Real Madrid- PSG 2015-2018 : ce qui a changé

Par Aurélien Léger-Moëc
5 min.
Real Madrid CF @Maxppp

Mercredi, le PSG se rend au Santiago Bernabeu pour défier le Real Madrid en 8e de finale aller de la Ligue des Champions. Lors de son précédent passage, en phase de poule le 3 novembre 2015, il s'était incliné (1-0). Nous avons revu le match pour noter les points forts et faiblesses de l'époque par rapport au PSG d'aujourd'hui.

3 novembre 2015. Le PSG se déplace à Madrid dans la quête de la première place du groupe A. Deux semaines avant, il a concédé un triste (0-0) au Parc des Princes face au Real, mais se présente fort de 16 matches sans défaite depuis le début de la saison. Le club merengue n'a lui non plus pas perdu depuis août 2015, mais les prestations sont bien plus laborieuses et Rafael Benitez, nommé à l'intersaison, ne convainc pas vraiment. Les deux formations se présentent dans un 4-3-3 aux animations différentes. Côté Real, Ronaldo et Jesé (titulaire) permutent pour le rôle d'avant-centre, avec un Isco de base à droite mais finalement assez libre. Pour le milieu, on retrouve le trio qui sera a priori titulaire le 14 février prochain : Casemiro-Kroos-Modric. Même si à l'époque, Casemiro n'est clairement pas considéré comme un incontournable, mais comme un choix, alors discuté, de Benitez.

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Côté PSG, Laurent Blanc aligne son équipe type, avec Motta-Verratti-Matuidi au milieu et Cavani-Ibrahimovic-Di Maria devant. Dès le début de la rencontre, le club parisien imprime un gros rythme, avec un pressing tout terrain. Matuidi court dans tous les sens et Thiago Motta colle aux joueurs adverses. Paris étouffe clairement le Real, qui ne parvient à développer une première vraie séquence de possession qu'à la 7e minute de jeu. Un premier coup dur intervient cependant avec la sortie sur blessure de Verratti à la 16e minute. Rabiot entre en jeu. Pour le milieu français, c'est le premier grand test européen, qu'il passera haut la main, en affichant un impact physique qu'on voyait alors trop rarement. Il se montrera à son avantage avec une frappe terrible sur le poteau (37e). Le PSG délivre un premier quart d'heure de haute volée, sans réelles occasions toutefois. Il faut attendre la 21e minute pour voir une belle action collective, qui s'achève par un centre en retrait d'Aurier pour une frappe trop molle et axiale de Matuidi.

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Di Maria étincelant

Souvent décrié pour ses prestations trop fades en Ligue des Champions, Ibrahimovic livre une belle première période, avec trois frappes dangereuses mais non cadrées et une bonne participation au jeu. Cavani est lui plus en difficulté sur son côté gauche, et rate une énorme occasion dans le temps additionnel de la première mi-temps, s'emmêlant un peu les pinceaux face à Navas. À cet instant-là, le score est déjà de (1-0) pour le Real Madrid. Entré en jeu à la 33e à la place de Marcelo touché, Nacho transforme une frappe de Kroos contrée malencontreusement par Thiago Silva en but en raison d'une sortie catastrophique de Kevin Trapp. Le pire pour le PSG, c'est que Kroos décide de tirer de loin car le Real Madrid peine à atteindre la surface parisienne au cours de la première période... Isco y parviendra dans le temps additionnel mais Trapp se rattrapera de son erreur. À la pause, le PSG peut clairement s'en vouloir au regard de sa prestation aboutie, aussi bien sur le plan du pressing que du développement du jeu.

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La seconde période sera moins réussie côté parisien. Plus d'actions pour le Real Madrid, qui bénéficiera de plus d'espaces. Mis en difficulté, le PSG s'en remet à Trapp à plusieurs reprises et ne parvient plus réellement à déstabiliser la défense adverse. Di Maria trouve la barre sur un coup-franc direct (89e) et le coaching offensif de Blanc (Lucas à la place de Matuidi) ne changera pas le score de la rencontre. Le meilleur joueur du PSG ce soir-là est clairement Angel Di Maria. Intéressant au regard de ce qu'il se passe en 2018. L'Argentin est l'homme en forme de ce début d'année, avec beaucoup de titularisations (8), 5 passes décisives et 9 buts. Sur un terrain qu'il connaît par cœur, et dans une bonne dynamique, il représente plus que jamais une solution alternative pour Unai Emery. En 2015, Di Maria était clairement installé au cœur du jeu par Blanc. Positionné de base en ailier droit face au Real, il navigue entre les lignes, avec une grande liberté, laissant à Aurier le soin de prendre le couloir. C'est moins flagrant côté gauche avec Cavani et Maxwell.

Des latéraux moins sûrs, une animation offensive décuplée

Avec Emery cette saison, les joueurs de côté (normalement Neymar et Mbappé) aiment aussi se recentrer, mais peut-être pas autant. On voit souvent Neymar et Mbappé déborder sur leur côté respectif. En 2015, Di Maria affolait le Real Madrid en perforant l'axe du terrain, tel un milieu axial, et délivrait de nombreuses passes tranchantes. De plus, il avait montré une belle attitude défensive en aidant considérablement Aurier et éteignant les velléités offensives de Marcelo, avant la sortie du Brésilien. Autre point sensible du match à venir : l'identité de la sentinelle. En 2015, le match de Thiago Motta était satisfaisant, plein d'autorité. Est-il capable de reproduire une telle prestation au regard de sa condition physique actuelle ? Clairement, son impact dans les duels était indispensable à la bonne tenue du PSG et un joueur plus léger dans ce domaine (comme Lo Celso) pourrait le payer cher au Bernabeu.

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Sur les onze joueurs présents en 2015 dans l'équipe de départ, six sont encore au club, et quatre apparaissent comme des titulaires assurés (Thiago Silva, Verratti, Rabiot, Cavani). Pour Di Maria et Thiago Motta, il en sera de la responsabilité d'Unai Emery. Avec Neymar et Mbappé, le coach espagnol dispose de deux options offensives supplémentaires de talent pour provoquer l'adversaire balle au pied, chose que seul Di Maria était parvenu à faire en 2015. Par contre, il faut noter les excellentes prestations des latéraux Aurier et Maxwell (crédités d'un 7 dans nos notes du match). Dani Alves et Kurzawa ou Berchiche semblent apporter à l'heure actuelle moins de garanties défensives que leurs prédécesseurs. Même si le latéral droit brésilien amène son état d'esprit combatif et sa hargne naturelle. Enfin, au but, Aréola devra faire mieux que Trapp, clairement coupable sur le but encaissé mais malgré tout décisif sur quelques situations chaudes.

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