C'est le grand soir pour Paris. Pour avoir le droit d'aborder les huitièmes de finale de la Ligue des Champions en tant que tête de série, le club de la capitale s'offre un choc au sommet face au Barça, au Camp Nou. Un match que tout le monde espère aussi spectaculaire que la rencontre aller. Un souhait que les hommes de Laurent Blanc partagent sans doute. Ce 30 septembre 2014 au Parc des Princes, alors qu'ils étaient présentés comme la proie idéale d'un FC Barcelone alors invaincu, les coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic avaient fait sensation en arrachant un succès (3-2) qui leur permet aujourd'hui d'aborder ce duel avec un point d'avance.

Mais une fois encore, Paris ne part pas avec les faveurs des observateurs. Moins impressionnants dans le jeu depuis plusieurs mois, les Rouge-et-Bleu n'ont plus emballé grand monde depuis leur victoire face aux Blaugranas. Paris est-il donc condamné à perdre ce match face à un Barça qui reste sur sept victoires consécutives, toutes compétitions confondues ? Si vous ajoutez à ça la présence de Luis Suarez (absent à l'aller en raison de sa suspension) et un Lionel Messi en feu (11 buts inscrits lors de ses 7 derniers matches) et la réponse semble toute trouvée. Interrogé hier en conférence de presse, le portier Marc-André Ter Stegen ne cachait pas d'ailleurs qu'il appréciait de pouvoir compter la Pulga dans ses rangs au moment d'aborder ce rendez-vous. «C’est toujours mieux quand il joue avec toi que contre toi. J’aime jouer avec lui. C’est un phénomène sur le terrain. Nous sommes une bonne équipe, même s'il n’y a pas que Leo. Nous devons tous travailler ensemble pour remporter des matches.»

Pourtant, si l'on se fie aux statistiques, le PSG n'a pas à rougir face aux Catalans. Loin de là. En six confrontations européennes, les Rouge-et-Bleu mènent deux victoires (1995, 2014) à une (1997, à Rotterdam en finale de Coupe des Coupes,ndlr) pour trois matches nuls (1995 et deux fois en 2013). Mieux, la formation francilienne n'a perdu aucun de ses déplacements au Camp Nou, même si elle ne compte aucun succès en terres barcelonaises. Ce soir, ces statistiques risquent toutefois ne plus avoir de valeur entre ces deux équipes hors normes. Sur quoi Paris peut-il alors s'appuyer pour espérer réaliser un deuxième exploit consécutif face aux Blaugranas ? Avant de parler tactique, il suffit d'écouter les médias espagnols pour savoir que Zlatan Ibrahimovic sera l'une des principales préoccupations des hommes de Luis Enrique. Le coach catalan ne s'y est pas trompé et veut priver le Suédois de munitions. «On parle d’un joueur de top niveau. Il est difficile à arrêter. J’aime qu’on défende de manière collective. Si on y arrive en restant en bloc, Ibra aura moins de ballons. Mais on a pu le voir contre l’Ajax, c’est un joueur qui peut décider du sort d’un match. (...) Ils ont gagné sans Ibra (à l’aller). L’effectif du PSG est suffisamment fort. Avec Ibra de retour, ils ont un plus gros potentiel devant», a-t-il indiqué en conférence de presse.

Défendre en bloc et être très efficace face au but

Avec Ibra, le PSG doit encore prouver sur le terrain qu'il peut battre Barcelone, mais il affiche un visage plus dangereux à un adversaire qui place Paris parmi les favoris de la compétition. «Le PSG est déjà au top, il fait parmi des équipes qui prétendent à la victoire finale. Ils remportent leur championnat tous les ans. Ils doivent encore arriver en finale, mais au vu de son potentiel, c'est un prétendant à la victoire finale», a ajouté Luis Enrique. Flattés, les Parisiens auront toutefois fort à faire face à une équipe qui évolue depuis avec une troisième arme redoutable en attaque, Luis Suarez. De quoi bouleverser les plans parisiens ? Interrogé au tennis club de Saint-Germain-en-Laye après une séance photo pour la promotion de la Nike Tiempo de la Collection pour Briller, Maxwell nous a livré une partie de la tactique de son équipe pour ne pas craquer au Camp Nou.

«Ce n’est pas parce qu’il y a Suarez qu’il faut changer quelque chose. Par rapport au match aller, il faut maintenir la concentration et l’envie de démontrer la philosophie que l’on a. C’est très compliqué parce que Suarez remplace Pedro donc il ne faut pas laisser beaucoup d’espaces pour les attaquants. Avec des joueurs comme ça, il faut toujours être très prêt pour ne pas donner d’espaces. On compte beaucoup sur le travail défensif de toute l’équipe. On a l’ambition de gagner chaque match, on a un effectif de qualité. Mais pour gagner, il y faut toujours beaucoup de détermination et de sacrifices, ce que l’on n’a pas toujours fait en championnat. Pour jouer contre le Barça, ça demande la même chose que si vous jouez contre Lille.» Bien défendre en équipe, tel est donc une partie de la recette gagnante. Mais pour espérer gagner, il faudra aussi attaquer, et surtout se montrer efficace comme jamais lorsqu'une fenêtre de tir s'ouvrira. «Jouer plus libéré ? Certainement. Mais en ce qui concerne le jeu, on sait très bien ce qui nous attend demain. Quand on n'aura pas le ballon, on essaiera de bien défendre collectivement. (...) On fera comme les autres. C'est pour ça qu'il faudra bien défendre demain parce que toutes les équipes qui jouent contre Barcelone se procurent des occasions, ont des situations dangereuses et marquent des buts», a fait savoir Laurent Blanc. Un message clé qui cible l'un des maux du PSG en cette première moitié de saison, à savoir l'incapacité parisienne à profiter de ses multiples occasions de but pour tuer les matches. Spécialistes du genre, Lavezzi, Cavani et Lucas savent ce qu'il leur reste à faire.