UEFA : le responsable du fair-play financier dresse un premier bilan et encourage le PSG

Par Rodolphe Koller
3 min.
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Invité sur Canal+ Sport, le responsable du fair-play financier à l'UEFA, Andrea Traverso, a fait le point sur les premiers mois d'existence du nouveau règlement et encouragé le PSG à poursuivre ses efforts.

Imaginé au cours des quatre dernières années, le fair-play financier entre peu à peu en vigueur à l’occasion de l’édition 2014/2015 de la Ligue des Champions. Alors que le Paris Saint-Germain sera particulièrement attendu cette saison après deux échecs consécutifs au stade des quarts de finale, il devra néanmoins, à l'instar de Manchester City, payer le prix de ses errements vis-à-vis du nouveau règlement mis en place par l'UEFA : 20 M€ d'amende, 40 M€ avec sursis, une restriction de ses transferts, deux ans de plafonnement de sa masse salariale et enfin la limitation du nombre de joueurs qualifiés en C1 à 21. Rien d'insurmontable pour la formation de Laurent Blanc, mais un premier nuage dans un ciel pourtant teinté d'azur depuis l'arrivée des investisseurs qataris.

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Invité sur le plateau des Spécimens sur Canal+ Sport, Andrea Traverso, le responsable du fair-play financier à l’UEFA, a fait le point sur le fonctionnement de ce nouveau règlement, partant d'un premier bilan positif : «Quand on a l’a mis en œuvre, on a observé les pertes agrégées des clubs européens : 1,7 milliards d’euros de pertes il y a deux ans, 800 M€ maintenant.» Avant d'enchaîner sur l'objectif de l'ensemble de ces mesures : «C'est un ensemble de règles assez complexes éditées entre 2009 et 2010 visant à améliorer la stabilité financière des clubs. C'est une approche systémique à long terme. Michel Platini a écouté l’appel des clubs qui se plaignaient de perdre trop d’argent. [...] On doit mettre en place un système visant à viabiliser le football européen. On aime les investisseurs, on met l’accent sur les capacités de gestion du club. Plus d’investissements égal plus de revenus demain.» Communication officielle toute droit venue de Nyon oblige.

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Système perfectible et message au PSG

Le discours policé est mis à rude épreuve une fois avancé l'argument de la différence de législations dans les différents pays concernés. Notamment pointées du doigt, les dettes ahurissantes d'autres clubs européens, 1,2 milliards d'euros pour Chelsea, 530 M€ pour le Real Madrid ou encore 500 M€ pour l'Atlético, gouffres totalement inconcevables en France sans l'intervention de la très pointilleuse DNCG. «On ne prévoit pas d’ajustement pour la France. Les règles ont été faites en 2010, beaucoup de choses se sont passées jusqu’en 2014. Mais nous allons écouter, avoir des retours, et le système va progresser. Il est dynamique, il n’est pas figé.» Et de proposer des pistes aux clubs français. «Dans l’immédiat, il faut investir dans les stades, les centres d’entraînement. Cela va amener de nouvelles sources de revenus. Avant, des sources tierces ou même des états signaient un chèque pour couvrir les pertes. Maintenant ce n’est plus le cas», jubile Traverso.

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Le responsable du FPF en profite également pour féliciter le Paris Saint-Germain, mais pointe de fait les limites mêmes de son organisation : «Tout ce que le PSG est en train de faire, c’est très bien, cela portera ses fruits. Le sujet de la différence de fiscalité en Europe sera discutée, mais il faudra également parler des sponsors, entre les marques de paris, d'alcool ou de cigarettes qui ne sont pas autorisées de la même façon d’un pays à l’autre.» En attendant, la liste des formations sanctionnées s'allonge. Pas moins de neuf dossiers ont été examinés par les analystes du FPF et envoyés devant la commission des investigations, parmi lesquels le Zénit Saint-Pétersbourg, le Rubin Kazan, l'Anzhi Makhatchkala, Galatasaray mais aussi le Levski Sofia. Étonnamment, et malgré les premières sanction d'ores et déjà prononcées, Andrea Traverso assure qu'aucun n'a été porté devant le chambre des jugements et que seuls des «accords ont été signés» avec les clubs contrevenants. Preuve d'un système en rodage, mais dont les clubs français, Paris et Monaco en tête, devront bien s’accommoder.

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