Ligue des Champions, PSG : les lacunes du mercato exposées au grand jour

Paris croyait tenir un résultat inespéré jusqu'à ce que Roberto Firmino ne vienne tout gâcher. Pour son début de campagne européenne, le Paris Saint-Germain s'attaquait au dernier finaliste de la Ligue des Champions, Liverpool. Un choc qui s'annonçait terrible pour les hommes de Thomas Tuchel. Souvent transportés par l'émotion d'Anfield, les Reds n'avaient laissé planer aucun doute sur la manière dont ils allaient accueillir les Rouge-et-Bleu. Et ils ont été fidèles à leur parole.

Auteurs d'un pressing constant, les joueurs de Jürgen Klopp ont très rapidement submergé l'entrejeu francilien et éteint le trio Mbappé-Cavani-Neymar. Et si pour certains le scénario peut laisser un goût amer, la physionomie générale de la rencontre démontre que, pour le moment, Paris est encore très loin de pouvoir soulever la coupe aux grandes oreilles. Outre le manque récurrent d'impact collectif dans ce genre de grand rendez-vous chose que les intéressés n'ont visiblement pas remarqué, le PSG a surtout confirmé les craintes évoquées à l'issue du mercato estival.

Juan Bernat encore à la traîne

Certes, il serait malhonnête de tirer un bilan définitif à ce sujet au sortir du premier match de Ligue des Champions, d'autant que les vérités de la phase de poules ne se confirment pas toujours dans le money-time de la compétition, mais toujours est-il que les faiblesses parisiennes au milieu et sur les côtés sont criantes. À gauche, Tuchel avait décidé d'envoyer au feu sa recrue Juan Bernat. Peu en vue contre l'ASSE, l'Espagnol, arrivé en provenance du Bayern Munich contre 15 M€, n'a pas vraiment redoré son blason. Pas toujours aidé par son partenaire offensif, hormis Angel Di Maria venu lui porter main-forte quelques fois, Bernat a pris l'eau.

Malmené par Kévin Monnet-Paquet vendredi dernier, l'ancien Valencian n'a logiquement pas pesé bien lourd face à un Mohamed Salah actif, mais pourtant pas auteur d'un match exceptionnel. Un piètre bilan confirmé par des statistiques sans appel. Alors que son pendant droit, Thomas Meunier est impliqué sur 4 buts en 6 titularisations en Ligue des Champions (2 buts, 2 passes décisives), Bernat est le défenseur affichant le moins bon rendement des quatre latéraux du match, à savoir 0 centre et le moins bon total de passes réalisées dans le camp adverse (16 contre 42 pour Alexander-Arnold par exemple). Et que dire de son penalty stupide concédé face à Wijnaldum, alors que l'Anglais filait dans une position excentrée, et donc sans danger.

La pique de Thiago Silva à Antero Henrique

Enfin, au milieu, Adrien Rabiot n'a certes pas forcément été inspiré dans sa sortie médiatique d'après-match, mais le titi parisien n'était pas complètement hors sujet au moment d'évoquer la prestation des milieux franciliens. «On a été bon, même au milieu avec des joueurs qui ne jouent finalement pas à ce poste». Obligé de bricoler en raison de l'absence d'un vrai numéro 6 depuis la retraite de Thiago Motta, et de la suspension de Marco Verratti, Tuchel avait en effet choisi de retenter l'option Marquinhos en sentinelle, avec Adrien Rabiot et Angel Di Maria un cran au-dessus. Le résultat a été mauvais.

Comme face à Nîmes, Marquinhos s'est démené, mais le Brésilien a une nouvelle fois montré qu'il pouvait très rapidement se faire déborder. Souvent obligé à défendre en reculant, l'ancien Giallorosso n'a également pas eu d'apport offensif. Difficile d'incriminer toutefois un joueur qui n'a pas rechigné à venir jouer les pompiers de service. Mais ce très gros manque de numéro 6 qui peut passer en Ligue 1, risque d'être fatal dans une compétition comme la Ligue des Champions. Et sans renfort estival à ce poste, la succession de Thiago Motta va durer un bon bout de temps. Un problème qui a d'ailleurs valu au directeur sportif parisien Antero Henrique une petite pique de Thiago Silva. «Au milieu, les trois n'étaient pas à leur place ? Il faut demander à Antero, ça.» Ambiance.