OL : les recrues au cœur des débats

Un bon coup de pied dans la fourmilière. Samedi, après le match nul 0-0 face à Dijon, Jean-Michel Aulas a décidé de pointer du doigt certains joueurs qu'il souhaitait mettre face à leurs responsabilités. Interrogé par nos confrères de L'Équipe, le président lyonnais n'a pas mâché ses mots, lui qui a pourtant consenti à faire un investissement financier important durant l'intersaison. « Certains me déçoivent. Je ne vais pas les citer, ils se reconnaîtront. La saison dernière, ils étaient les meilleurs dans leurs clubs. Aujourd’hui, ils sont l’ombre d’eux-mêmes ». Une réaction était donc attendue mercredi. Mais Rudi Garcia avait décidé de laisser toutes les recrues sur le banc, hormis Youssouf Koné, qui profitait du forfait de Fernando Marçal pour faire son retour dans le onze. Arrivé de Lille cet été, le latéral gauche a été choisi pour venir prendre la succession de Ferland Mendy, parti au Real Madrid. Bridé au départ suite aux demandes de Sylvinho, qui ne souhaitait pas que ses latéraux montent, l'ancien du LOSC a aussi payé cher son geste d'humeur face à Montpellier, où il avait été exclu. Il avait écopé de trois matches de suspension. Volontaire et impliqué sur les premiers matches, il est irrégulier pour le moment. Ce qu'il a encore été face à Benfica, alternant le bon et le moins bon.

Il était donc le seul joueur recruté cet été à figurer dans l'équipe de départ mercredi soir au stade de la Luz. Fantomatique face à Dijon samedi, Thiago Mendes, qui avait d'ailleurs été remplacé, a débuté sur le banc. Etincelant avec Lille, le Brésilien, qui devait être le numéro 6 technique que l'OL attendait, n'évolue pas à ce poste que Tousart occupe finalement. S'il a réussi à montrer de belles choses sur certains matches, où sa technique et son sens de la passe ont fait mouche, le milieu, acheté 26,5 millions d’euros bonus compris, cale depuis quelques rencontres. Pas assez influent dans le jeu, il s'est caché et n'a pas pris ses responsabilités. Mardi en conférence de presse, Rudi Garcia a volé à son secours. « Il n’a fait qu’un match avec moi. Je n’ai pas entendu le président nommé directement Thiago… C’est un joueur de grande qualité mais il a encore des choses à améliorer. Ça n’est pas si facile que ça de s’intégrer dans un nouveau club (...) Peut-être a-t-il besoin de retrouver des repères à deux au milieu. Je dirai une seule chose négative sur lui : il ne parle pas suffisamment français. Il le comprend parfaitement mais va reprendre des cours afin de pouvoir communiquer avec ses coéquipiers. Je ferai tout pour qu’il redevienne le Thiago Mendes que l’on a connu».

Plus de patience avec les recrues

Pourtant, il l'a laissé sur le banc mercredi préférant associer Lucas Tousart et Houssem Aouar. Entré en jeu à la 55e à la place de Terrier, il a apporté son envie et son agressivité au pressing. Très volontaire, il a été l'un des seuls à être intéressant. Autre joueur sur le banc : Jeff Reine-Adelaïde. L'ancien du SCO, acheté 27,5 M€ bonus compris, a démarré la partie de Ligue des Champions sur le banc. Ce qui était aussi le cas face à Dijon samedi. S'il a manqué une belle occasion face aux Dijonnais samedi, JRA a été l'un des éléments les plus réguliers depuis son arrivée. Sa gestion questionne clairement et étonne, lui qui montre des choses intéressantes malgré son manque d'efficacité dans le dernier geste pour l'instant. Le footballeur apporte sa percussion et sa créativité, ce qui manque beaucoup à l'OL cette saison. Sa polyvalence, qui était l'un des arguments au moment de son recrutement, n'est également pas assez exploitée, que ce soit par Sylvinho et désormais par Garcia. Sa situation a interpellé plusieurs clubs selon nos informations. Mais Reine-Adelaïde doit prendre son mal en patience à Lyon, lui qui a tout pour y devenir un élément moteur.

Comme JRA, Joachim Andersen est le choix de Florian Maurice. Un joueur pour lequel il a eu un véritable "coup de foudre". En difficultés sur les premières rencontres, le Danois est bien revenu lors de ses dernières sorties. Sur le banc face à Dijon, il a de nouveau été remplaçant face à Benfica. Et c'est Marcelo, passé de numéro 3 à titulaire et capitaine samedi, qui lui a été préféré. Comme eux, Jean Lucas (en tribune samedi), et Ciprian Tatarusanu (doublure de Lopes qui avait poussé un coup de gueule à son arrivée car il pensait être numéro un) vivent une adaptation délicate. Mais ces deux éléments étaient plus là pour être des seconds couteaux que des titulaires en force, contrairement à Andersen, Thiago Mendes et Reine-Adelaïde, pour lesquels Lyon a dépassé la barre des 20 millions d'euros à chaque fois. Le jeu mis en place ainsi que les résultats n'aident pas certains à trouver leurs marques, à avoir confiance et à montrer ce qu'ils ont vraiment dans le ventre. Sous pression et en pleine crise, le club ne peut justement pas se montrer patient avec eux. Au final, tout cela questionne sur le mercato lyonnais, la compatibilité des profils ciblés et le manque d'équilibre, ce que pointait souvent Genesio. Cela est encore plus valable cette saison, où l'OL a décidément beaucoup de mal.