À Lens, les jeunes prennent le pouvoir !

Socrate disait rien «n'est trop difficile pour la jeunesse». Hier soir, il semblerait que les paroles du penseur antique aient été entendues par les joueurs du RC Lens qui sont allés chercher la victoire au Stadium face au Toulouse FC (0-2). Privé de cadres, dont le capitaine Jérôme Lemoigne et le gardien titulaire Rudy Riou, Antoine Kombouaré n'avait d'autre choix que de piocher dans la réserve du club artésien pour pouvoir coucher ses onze noms sur la feuille de match. Au coup d'envoi, la moyenne d'âge des Lensois ne dépassait pas les 22,6 ans, pas de quoi impressionner ces lionceaux cela dit.

Le coach kanak avait ainsi décidé de titulariser Valentin Belon (19 ans) (apparu pour la première fois avec les pros cet l'été lors d'un match amical face à Boulogne-sur-Mer, ndlr). Et l'espoir béthunois n'a pas déçu. Solide sur sa ligne comme dans ses relances, celui qui devait être le numéro un de la réserve lensoise a marqué les esprits par sa sérénité entre les poteaux. Autre première, celle d'Abdoul Ba. L'international mauritanien, observé depuis longtemps par les plus grandes écuries européennes, s'est montré à la hauteur pour son baptême dans l'axe de la défense. Rassurant, le grand bonhomme de la Gaillette préférait dégager chaque ballon qui traînait aux abords de la zone protégée du Racing Club de Lens. Sans prendre de risques futiles, Ba signait une première sortie très réussie chez les grands.

Outre les débuts de ces jeunes au plus haut niveau, le RC Lens alignait six joueurs de moins de 21 ans. Une première en Ligue 1 depuis près de onze ans. On nous rappelle souvent les coûts d'une fabrique de talent comme peut l'être la Gaillette, hier soir, elle valait tout l'or du monde. Solidaires et déterminés, ces jeunes ont offert une publicité non négligeable à l'un des meilleurs centre de formation de l'Hexagone. Et cela devrait continuer étant donné le niveau de performance affiché par Dimitri Cavaré, Benjamin Bourigeaud (buteur pour la première fois en Ligue 1 hier, ndlr), Abdoul Ba et les autres jeunes joueurs artésiens. Les jeunes prennent le pouvoir à Lens, au risque, par leur travail quotidien, de bousculer la petite hiérarchie installée par les plus expérimentés ?