Ligue des Champions : pourquoi il faut regarder Atalanta - Valence

Par Aurélien Macedo - Constant Wicherek
6 min.
Atalanta @Maxppp

Affiche la moins prestigieuse des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, le match entre l'Atalanta et Valence réservera sans aucun doute son lot d'émotion. Loin d'être une affiche au rabais, cette double confrontation propose une opposition de style avec des coachs et des joueurs qui ne manquent pas de personnalité.

Des qualifiés inattendus

Voir Valence et l'Atalanta en huitième de finale de la Ligue des Champions n'est pas très habituel. Les Chés n'ont pas atteint ce stade de la compétition depuis la saison 2012-2013 et une élimination contre le Paris Saint-Germain (2-1/1-1). Pour l'Atalanta, c'est une première puisque le club découvre la Ligue des Champions. De les retrouver en huitièmes de finale est déjà une petite sensation, surtout quand on voit leur parcours. Placé dans le groupe C avec Manchester City, le Shakhatar Donetsk et le Dinamo Zagreb, l'Atalanta a rapidement semblé hors de course. Au bout de trois journées, les Transalpins ne comptaient pas le moindre point et ont obtenu un lors de la quatrième journée face à Manchester City (1-1). Condamné à l'exploit, l'Atalanta est devenue la première équipe à sortir des phases de poules après trois défaites en battant le Dinamo Zagreb (2-0) puis le Shakhtar Donetsk (3-0). Valence de son côté s'est rapidement retrouvé dans une lutte à trois avec Chelsea et l'Ajax Amsterdam. Avec une victoire et un match nul contre les Anglais et une victoire et une défaite contre les Néerlandais, ils ont aussi obtenu 4 points sur 6 contre Lille. Le dernier succès contre l'Ajax Amsterdam (1-0) leur a même offert la première place du groupe.

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Une affiche de C3 ?

Si cette affiche est étiquetée affiche d'Europa League, il y a déjà eu des rencontres moins relevées à ce stade de la compétition. On peut penser à Séville-Leicester en 2016/2017, Wolfsbourg-La Gantoise en 2015/2016, FC Bâle-FC Porto en 2014-2015 ou encore Olympique Lyonnais-APOEL Nicosie en 2011/2012. Quasiment tous les ans, les huitièmes de finale de la Ligue des Champions nous offrent un parent pauvre. Cela n'est pas forcément un problème puisque le qualifié s'est mis au niveau au tour suivant. Leicester 2016/2017 avait gêné l'Atlético de Madrid quand Wolfsbourg 2015/2016 avait condamné le Real Madrid - pourtant vainqueur de la compétition - à l'exploit. Le FC Porto 2014/2015 s'était également offert le Bayern Munich de Pep Guardiola en remportant le match aller sur le score de 3-1 (lourde défaite au retour). Preuve que le nom ne fait pas forcément tout.

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Le jeu offensif de l'Atalanta

L'Atalanta Bergame a déjà réussi sa Ligue des Champions. Pourquoi ? C'est bien simple, les Italiens sont sortis d'une poule en compagnie du Dinamo Zagreb, du Shakhtar Donestk et de Manchester City en ayant perdu leurs trois premières rencontres. Si l'Atalanta n'a pas vraiment marqué beaucoup en poules (huit réalisations) elle s'est montrée dangereuse en permanence et en a encaissé beaucoup (douze). Petit fait étonnant puisque c'est la formation italienne qui a inscrit le plus de buts en Serie A ! Déjà 63 buts marqués en 24 matches et c'est presque 10 de plus que le second, la Lazio (55 buts au compteur). C'est donc de l'allant offensif des Bergamasques qu'il faudra se méfier côté espagnol.

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Le collectif huilé de Valence

Si Valence ne se distingue pas autant sur le plan offensif, l'équipe semble être à maturité. Les deux dernières années, Marcelino a construit une équipe très disciplinée et capable de rapidement se retrouver dans la surface adverse. S'appuyant sur un 4-4-2 très vertical, le club Che dépend en grande partie de son milieu de terrain. Devançant une ligne défensive souvent basse, le double pivot où figure deux joueurs parmi Dani Parejo, Geoffrey Kondogbia et Francis Coquelin (absent pour le match aller, ndlr) doit immédiatement chercher la profondeur en exploitant des flèches comme Carlos Soler et Ferran Torres. Avec un buteur tel que Maxi Gomez et un joueur qui aime décrocher et combiner comme Rodrigo Moreno (absent également), Valence offre un jeu qui peut se montrer séduisant et efficace. Pas forcément la plus offensive, la bande d'Albert Celades peut se targuer d'avoir une identité de jeu forte et intéressante. Un style qui n'est pas le plus spectaculaire, mais qui n'en est pas moins agréable.

Le duo Josip Illicic - Papu Gomez

Comme nous l'avons dit plus haut, l'Atalanta est une équipe extrêmement offensive. Si on ne vous présente pas Luis Muriel ou Duvan Zapata, deux hommes sont la clé de cette rencontre. Alejandro « Papu » Gomez est clairement le maître à jouer de cette formation et est le plus souvent positionné en meneur de jeu derrière les deux attaquants. L'Argentin de 32 ans est d'ailleurs le second meilleur passeur d'Italie avec 10 offrandes et cette saison il a trouvé le chemin des filets à 6 reprises. Pour le Slovène, c'est différent. Capable du meilleur comme du pire, il semble s'être stabilisé cette année et a déjà marqué 14 fois en Serie A ce qui fait de lui une sérieuse menace pour la défense espagnole.

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Dani Parejo et Ferran Torres

Capitaine du Valence CF, Dani Parejo est le cerveau des Murciélagos. Outre sa personnalité et son leadership, le milieu de terrain ne cesse de prendre de l'importance au sein du club espagnol par sa vista et sa qualité de passe. Tantôt associé à Francis Coquelin ou à Geoffrey Kondogbia, le joueur de 30 ans est le dépositaire du jeu des Valencians et sera particulièrement attendu contre l'Atalanta. Bien plus jeune, Ferran Torres représente la belle formation des Ches. L'ailier droit est devenu indiscutable cette saison et commence à avoir des statistiques intéressantes (5 buts et 6 passes décisives en 31 matches). S'il reste encore un diamant à polir, l'international espoir tentera de faire mal par son jeu de passe ou avec sa vélocité.

Des coachs à l'identité marquée

Gian Piero Gasperini est un nom qui a fait beaucoup saliver, notamment à l'Olympique Lyonnais l'été dernier. S'il n'a pas bien réussi à l'Inter (un nul et quatre défaites en 2011), il s'est fait une solide réputation au Genoa (2006-2010 puis 2013-2016) et maintenant à l'Atalanta. Amateur d'offensives, il prône un jeu qui va dans ce sens et donc plaît au public pour son spectacle. À 62 ans, il semble être à l'apogée de sa carrière avec une équipe qu'il a amenée pour la première fois en Ligue des Champions. Il a aussi été désigné meilleur entraîneur d'Italie pour sa saison 2018-2019.

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En septembre dernier, Marcelino a été débarqué du banc du Valencia CF au profit d'Albert Celades. Le technicien espagnol de 44 ans a eu le mérite de ne pas effacer le travail de son prédécesseur. Disposant d'un effectif inchangé depuis deux ans et rompu à une certaine philosophie, le natif de Barcelone a continué d'avancer dans la même voie. Mieux, il a su unir un vestiaire qui était très proche de Marcelino pour avoir des résultats très intéressants. Sa première place en phase de poules de la Ligue des Champions et une septième place à seulement deux longueurs des places qualificatives en Ligue des Champions parlent pour lui.

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