la mettre en pratique dans les premiers instants de la rencontre. Alors que l’on promettait un premier quart infernal du côté de Chelsea, le match a débuté sur un rythme étrangement lent, qui a permis aux Parisiens de bien entrer dans le match. Lucas se permettait même une chevauchée dès le début de la rencontre, mais tardait à lâcher son ballon. Mieux, dès la 18e minute, Mourinho était obligé de retirer le danger numéro 1 de son équipe, Eden Hazard, sur blessure. Malheureusement pour Paris, son remplaçant Schürrle allait s’avérer bien plus tranchant que le Belge. Au fil des minutes, Chelsea reprenait l’avantage et s’offrait quelques situations dangereuses, à chaque fois sur coup de pied arrêté. Sirigu sortait le grand jeu pour stopper un coup-franc de Lampard détourné (28e). Sans être excellents dans le jeu, les Blues se rapprochaient du but adverse. Et sur une touche longue jouée par Ivanovic, David Luiz prolongeait, au cœur de la surface, pour Schürrle qui reprenait du droit en première intention, crucifiant Sirigu (1-0, 32e).

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Alors que le scénario paraissait initialement bien se goupiller pour Paris, il prenait une tout autre tournure après l’ouverture du score. Galvanisés, les Blues se montraient de plus en plus pressant et Eto’o se chargeait de détruire la charnière parisienne sur une action, d’abord en infligeant un petit pont à Alex puis une semelle dangereuse sur la cheville de Thiago Silva qui avait couvert. La crainte sur le banc parisien était alors palpable, mais le Brésilien reprenait sa place. Sur un nouveau corner, Paris était tout proche de la correctionnelle, mais était sauvé par la frappe dévissée de Cahill. Et côté francilien ? Rien à signaler sur le plan offensif hormis la bonne volonté brouillonne de Lucas et Lavezzi. Cavani, lui, restait très discret. A la pause, Paris pouvait clairement craindre le pire pour la suite. A raison, puisque Chelsea accentuait la pression et enchaînait deux barres transversales (52e, 54e), sur une frappe de Schürrle et un coup-franc d'Oscar. Le PSG pliait mais ne rompait pas. Schürrle, impressionnant d'abnégation, tentait à nouveau sa chance mais tombait sur Sirigu (68e).

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Contrairement à la première période, le PSG allait enfin obtenir quelques situations. Après un coup-franc bien tiré de Lavezzi que Cech sortait (58e), Cavani a eu deux occasions de soulager son équipe. Deux fois, il a été servi dans le dos de la défense. Deux fois, il a envoyé sa frappe du gauche au-dessus du but de Cech. Le secteur offensif du PSG, l'habituel point fort qui fait des malheurs en championnat, a cette fois-ci failli et l'Uruguayen n'aura jamais fait oublier Ibrahimovic, présent sur le banc. Car ce qui semblait inéluctable est arrivé à la 87e minute. Suite à un cafouillage et à une frappe détournée au coeur de la surface, Demba Ba surgissait devant Maxwell pour crucifier Sirigu et tout le PSG (2-0, 87e). Mourinho pouvait courir le long de la ligne de touche, il savait le score plié, d'autant que Blanc avait choisi de sortir Lucas pour consolider sa défense avec Marquinhos. Ce dernier a fait passer un dernier frisson à Stamford Bridge dans les arrêts de jeu mais Cech repoussait. Contrairement à l'aller, la défense de Chelsea a pris le dessus sur l'attaque parisienne. Le PSG aura des regrets, l'éternel refrain des clubs français en Coupe d'Europe. Chelsea est en demi-finale.

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L'homme du match : André Schürrle (7) : le coaching payant, et involontaire pour le coup, de José Mourinho. L'ailier allemand a en effet remplacé Hazard dès la 18e minute de la rencontre, et s'est avéré être le plus dangereux des Blues sur la rencontre. Il s'est rapidement distingué avec une remontée de balle splendide (25e), et a surtout le but de l'espoir, d'un simple plat du pied à la réception d'une longue touche d'Ivanovic (32e). Très remuant et imprévisible, il aurait même pu doubler la mise, d'une frappe puissante, venue s'écraser sur la barre (52e).

Chelsea :

  • Cech (7) : devant la faible activité offensive parisienne, l'expérimenté portier tchèque n'a pas eu grand-chose à faire sur la rencontre. Mais entre une bonne intervention dans les airs (45e), une manchette sur un coup-franc de Lavezzi (57e) et un arrêt en toute fin de match sur une frappe de Marquinhos (90e+3), il a fait preuve de la vigilance adéquate.

  • Ivanovic (6,5) : un bon match du latéral serbe, qui s'est distingué tant défensivement, bien que parfois à la limite dans ses interventions, qu'offensivement. On pense là à sa longue touche, qui a directement débouché sur la réalisation de Schürrle (32e).

  • Cahill (6,5) : si José Mourinho s'est plaint de sa défense au match aller, il pourra se montrer satisfait à l'issue du match retour. Comme l'ensemble de son arrière garde, le central anglais a réalisé un bon match, étant toujours bien positionné pour couper les passes parisiennes. Son sens de l'anticipation a parlé.

  • Terry (6,5) : le capitaine des Blues, en vieux briscard, a été le leader d'une défense impeccable. S'il n'a pas non plus eu à s'employer énormément, il a réalisé les interventions judicieuses qu'il fallait en diverses occasions, notamment sur le début de rencontre (12e, 15e). Un match sérieux.

  • Azpilicueta (7) : auteur d'une pâle prestation au Parc des Princes, l'ancien Marseillais s'est refait à Stamford Bridge. S'il n'a pas été des plus actifs offensivement, bien qu'il faille signaler que sa frappe contrée s'est transformée en passe décisive pour Demba Ba sur le but de la victoire (87e), l'Espagnol s'est montré très solide derrière. Sa vitesse lui a permis de tenir en respect Lucas, et ses interventions ont toujours été justes.

  • David Luiz (6) : le défenseur brésilien, aligné comme souvent au milieu, a livré une bonne copie. Il est pourtant mal rentré dans son match, avec des transmissions ratées et des erreurs techniques qui ont souvent coûté de bons ballons aux Blues. Mais il s'est ressaisi après sa déviation peu banale, du dos, sur une touche d'Ivanovic, qui s'est transformée en assist pour Schürrle (32e). Bien plus appliqué par la suite, il a gratté du ballon.

  • Lampard (5,5) : prestation correcte du vétéran des Blues, qui a réalisé de bonnes transmissions et a notamment botté le coup-franc qui a forcé Sirigu à la parade, première occasion de la rencontre (28e). Quelque peu émoussé, il fut remplacé par Demba Ba (66e). Le natif de Sèvres a crucifié Paris en scorant le but de la victoire pour Chelsea (87e).

  • Willian (5) : pas vraiment présent au match aller, le virevoltant ailier brésilien ne l'a pas été davantage ce soir. S'il a fait preuve d'abnégation, et qu'il n'a jamais lésiné sur les efforts pour redescendre dans le couloir, il ne s'est pas montré dangereux d'un point de vue offensif, ne se signalant qu'avec une simple passe en retrait en marge d'une frappe dangereuse de Schürrle (52e).

  • Oscar (6) : au match aller, on avait vu Eden Hazard plutôt que le jeune talent brésilien, passé à côté du rendez-vous. Sans être énorme, il a rectifié le tir sur ce match retour. Auteur de quelques jolis numéro (9e), il a su accélérer le jeu des siens à chaque toucher. Sur un coup-franc parfaitement tiré, il aurait même pu inscrire le 2-0, mais le numéro 10 fut privé de but par la barre (54e). Remplacé par Torres (81e).

  • Hazard (non noté) : il avait été le meilleur joueur de Chelsea à l'aller. Mais la pièce maîtresse de Mourinho n'a pas eu le même impact sur le début de rencontre. Et pour cause : diminué par une blessure, il a été remplacé, dès la 18e minute, par Schürrle (7). Voir ci-dessus.

  • Eto’o (4) : incertain avant la rencontre, l'attaquant camerounais a finalement été aligné d'entrée. Mais s'il a multiplié les courses, il a finalement touché peu de ballons, et ne s'est aucunement distingué face au but. Au point qu'on retiendra plus sa semelle involontaire sur Thiago Silva qu'autre chose.

PSG :

  • Sirigu (7) : il n'a rien à se reprocher. Une parade exceptionnelle sur un coup-franc détourné de Lampard (28e) et plusieurs arrêts impeccables. Dans le jeu aérien, son point faible, il s'en est bien sorti. Il méritait meilleur sort.

  • Jallet (4) : un début de match particulièrement convaincant. Agressif sur Hazard, il a éteint le Belge avant que ce dernier sorte. L'entrée de Schürrle l'a finalement troublé et il a semblé perdre ses repères. Beaucoup plus en difficulté par la suite, il a trop reculé. Et que dire de son jeu avec le ballon ! Imprécis, il a trop vite rendu le cuir à l'adversaire. En souffrance en fin de match.

  • Alex (5) : il a tout pris de la tête pendant la première demi-heure. Imposant dans les airs, il a cependant éprouvé plus de mal face à la vivacité des attaquants de Chelsea, à l'image du petit pont pris face à Eto'o. Il n'est pas exempt de tout reproche sur le premier but, puisque Schürrle était dans son dos.

  • T. Silva (6) : le capitaine parisien a tout donné et a été impeccable. Difficile de lui imputer quelconque responsabilité sur les deux buts encaissés. Il a plutôt bien contrôlé Eto'o et a colmaté les quelques erreurs d'Alex. Il a aussi affiché une grande sérénité dans ses relances.

  • Maxwell (4) : très sérieux défensivement, mais très peu impliqué offensivement lors de la première heure de jeu. Il a clairement cherché à boucler son aile et il l'a plutôt réussi puisque Willian ne l'aura quasiment jamais débordé. Il a aussi pu compter sur l'aide conséquente de Lavezzi. Il s'est plus lâché dans les dernières minutes en s'engouffrant dans son couloir. Malheureusement pour lui, il se fait devancer par Ba sur le 2e but des Blues.

  • T. Motta (5,5) : il aura rarement eu si peu le ballon cette saison avec Paris. Le milieu défensif s'est par contre montré précieux quant à son placement, récupérant plusieurs ballons en première période. S'il n'a pas eu son influence habituelle, il s'est hissé à la hauteur de l'événement au niveau de l'impact.

  • Verratti (5) : plus à l'aise qu'à l'aller en première période. Il a donné l'impression d'être la seule rampe de lancement parisienne, et a toujours cherché une solution vers l'avant. Mais ses démons l'ont parfois rattrapé et il a perdu deux-trois ballons chauds. Sur l'un deux, en début de deuxième période, il a convaincu Blanc de le remplacer par Cabaye (54e). Le Français a été très précieux et a amené de la simplicité au jeu parisien. Une splendide ouverture à destination de Cavani, qui a mal terminé (77e).

  • Matuidi (4) : une première période très décevante, où il fut le milieu le moins en vue. Peu de récupération et d'appels, comme il sait pourtant le faire. Il s'est montré plus tranchant au retour des vestiaires et on l'a enfin vu gagner ses duels, proposer des solutions dans les intervalles. Décevant malgré tout.

  • Lucas (5) : difficile de juger le match de Lucas. A la fois seul détonateur du jeu parisien mais aussi principal coupable de la frustration offensive. Il a donné de l'espoir avec ses folles chevauchées, malheureusement à chaque fois mal terminées. Toujours le dribble de trop... Mais faut-il en vouloir au Brésilien qui a tout donné sur le pré ? Il faut ajouter à cela ses replis défensifs impeccables. Remplacé par Marquinhos (84e), dont la frappe, qui aurait pu être décisive, était trop tendre pour tromper Cech.

  • Lavezzi (5) : un début de match tonitruant, du même ton qu'à l'aller, avec un pressing constant et une belle chevauchée à la 15e minute qui a abouti à un centre de Maxwell vers Cavani. L'Argentin s'est énormément dépensé sur le plan défensif, faisant des courses de 70 mètres pour venir aider Maxwell. Du coup, il n'a plus su faire de différences offensivement. C'est lui qui s'est crée la plus grosse occasion parisienne, avec un coup-franc particulièrement bien tiré. Remplacé par Pastore (73e), qui s'est rapidement signalé avec un bon ballon à destination de Cavani.

  • Cavani (3) : pas sûr que son désir de jouer dans l'axe soit suivie d'effets. L'Uruguayen aura sa part de responsabilité dans l'élimination parisienne. Fantomatique en première période, il a seulement envoyé un coup-franc dans le mur et pris un carton bête qui le privait d'une éventuelle demi-finale. Il s'est réveillé en seconde période et a enfin été servi par ses partenaires dans les conditions qu'il affectionne, à savoir dans la profondeur. Mais voilà, à la 72e et à la 77e, il a envoyé ses deux frappes au-dessus des buts de Petr Cech. Il aura des regrets, comme tout le PSG.

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