PSG : comment Unai Emery a préparé ses joueurs à l’exploit

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
PSG Unai Emery Etxegoien @Maxppp

Pas grand-monde ne s’y attendait et pourtant, le PSG a désossé le Barça mardi soir (4-0). Retour sur les quelques jours de travail qui ont précédé la rencontre et sur les décisions clés d’Emery.

La vie d’un entraîneur étranger n’est pas toujours facile en Ligue 1. Pour beaucoup, il prend la place d’un entraîneur français sans être forcément plus compétent. On se rappelle notamment d’un commentaire cassant d’Unai Emery en début de saison, moquant un peu son style. Observateurs, journalistes, ou supporters, beaucoup ont clairement douté de la capacité de l’entraîneur espagnol à faire franchir un cap au PSG. Le vrai cap, celui des quarts de finale de la Ligue des Champions. Alors que la L1 est plus serrée que jamais grâce au parcours fantastique de l’AS Monaco, Emery a déjà prouvé une chose, malgré un passif négatif face au Barça : il est capable de transcender ses joueurs et de battre la bête noire catalane.

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Comment y est-il parvenu ? Avec sa recette, préparée depuis le début de la saison. De la vidéo, de l’entraînement spécifique et du travail psychologique auprès de ses joueurs. L’Équipe et Le Parisien racontent en effet ce matin les dessous de la victoire 4-0 face au FC Barcelone et les jours qui ont précédé la rencontre. C’est le samedi qu’a débuté le travail tactique pour préparer au mieux la rencontre, avec comme axe principal le pressing dans toutes les zones du terrain. Le coach espagnol veut que ses joueurs harcèlent le porteur du ballon tout en coupant la relation avec Lionel Messi (44 ballons touchés seulement, contre une moyenne habituelle de 90).

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Pour cela, il demande à ce qu’il y ait toujours un joueur placé entre le porteur du ballon et le petit Argentin. Pendant qu’un autre doit être au marquage de Messi, au plus loin à 2-3 mètres derrière. Forcément, cela occupe deux éléments et libère un joueur barcelonais. C’est là qu’Edinson Cavani avait son importance avec un travail de harcèlement permanent sur la charnière centrale et surtout sur Sergio Busquets, pilier de la formation catalane. Draxler et Di Maria sont sensibilisés sur le replacement. Le gaucher argentin, qui est parfois léger dans ce domaine, a couru 3,4 km sur un plan strictement défensif, en 60 minutes, ce qu’il fait habituellement en 90 minutes. C’est l’une des raisons de son remplacement par Lucas à l’heure de jeu, puisqu’il était exténué. De même, voir Verratti se plaindre de crampes et être relayé par Nkunku s’avérait plutôt inhabituel et témoignait de l’intensité du pressing parisien.

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Des choix payants, une tactique maîtrisée à la perfection

Depuis son arrivée au PSG, Emery réclame de l’intensité, du pressing, beaucoup de courses à ses joueurs et on a parfois eu l’impression qu’il n’était pas vraiment écouté. Le match face au Barça a prouvé le contraire. On n’improvise pas un tel harcèlement et tous les matches précédents ont servi de base de travail pour le chef d’oeuvre de mardi soir. Adrien Rabiot en a été l’une des clés, avec un impact considérable dans les duels. Messi en a fait les frais, mais aussi André Gomes ou encore Busquets, secoués à plusieurs reprises par le jeune milieu parisien.

Autre succès d’Emery, la composition d’équipe. Le choix Di Maria a bien sûr été le plus commenté en raison des deux buts de l’Argentin, mais la décision d’Emery concernant les latéraux a été déterminante. Kurzawa est impliqué sur le troisième but, Meunier est décisif sur le quatrième. C’était bien là l’un des objectifs du coach espagnol qui a fait un choix offensif en choisissant Kurzawa plutôt que Maxwell et Meunier plutôt qu’Aurier. Les deux titulaires ont été mis en difficulté à deux ou trois reprises défensivement. Le placement de Kurzawa est douteux sur la seule action du Barça en première période (par André Gomes, qui a plongé dans le dos de Kurzawa), tandis que Meunier laissait trop d’espaces à Neymar, qui l’a sanctionné de quelques démarrages foudroyants.

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Enfin, Unai Emery a réussi à impliquer ses joueurs émotionnellement, avec un discours mobilisateur dans les vestiaires.« Vous êtes de grands joueurs, j’ai confiance en vous », a-t-il lancé, en substance, répétant que l’exploit était possible. Dès les premières minutes, les joueurs parisiens sont parvenus à convaincre les spectateurs, de la même manière, grâce à une intensité folle. Avant de les régaler jusqu’au coup de sifflet final. Malgré la démonstration de force, Emery n’a lui pas fini de lutter contre le scepticisme ambiant, à l’image des dernières déclarations d’un certain Christophe Dugarry…

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