OM – Dortmund : les notes du match

Par La Rédaction FM
10 min.
Olympique Marseille Kevin Großkreutz @Maxppp

Courageux mais limité après l'expulsion précoce de Payet, l'OM s'est incliné face au Borussia Dortmund, après un but tardif de Grosskreutz (1-2). Si les Olympiens terminent leur parcours européen avec un zéro pointé, José Anigo pourra retenir des points positifs de cette rencontre.

« On veut faire quelque chose d’intéressant. Ce serait bien d’arracher quelque chose pour sortir proprement de cette compétition. Ce match pourrait déterminer la tendance des prochains. » Pour José Anigo, néo-coach de l’OM, la dernière rencontre de la phase de groupes de LdC face au Borussia a plusieurs visées. Sauver l’honneur, terminer sur une bonne note un parcours catastrophique, et surtout poser les bases d’un nouveau départ. Des enjeux qui dépassent ainsi le cadre de ce simple match, où c’est avant toute chose un état d’esprit conquérant, que le public attend. Seulement, ce public n’a pas vraiment le temps de constater grand-chose. En effet, il ne faut que 4 minutes aux visiteurs pour déjà trouver la faille : esseulé aux 30 mètres, Sahin déclenche une ouverture à destination de Lewandowski, lequel dépose Mendes avant de tromper Mandanda (0-1, 4e).

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C’est donc la réaction olympienne après cette ouverture du score qui reste à observer. Et en cela, les observateurs ne s’y tromperont pas : cette réaction est appréciable. Piqués au vif, les Marseillais redoublent d’effort et d’engagement, pour instaurer leur domination. Et ils sont rapidement récompensés, dès leur première opportunité : sur un coup franc botté par Payet, Khalifa cale une tête qui frappe la transversale, et Diawara, bien placé, de pousser tranquillement le ballon au fond (1-1, 14e). L’OM a égalisé, mais surtout, l’OM rivalise avec le vice-champion en titre de LdC, faisant preuve d’une belle motivation. Voire peut-être un peu trop, à l’instar de Dimitri Payet. Meilleur Marseillais sur la pelouse, l’ailier est sanctionné d’un premier jaune pour une faute évitable, avant d’en récolter un second pour simulation (34e). Cette expulsion, que l’on peut juger comme sévère, change directement la physionomie de la rencontre.

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Une frappe de Thauvin fait illusion (38e), mais les Allemands terminent en effet la période en tenant le ballon, sans pour autant trouver de solution face à une défense bien regroupée. A la pause, José Anigo peut en tout cas se satisfaire de la belle prestation collective de ses hommes, et pester contre les décisions arbitrales. Dès l’entame du second acte cependant, ce collectif olympien est sérieusement mis à l’épreuve, alors que la pression insufflée par les Jaunes est encore plus palpable. Par trois fois, de longs ballons côté gauche manquent de profiter aux attaquants allemands, trop maladroits dans le dernier geste. Au fil des minutes, ils se mettent à régler la mire : Mandanda doit d’abord s’interposer devant Blaszczykowski (57e), avant de voir une frappe de Reus heurter son montant (58e).

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C’est un véritable siège, qu’érigent les hommes de Jürgen Klopp devant la surface marseillaise. Et les occasions se succèdent, avec une issue toujours négative : Lewandowski manque l’immanquable après avoir profité de la bévue de Diawara et éliminé Mandanda (67e), Hofmann ne trouve pas le cadre à bout portant (69e). La défense olympienne, désordonnée, plie mais ne rompt pas. Jusqu’à la 86e minute : décalé par Schieber, Grosskreutz dispose de l’espace suffisant pour frapper dans la surface, et trompe Mandanda d’une frappe flottante (1-2). Courageux et combattif, l’OM termine sa phase de poules de LdC sur un bel état esprit, à défaut de résultat. Le Borussia Dortmund, qui s’est fait peur, se qualifie quant à lui pour les huitièmes de finale de la compétition.

L'homme du match : Kevin Grosskreutz (6,5) : match solide de la part de l'arrière droit. Costaud sur le plan défensif, le latéral a surtout été en vue offensivement parlant, lui qui a lâché les chevaux notamment en deuxième mi-temps, prenant de manière incessante son couloir pour apporter des solutions, déborder, et centrer. Lancé tel un boulet de canon dans la dernière ligne droite, c'est lui qui délivre Dortmund, sa belle frappe ne laissant aucune chance à Mandanda.

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OM :

  • Mandanda (6) : le portier marseillais a fait son match. Impuissant sur la frappe de Lewandowski qui trouve le chemin des filets (4e), il a ensuite soulagé les siens avec de remarquables interventions, dont on retiendra tout particulièrement une parade réflexe sur sa ligne devant Blaszczykowski (57e). La chance l’a longtemps accompagné, qu’il s’agisse d’un poteau sur une frappe de Reus (58e), ou une frappe non cadrée de Lewandowski devant un but laissé à l’abandon (67e). Une chance qui l’a abandonnée à la 86e minute, avec une frappe flottante de Grosskreutz qu’il ne fait qu’effleurer…

  • Fanni (4) : le latéral a fait du 50-50. En grande difficulté depuis son côté droit en première période, d’où sont parties la quasi-totalité des actions allemandes, il a beaucoup souffert devant les incessantes montées de Durm et Reus. Mais après son repositionnement dans l’axe suite à la sortie de Mendes, il s’est avéré plus précieux, lui qui s’est fendu de quelques retours décisifs, à l’instar de celui qu’il a réalisé devant Hofmann (69e). Néanmoins fautif sur le deuxième but allemand, où il est effacé facilement par Mkhitaryan au début de l’action (86e).

  • Diawara (6,5) : une prestation très costaude du vétéran marseillais. À part une erreur – une passe en retrait pour son portier pas assez appuyée – qui aurait pu coûter cher aux siens (67e), il a perdu très peu de duels, multiplié les interventions, et ce en plus d’être l’unique buteur des siens, avec ce ballon poussé tranquillement au fond après avoir bien suivi la tentative de Khalifa (14e). Sérieux et décisif.

  • Mendes (3,5) : une rencontre à oublier pour le central brésilien. Coupable sur le but allemand, où il ne tient pas le choc devant Lewandowski (4e), il est en grande souffrance devant l’attaquant polonais sur la totalité du premier acte. Diminué par un choc avec Mandanda sur le but allemand, il est remplacé par Abdallah (5) (46e), lequel a bien aidé un OM en souffrance, en étant l’auteur de dégagements salvateurs dans sa surface (49e, 61e).

  • Mendy (4) : comme pour son pendant à droite Fanni, un 50-50 saisissant. Impeccable en première période, durant laquelle il aura réalisé quelques sauvetages à l’image d’un double contre salvateur devant Lewandowski (42e), il a littéralement sombré en seconde, étant coupable de nombreuses erreurs de placement.

  • Lemina (5,5) : l’ancien Lorientais aura sans doute marqué des points dans l’esprit du nouveau coach José Anigo. Combattif, très bon à la récupération, il a fait admirer ses qualités dans un contexte difficile avec l’infériorité numérique des siens. A assumé le rôle d’un Romao avec un certain brio. Précieux.

  • Cheyrou (4) : amené à guider le jeu marseillais, le vétéran olympien a été invisible, et ce même lorsque son équipe combattait à armes égales avec les Allemands. Aucune passe véritablement transcendante, et un rôle indéfini après l’expulsion de Payet.

  • Khalifa (4,5) : rencontre peu évidente pour l’attaquant tunisien. Dans quasiment tous les bons coups marseillais, il est impliqué sur le but des siens, lui qui est à la réception du coup franc de Payet et touche la barre, avant que Diawara ne pousse le cuir au fond (14e). Après l’expulsion de l’ancien Lillois cependant, il fut sevré de ballons. C’est avec un masque de déception, qu’il est remplacé par Morel (55e), qui n’aura pas apporté grand-chose.

  • Thauvin (5) : dans une position de 10 où il bénéficie d’une grande liberté de mouvement et d’action, il apparaît transcendant sur le début de rencontre, lui qui pose des soucis à l’arrière-garde allemande de par sa vivacité. S’est un peu effacé au fil des minutes, touchant peu de ballons du fait de l’infériorité numérique marseillaise, mais participant à l’effort défensif. Remplacé par Imbula (79e).

  • Payet (non noté) : drôle de rencontre pour l’ailier, qui jusqu’à la 34e minute, peut logiquement être considéré comme le meilleur marseillais sur la pelouse. Il est d’abord décisif : c’est suite à son joli slalom dans la défense allemande qu’il obtient et botte le coup franc qui débouche sur le but de Diawara (14e). Très motivé, ensuite. Mais c’est justement cette motivation qui le dessert : auteur de quelques excès d’engagement, il hérite d’un premier jaune évitable (32e), avant d’être expulsé pour simulation (34e).

  • Gignac (4) : que de maladresses… S’il s’est beaucoup donné, a multiplié les courses et les appels, il n’a jamais été décisif, en dépit de quelques opportunités de frappes, qu’il a tout simplement manqué. Hormis une tête facilement captée par le portier (44e), il n’a pas finalisé ses gestes. De l'envie, qui ne compense cependant pas ses lacunes.

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Borussia Dortmund :

  • Weidenfeller (5) : soirée somme toute tranquille pour le dernier rempart du BvB. Dans un match où les frappes cadrées marseillaises n'auront pas été légions, le gardien de but n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent pour exister. Seul petit bémol, un but encaissé.

  • Grosskreutz (6,5) : voir ci-dessus.

  • Sokratis (4,5) : la recrue estivale de Dortmund, devant faire oublier les cadres que sont Hummels et Subotic, n'a pas franchement convaincu. Sobre, il a certes fait son match, mais on est clairement loin du niveau des deux éléments cités précédemment.

  • Sarr (4,5) : sur courant alternatif, l'espoir de Dortmund a alterné le bon et le moins bon. Auteur de quelques interventions pleines d'à propos et de bonnes relances, le défenseur central a parfois pris l'eau, sans doute encore un peu trop tendre pour un match de C1. Peut mieux faire.

  • Durm (6,5) : le jeune talent du Borussia a prouvé qu'il avait déjà tout d'un grand. Auteur d'un match plein, l'arrière gauche a été solide défensivement, mais a surtout brillé sur le plan offensif, lui qui n'a eu de cesse de prendre son couloir et de démontrer toute son aisance technique. Facile, il a adressé quelques beaux centres et a parfaitement combiné avec ses coéquipiers.

  • Kehl (5) : match correct de la part du pilier du milieu de terrain du BvB. Sans être particulièrement en vue dans cette partie, le récupérateur de Dortmund a réalisé une prestation correcte, allant gratter des ballons de-ci de-là. Remplacé par Piszczek (78e).

  • Sahin (6) : celui qui n'était que l'ombre de lui-même au Real Madrid et à Liverpool revit chez les Marsupiaux. Une nouvelle preuve ce mercredi soir, le maître à jouer ayant réalisé une prestation convaincante, jouant constamment de manière sobre, mais néanmoins efficace.

  • Blaszczykowski (5,5) : lui qui, d'ordinaire, est l'un des hommes forts du Borussia, a ce coup-ci été quelques peu en-dessous de ses performances ordinaires. Peinant à mettre le feu dans son couloir droit, le milieu offensif polonais a été moins en vue que son latéral offensivement. Remplacé par Hofmann (67e).

  • Mkhitaryan (5,5) : arrivé cet été au Borussia Dortmund en provenance du Shakhtar Donetsk, l'international arménien n'a pas forcément eu un rendement exceptionnel au Stade Vélodrome. S'il n'a pas été à côté de son sujet pour autant, le numéro 10 a malgré tout eu du mal à exister sur la durée, malgré quelques fulgurances dues à son évident talent.

  • Reus (6) : auteur d'une excellente première mi-temps, l'une des grandes stars du BvB a mis à mal l'arrière-garde marseillaise, grâce à sa qualité de passes et sa capacité à perforer balle au pied. Moins en vue dans le deuxième acte, le maître à jouer a éprouvé plus de difficultés, surtout après l'heure de jeu. Remplacé par Schieber (78e), passeur décisif pour Grosskreutz.

  • Lewandowski (6,5) : pisté par le Real Madrid, le Bayern Munich, et bon nombre de clubs anglais, l'avant-centre est très certainement l'un des meilleurs à son poste sur l'échiquier international. En tout cas, dès la 4ème minute, il a prouvé qu'il ne fallait pas lui laisser le moindre espace, lui qui a trouvé la faille avec une facilité déconcertante (4e). Mais le Polonais a encore des failles, comme à la 67ème minute, lui qui n'a pas trouvé le chemin des filets malgré une erreur grossière de Diawara. Que voulez-vous, cela arrive même aux meilleurs !

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