Galatasaray – Juventus : les notes du match

32 minutes et l’interruption. La neige qui s’est abattue sur Istanbul hier soir a contraint l’arbitre du match Galatasaray-Juventus, l’opposition avec le plus d’enjeu de la soirée de Ligue des Champions, à stopper les débats. Remise à ce mercredi 14 heures, la rencontre décisive pour l’obtention de la seconde place du groupe B – la Juve ne compte que deux points d’avance sur les Sang et Or – reprenait donc dans des conditions tout aussi difficiles, entre une pelouse boueuse et une neige toujours abondante. Difficile à la reprise des hostilités – au moment où elles avaient été interrompues – d’imaginer que le match pourra aller à son terme. D’autant plus au visionnage des premières actions.

De fait, la qualité du jeu est semblable à la météo du jour : exécrable. Le centre du terrain de la Türk Telekom Arena ralentit systématiquement la circulation, ce qui oblige souvent les équipes à opter pour un jeu long sans grande qualité. Si la Juve tient davantage le ballon, c’est donc l’imprécision qui marque avant toute chose cette fin de premier acte, où seul Tévez se procure une occasion, mais croise trop sa frappe devant Muslera (41e). À la reprise, et alors que la précipitation ne s’est pas interrompue, les intentions demeurent turinoises, et les occasions très rares. Pogba tente bien sa chance avec un enroulé des vingt mètres, que capte tranquillement le portier stambouliote (49e).

Cette petite occasion a au moins le mérite de réveiller les Sang et Or. Après une timide réponse de Sneijder, qui ne parvient à cadrer sa frappe depuis l’entrée de la surface (54e), Drogba se procure une opportunité en or : suite à une perte de balle de Pogba au milieu, l’ancien Olympien est trouvé dans les 16 mètres, mais échoue sur un grand Buffon (57e). S’en suivent une série de coup-francs dangereux en faveur des locaux, qui peinent toujours, cependant, à cadrer leurs tentatives. En ne concrétisant pas leur bonne passe, les Turcs semblent avoir raté le coche.

De fait, c’est la Juve qui domine la fin de match, elle qui semble bien gérer son affaire balle au pied. Mais contre toute attente, le Gala va finalement ouvrir le score. Sur un long ballon envoyé en direction de la surface turinoise, Drogba remise admirablement pour Sneijder côté droit, lequel emmène bien son ballon et envoie une frappe croisée imparable caresser le petit filet (1-0, 85e). Les Turcs devaient absolument l’emporter pour espérer se qualifier pour les phases finales de la LdC, ils l’ont fait. Les hommes de Mancini pourront donc espérer réitérer leur joli parcours de la saison passée, là où la Vieille Dame sera reversée en Europa League…

L'homme du match : Wesley Sneijder (6,5) : face à l’état déplorable de la pelouse, le maître à jouer hollandais s’est souvent contenté d’envoyer de longs ballons vers ses attaquants. Imprécis sur coups de pied arrêtés, le Hollandais parvint finalement à faire basculer la rencontre d’une belle frappe glissée dans le petit filet (86e). Décisif. Remplacé par Gülselam (90e+2).

Galatasaray :

• Muslera (6,5) : très peu sollicité, le portier uruguayen est resté vigilant sur les quelques incursions turinoises (66e, 79e). Rassurant.

• Chedjou (6,5) : pas vraiment inquiété par le côté gauche turinois peu en vue offensivement, l’ancien Lillois a vécu une rencontre somme toute très tranquille

• Kaya (5) : a fait face à la vivacité de Tévez avec brio mais aurait pu se faire punir à plusieurs reprises sans le soutien de Chedjou ou Felipe Melo.

• Zan (4,5) : a souffert face à l’impact physique de Llorente mais aura eu le mérite de ne jamais se laisser déborder, même s’il aurait pu concéder un penalty pour avoir ceinturer l’Espagnol dans la surface.

• Eboué (5,5) : Performant avant l’arrêt de la rencontre, il a laissé le ballon planté dans la boue sur son premier débordement après la reprise. Un symbole de son match où l’Ivoirien a fait preuve de beaucoup de bonne volonté mais a souvent été contrarié par la qualité de la pelouse. Remplacé par Bulut (80e).

• Felipe Melo (6,5) : performant dans les airs, le Brésilien est venu soulager sa défense à plusieurs reprises, apportant également sa puissance physique.

• Inan (4) : le capitaine a passé le plus clair de son temps à voir les ballons passer au-dessus de sa tête, les lignes étant régulièrement sautées pour répondre au mauvais état du terrain. Son envie n’a eu d’égal que son imprécision dans la relance, avec beaucoup de ballons récupérés et beaucoup de ballons perdus.

• Riera (4) : bien moins en vue que son coéquipier de l’autre aile Emmanuel Eboué, l’Espagnol n’a jamais réussi à rentrer dans sa rencontre ce mercredi, après une demi-heure encourageante la veille.

• Sneijder (6,5) : voir ci-dessus.

• Yilmaz (5,5) : a bien joué son rôle de pivot en pesant sur la défense centrale turinoise, sans pour autant se créer beaucoup d’occasions. Le buteur turc aurait pu se mordre les doigts de n’avoir pu pousser le ballon au fond à bout portant à deux reprises, si le scénario n’avait pas tourné en faveur des Turcs.

• Drogba (6,5) : longtemps sevré de ballons, l’Ivoirien aurait pu faire basculer le match peu après à l’heure de jeu sur un exploit personnel, mais a buté sur un Buffon impeccable. S’il ne fut pas buteur, sa déviation de la tête pour le but de Sneijder vaut son pesant d’or.

Juventus :

• Buffon (6) : difficile rencontre pour l’expérimenté gardien de la Juve et de la Nazionale italienne. S’il n’a finalement pas eu grand-chose à faire sur le match – où pendant longtemps, c’est à peine s’il aura vu un attaquant turc s’approcher de sa surface – il a sorti la parade parfaite sur l’une des deux occasions probantes des Turcs, en se couchant parfaitement sur la frappe de Drogba (57e). Sur la deuxième en revanche, à savoir le but de Sneijder, le portier ne peut rien…

• Barzagli (6) : un match sérieux du central bianconero, très bon dans les airs et auteur de quelques interventions précieuses, à l’image de celles qu’il réalise devant un Drogba qui surgissait dans son dos (42e), ou dans les pieds de Yilmaz (66e). Pas de grandes prises de risques, et c’est bien ce qu’il fallait faire au regard des conditions.

• Bonucci (5) : lui qui excelle habituellement à la relance n’avait pas les conditions adéquates pour faire entrevoir sa principale qualité. Mais le central a réalisé une prestation sérieuse, entre dégagements salvateurs et bons retours, à l’instar de celui qu’il réalise sur Yilmaz (39e). Il est cependant impliqué sur le but des Turcs, lui qui a vu la frappe de Sneijder passer entre ses jambes. Remplacé par Giovinco (90e), lequel n’aura pas eu le temps de toucher le moindre ballon.

• Chiellini (4) : au contraire de ses deux acolytes de défense centrale, Chiellini n’a pas souvent fait preuve de la sobriété qu’imposait pourtant l’état du terrain. Quelques mauvaises relances et ballons perdus dans des positions dangereuses, à l’image de ce ballon dégagé sur un attaquant turc (56e), qui aurait pu coûter cher… si la pelouse ne l’avait finalement pas aidé. Est également largué au marquage sur le but de Sneijder.

• Lichtsteiner (5) : l’ailier droit a réalisé une bonne prestation, bien qu’il lui ait été difficile de multiplier les aller-retour vu les conditions. Du sérieux, une bonne activité, mais aucun centre réellement décisif.

• Vidal (6,5) : beaucoup de justesse, comme toujours. Patron du milieu turinois, il a dicté le tempo avec une distribution de qualité, ce qui n’était pas une mince affaire au regard de l’état de la pelouse. Quelques ouvertures qui ont amené du danger, et des interventions précieuses en phase défensive. Le Chilien a fait le boulot.

• Pogba (5,5) : avec l’absence de Pirlo, le jeune français a pris la place du métronome dans une position reculée, juste devant sa défense. S’il n’a évidemment pas le même style que maître Andrea, Pogba a rendu une copie assez propre. Beaucoup de hargne, quelques bons ballons donnés, mais aussi quelques pertes qui auraient pu coûter cher, à l’image de celle qui amène la grosse occasion de Drogba (57e).

• Marchisio (5) : il aura été le plus discret des milieux bianconeri. Bien que précieux par son activité, il a été peu sollicité, et n’a pas réellement été transcendant, lui qui ne s’est fait remarquer que pour une frappe timide (79e). Remplacé par Quagliarella (87e), qui n’a pas eu le temps de se procurer la moindre occasion.

• Asamoah (5) : le Ghanéen a comme toujours beaucoup couru, et multiplié les aller-retour dans son couloir gauche. Cependant, comme son pendant à droite Lichtsteiner, il n’a pas été déterminant offensivement, avec bien peu de centre ayant amené le danger. S’est offert une frappe (67e) non cadrée, et rien d’autre.

• Llorente (6) : malgré les conditions, l’avant-centre espagnol a réalisé une belle performance. Précieux devant, sa puissance a mis à mal l’arrière garde stambouliote, tandis que sa capacité à conserver le cuir a créé des possibilités pour ses partenaires. Utile, mais finalement pas décisif, lui qui n’a pas eu la moindre occasion à se mettre sous la dent.

• Tévez (5,5) : il n’a plus marqué en Ligue des Champions depuis 4 ans, et les médias décrivaient avant cette rencontre un certain tabou. Mais l’Apache a prouvé aujourd’hui qu’il n’en faisait pas état. Altruiste, il a toujours joué pour l’équipe, tout en faisant étalage d’une activité de tous les instants. Dans la zone de décision cependant, il n’a été que peu en vue, entre une frappe trop croisée (41e) et une talonnade bien sentie pour Marchisio (79e).