Ligue des Champions : la saison ou jamais pour l'Atlético de Madrid ?

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Atlético Madrid Diego Pablo Simeone @Maxppp

Face à l'AS Monaco ce mardi, l'Atlético de Madrid lance son parcours en Ligue des Champions. Une compétition dont la finale se disputera au Wanda Metropolitano...

Ces dernières années, l'Atlético de Madrid s'est fait une place parmi les plus grosses écuries européennes. Depuis l'arrivée de Diego Simeone sur le banc de touche colchonero en 2011, le club a connu une ascension fulgurante, allant jusqu'à disputer deux finales de Ligue des Champions (2014, 2016) et remporter deux Europa Leagues (2012, 2018). Mais surtout, les Rojiblancos ont prouvé être en mesure de rivaliser avec n'importe quelle équipe du Vieux Continent, en grande partie grâce au style de jeu rugueux et discipliné imposé par le Cholo, mais aussi par la qualité individuelle de ses joueurs. Et cette saison, les coéquipiers d'Antoine Griezmann semblent avoir toutes les cartes en main pour enfin aller au bout...

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Le fait que la finale se dispute à la maison, dans le tout nouveau Wanda Metropolitano, va logiquement décupler la motivation des troupes de Diego Simeone, et les supporters colchoneros rêvent de voir leurs idoles soulever la coupe aux grandes oreilles à la maison. Mais au-delà de ces considérations purement émotionnelles, les arguments sportifs sont clairement là. Jamais l'Atlético de Madrid n'a eu un effectif aussi impressionnant. Déjà bien fournie en joueurs de talent, l'écurie madrilène a vu arriver des joueurs du calibre de Santiago Arias, Rodri Hernandez, Thomas Lemar, Gelson Martins et Nikola Kalinic cet été. Si l'Espagnol et le Français sont les deux seuls qui devraient être dans le onze de gala du Cholo, le tacticien argentin possède maintenant énormément de solutions en sortie de banc, ce qui lui manquait considérablement jusqu'ici. Dans le 4-4-2 qui continue à faire ses preuves du natif de Buenos Aires, les postes sont maintenant doublés.

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La fin d'un cycle ?

Jamais l'Atlético n'a semblé plus proche de prendre sa revanche sur la finale de 1974 face au Bayern, la première des trois disputées par le club, et la finale de Coupe d'Europe la plus particulière de l'histoire, puisque c'est la première fois qu'une finale de compétition européenne a été rejouée. Les Colchoneros menaient 1-0 grâce à un but dans les prolongations de la légende rojiblanca Luis Aragonés, avant d'encaisser le but du 1-1 à la 120e ! Les Bavarois se sont ensuite imposés 2-0 lors du replay deux jours plus tard. Un point fatidique dans l'histoire du club qui lui a valu cette réputation d'éternel loser jusqu'à l'arrivée du Cholo, et une victoire en fin de saison dans la plus importante des compétitions de club mettrait enfin fin à la malédiction. Un titre remporté à la maison, pour la dernière des cadres, marquerait une superbe fin de cycle pour la vieille garde du Cholo.

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Effectivement, l'Atlético compte de nombreux jeunes joueurs dans son effectif, qui garantissent au club de belles années devant lui. On pense à Saúl Ñíguez (23 ans), José María Giménez (23 ans), Lucas Hernandez (22 ans) ou encore Rodri Hernandez (22 ans). Mais c'est aussi probablement le dernier tour d'honneur des tauliers qui étaient là depuis le début. Filipe Luís (33 ans), Diego Godín (32 ans) ou Juanfran (33 ans) sont sûrement là devant leur dernière opportunité de soulever le Graal. D'autres joueurs qui ont été parmi les artisans des récents succès rojiblancos dont l'avenir à Madrid n'est pas forcément clair, comme Jan Oblak ou même Antoine Griezmann, pourraient eux aussi être devant leur dernière opportunité de gagner le titre avec ce groupe qui a tant travaillé pour y parvenir. La question de l'avenir de Diego Simeone va aussi se poser, et dans les deux sens. Si l'Atlético de Madrid remporte le titre, on pourra dire qu'il aura enfin atteint son objectif, et on peut penser qu'il pourrait être tenté par un nouveau challenge après 8 ans à la tête de l'équipe, quittant le club de ses amours de la meilleure des manières. Mais si les Matelassiers échouent une nouvelle fois, on peut aussi imaginer un scénario dans lequel le tacticien argentin, désespéré, décide de rendre les armes...

Un bon parcours est obligatoire sur le plan financier

Le côté émotionnel et romantique a donc une importance majeure dans cette histoire, mais derrière, il y a aussi des aspects bien plus terre-à-terre à prendre en compte. Cet été encore, l'Atlético a dépensé de belles sommes sur le mercato, et ce sans avoir vendu de façon conséquente : 123 millions d'euros dépensés contre environ 45 millions d'euros récoltés en ventes, sans parler des prolongations récentes de joueurs comme Antoine Griezmann ou José María Giménez qui ont augmenté la masse salariale du club. Et c'est évidemment sans compter le prix du Wanda Metropolitano dans lequel l'Atlético a mis 170 millions d'euros (140M€ ont été injectés par la mairie), selon les propos de son président. El Confidencial révèle d'ailleurs que l'Atlético va recevoir un crédit de 200 millions d'euros de la part de la banque du riche homme d'affaires mexicain Carlos Slim, à rembourser sur 10 ans à raison de 20 millions d'euros par saison.

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Si l'Atlético est dans le vert (bénéfices nets de 4 millions d'euros sur le dernier exercice) et qu'il va recevoir un joli pactole en vendant les terrains du Vicente Calderon, force est de constater qu'un bon parcours en Europe est nécessaire pour les finances du club, à la fois pour toucher les juteuses primes liées aux résultats en Ligue des Champions, mais aussi pour pouvoir se permettre d'être plus gourmand vis-à-vis des sponsors et augmenter encore ses revenus marketing. En cas d'échec, ces retombées économiques manquantes devraient probablement être compensées par la vente de joueurs importants. Après un début de saison plutôt moyen en championnat, les Colchoneros vont donc emprunter, dès mardi soir face à Monaco, un chemin plein d'espoir, avec le rêve de voir ce titre être levé par Diego Godín et Koke le premier juin prochain au Wanda Metropolitano...

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