Real Madrid - Atlético Madrid : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Real Madrid CF Sergio Ramos García @Maxppp

Le Real tient sa Décima ! Les Merengues sont allés chercher la 10e Ligue des Champions de leur histoire au terme d'un match riche en rebondissements. Au bord du gouffre jusque dans le temps additionnel, les hommes d'Ancelotti ont décroché les prolongations au cours de laquelle ils ont surclassé un Atlético à bout de souffle (4-1).

C'est l'un des matches les plus passionnants d'une saison. La finale de Ligue des Champions 2014 est d'autant plus attendue, qu'elle propose une affiche inédite entre les deux Madrilènes, le Real et l'Atlético. D'un côté, les grandissimes favoris Merengues, qui touchent du doigt leur rêve de Décima. De l'autre, les outsiders éternels, déjà vainqueurs de la Liga et en quête d'un doublé historique qu'aucun spécialiste n'aurait pu prédire en marge de l'exercice. Une superbe affiche, qui sur la pelouse, retranscrit dans un premier temps la physionomie prévue. Le Real met directement le pied sur le ballon, l'Atlético lui laissant volontiers la maîtrise du cuir, avec son habituelle volonté d'exploser en contre. Les bases sont posées, mais le tout demeure brouillon, et marqué par un gros impact physique.

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Il faut attendre l'approche de la 20e minute, pour entrevoir des mouvements offensifs intéressants, alors que l'Atlético sort bien plus de son camp pour proposer du jeu. Seulement, les occasions se font encore attendre. Modric (23e) et Cristiano Ronaldo (28e) trouvent le cadre sur coup-franc, mais Courtois n'a aucun mal à capter leurs frappes. Le premier véritable frisson intervient à la demi-heure de jeu, lorsque Gareth Bale se présente face au portier en ayant profité d'une mauvaise passe de Tiago, mais sa frappe, cette fois, passe à côté du montant. Le Real manque l'ouverture du score, un défaut de réalisme que ne partage pas l'Atlético. Sur leur première véritable opportunité, les Colchoneros vont trouver les filets. À la suite d'un corner repoussé, Juanfran remet dans le tas et trouve Godin, qui claque une tête dos au but : Casillas, qui s'était aventuré au-delà de sa ligne, est lobé (0-1, 36e). La réaction du Real est trop timide, les deux équipes regagnent les vestiaires sur ce score.

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À la reprise, le match apparaît plus enjoué, avec, enfin, des situations de part et d'autre et l'impression qu'il s'agit bien là d'une finale de LdC. Cristiano sort de sa torpeur et claque un coup-franc qui oblige Courtois à la parade (54e). Derrière, Adrian fait bouger le bloc merengue et tente lui aussi sa chance (57e). Le match peut basculer d'un côté comme de l'autre. La fin approchant, c'est logiquement le Real, qui jette ses dernières forces dans l'offensive pour trouver l'égalisation. Isco (67e), Bale par deux fois (73e, 77e) et Cristiano (74e) tentent leur chance dans de bonnes positions, mais voient à chaque fois le cadre se dérober.

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Rien ne semble sourire au Real. Au point qu'à l'approche du coup de sifflet final, les supporters merengues semblent résignés. C'est dire si la réalisation de Sergio Ramos sur corner, au bout du temps additionnel (90e+4), a libéré la Maison Blanche. Au bout du bout donc, le Real s'octroie une demi-heure de plus pour croire en sa Décima. Un rêve qui semble à portée, alors que les hommes d'Ancelotti rentrent bien mieux dans les prolongations, remotivés qu'ils sont par l'égalisation, là où les Colchoneros connaissent l'effet inverse. Pire, les ouailles de Simeone connaissent alors le contrecoup d'une rencontre éprouvante. Leur défense si compacte craque finalement en trois occasions. Bale fera sauter le verrou une première fois (110e), Marcelo se jouera d'une arrière garde amorphe (118e), CR7 mettra le coup final sur pénalty (120e). Le Real a su puiser dans ses ressources pour aller chercher sa Décima. Et de ce fait, la mériter.

L'homme du match : Ramos (7) : à l'image de son équipe, trop attentiste et en retrait dans les duels jusqu'à son but libérateur (90e+4). Avant cela, il s'était montré nerveux, à l'image de ce carton jaune évitable récolte pour contestation (27e) ou de ce cafouillage provoqué dans sa propre surface (32e). Mais son coup de tête rageur a tout changé, offrant les prolongations, et la Décima, au Real Madrid.

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Real Madrid :

  • Casillas (4) : titularisé en Ligue des Champions au détriment de Diego Lopez cette saison, il a choisi le pire moment pour commettre l'irréparable. Alors qu'il n'avait concédé aucun but lors des quatre dernières rencontres de C1, le portier espagnol est passé au travers sur une sortie hasardeuse, lobé par la tête opportuniste de Godin (36e). D'autant plus frustrant qu'il s'agissait là d'une des seules interventions décisives qu'il a eu à réaliser. Une erreur heureusement sans conséquence.

  • Carvajal (4) : sale soirée pour celui qui a retrouvé le Real Madrid cet été. A trop vouloir prendre son couloir en début de match, il a régulièrement été pris à défaut que ce soit en vitesse pure ou physiquement. Des pertes de balle qui auraient pu coûter très cher à la Casa Blanca (17e, 56e). Pas au niveau d'un tel match, bien qu'il ait relevé la tête en fin de rencontre.

  • Varane (6,5) : auteur d'un match convaincant, il n'a pas déçu face à l'Atlético. Impérial de la tête (26e, 62e, 65e), même si ses interventions n'ont pas toujours été des plus précises, il a clairement pris le dessus sur les attaquants colchoneros. Impuissant sur le but de l'Atlético, qui, comble de l'ironie, est inscrit de la tête. Impliqué dans une altercation avec Villa et Simeone lui valant un carton jaune en toute fin de match (120e).

  • Ramos (7) : voir ci-dessus.

  • Coentrao (5) : s'était lancé rapidement dans le match en portant le ballon sur son aile et en apportant le soutien aux avant-postes. Mais n'a pas été irréprochable dans les duels ni dans la rigueur qu'induit une finale de Ligue des Champions. Tout juste moyen, logiquement remplacé par Marcelo (59e), auteur d'une excellente entrée récompensée d'un but (118e).

  • Khedira (4) : de retour après une absence longue de six mois, il était vraisemblablement à court de rythme pour disputer une rencontre de ce calibre. Quelques centres trop approximatifs pour apporter réellement le danger (19e). Loin d'être omniprésent dans l'entrejeu. Lui aussi rapidement remplacé par Isco (59e), qui aura au moins eu le mérite de prendre sa chance de loin (67e).

  • Modric (6) : le Croate, en partance pour la Coupe du Monde au Brésil, a été l'un des rares éléments du Real Madrid à assurer dans le jeu. Précis et élégant dans ses transmissions, il a notamment pesé lors des prolongations, confirmant sa montée en régime tout au long du match. N'a jamais abdiqué, jusqu'à ce qu'il soit récompensé sur ce corner parfaitement adressé à Sergio Ramos (90e+4).

  • Di Maria (6,5) : rapidement contraint à jouer assez bas pour aider sa ligne défensive (8e), l'Argentin n'a dans un premier temps pas mis autant d'intensité qu'il sait habituellement le faire. Ses centres ont été brouillons (13e), ses interventions trop tendres. Taclé sèchement lorsqu'il avait enfin réussi à s'échapper du marquage pour filer au but (27e). Mais, décomplexé, à l’image de ses coéquipiers, durant les prolongation, il a réalisé une percée décisive qui conduit au but de Bale (110e), offrant la Décima au Real Madrid.

  • Bale (6,5) : si la BBC n'a clairement pas été au niveau samedi soir, Gareth Bale a tout de même été le plus proche de la vérité. Un festival magnifique plein axe qui était suivi d'un tir non cadré (32e) puis deux nouvelles tentatives rageuses qui fuyaient là aussi le cadre (73e, 78e). Courageux, il a été longtemps le seul à apporter concrètement le danger sur les buts de Courtois, jusqu'à être récompensé de sa combativité par ce but décisif de la tête lors des prolongations (110e).

  • Benzema (3) : l'international français n'a pas été au rendez-vous de cette finale 100% espagnole. Peu en vue, il n'a pas remporté beaucoup de duels, trop tendre, et a systématiquement peiné à sortir du marquage. Aucune occasion à signaler. Alors qu'il est attendu à Clairefontaine par ceux qui l'accompagneront au Brésil, peut-être y avait-il déjà la tête. Remplacé par Morata (79e) qui n'aura guère fait mieux.

  • Ronaldo (4,5) : attendu comme l'un des grands messieurs de cette affiche, le Portugais, Ballon d'Or 2013, a lui aussi éprouvé les pires peines du monde à se mettre en évidence. Un coup-franc trop central capté par Courtois, puis un autre détourné par le mur puis par le portier belge (54e). Aurait pu égaliser de la tête s'il n'avait été trop court (62e). Un but anecdotique sur pénalty en fin de prolongations, son 17e tout de même en C1 cette saison.

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Atlético Madrid :

  • Courtois (4,5) : sur 93 minutes, on pourrait parler de nouvelle partie aboutie pour le jeune portier belge, qui en dépit de son jeune âge, dégage une sérénité communicative à son arrière garde. Durant ce laps de temps, il n'aura jamais tremblé, captant tranquillement les rares ballons qui se sont présentés à lui. Il a bien négocié l'unique frappe dangereuse des Merengues, signée CR7 sur coup-franc (54e). Tout a basculé, cependant, dans le temps additionnel, où il a dû s'incliner sur une tête croisée de Ramos sur corner (90e+4), à la suite de quoi il sera battu à nouveau par Bale (110e), Marcelo (118e) puis Cristiano Ronaldo (120e sp).

  • Juanfran (4) : les montagnes russes pour le latéral espagnol. Longtemps irréprochable sur cette rencontre, où il a tenu en respect Cristiano Ronaldo, fait le boulot sérieusement et même été décisif offensivement en étant l'auteur de cette remise de la tête qui a profité à son acolyte Godin (36e), il a craqué physiquement dans les prolongations. À bout de souffle, il est baladé par Di Maria sur le but du 2-1 (110e), et provoque le pénalty que transformera CR7 (120e).

  • Godín (6,5) : très actif dès le coup d'envoi, le central uruguayen n'a pas lésiné sur les efforts, encore une fois, pour soulager son arrière garde à grands coups d'interventions, notamment de la tête. Il s'est aussi montré décisif offensivement, en inscrivant le premier but de la rencontre à la suite d'un corner (36e). Auteur du but du titre face au Barça il y a quelques jours, le défenseur aurait pu récidiver en offrant un nouveau trophée aux siens. Il s'en est fallu de quelques secondes...

  • Miranda (6,5) : parmi les plus en vue dans un match particulièrement physique. Le central brésilien a su répondre dans les impacts et a fait parler son sens de l'anticipation et du sacrifice avec de multiples interventions. Fautif en une seule occasion, battu comme son compère Juanfran par Di Maria sur l'action du but de Bale (110e).

  • Filipe (6,5) : le latéral brésilien a fait dans le classique, comprendre par-là, a été remarquable d'abnégation. Si Gareth Bale l'aura pris de vitesse en quelques occasions, il a réalisé nombre de dégagements judicieux et tacles précieux pour l'ensemble de sa défense. Remarquable, c'est le mot. Remplacé par Alderweireld (83e).

  • Raúl García (5) : positionné à gauche sur la feuille de match, le milieu espagnol ne s'est pas mis en lumière ce soir. Pas offensivement tout du moins, car d'un autre côté, il a participé à l'effort collectif et multiplié les allers retours sur son aile. Si ce n'est pour faire des différences, pour apporter son aide défensive. Remplacé par Sosa (66e).

  • Tiago (5,5) : une rencontre intéressante de la part du Portugais. Impliqué tant dans la récupération du cuir que dans la relance ou les ouvertures, l'ancien Lyonnais a abattu un boulot impressionnant. Deux grosses erreurs polluent cependant sa prestation globale. Une relance ratée qui aurait bien pu profiter à Gareth Bale (32e), et son errance au marquage sur le corner où Sergio Ramos a égalisé (90e+4). Dommage.

  • Gabi (6) : même topo que pour son acolyte de l'axe de l'entrejeu. Le capitaine a livré un match plein, impressionnant de combat et d'abnégation, dans son rôle d'homme de l'ombre. Les tâches ingrates de la récupération n'ont pas de secret pour lui, il l'a encore prouvé.

  • Koke (5) : ce n'était pas rencontre où le joyau espagnol allait faire parler sa fine technique et son allant offensif. Il s'est aujourd'hui consacré pleinement à sa tâche de bloquer son côté, ce qu'il a dans l'ensemble bien effectué, en dépit d'un certain nombre de fautes grossières. A comme son équipe craqué physiquement au bout du combat.

  • Villa (4,5) : l'avant-centre s'est démené devant, multipliant les courses et les appels. Mais entre le faible nombre de services et des choix pas toujours judicieux, l'ancien Barcelonais ne s'est pas particulièrement distingué dans son domaine de prédilection. Comme pour tous les joueurs de l'Atlético cependant, il est à féliciter pour son implication globale, lui qui n'a jamais hésité à presser le porteur et apporter sa contribution défensive.

  • Diego Costa (non-noté) : sa curieuse méthode de traitement pour soigner expressément une blessure à la cuisse n'aura pas été efficace. L'international espagnol ne boitait pas, mais a demandé le changement au bout de dix petites minutes. Remplacé par Adrian Lopez (5), lequel s'est directement fondu dans le moule avec une belle implication au pressing. Il aura aussi tenté sa chance à deux reprises (41e, 57e), sans pour autant trouver le cadre.

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