Beckham, Ancelotti, Leonardo, le Parc, Monaco, les médias : Nasser Al-Khelaïfi dit tout

Par Alexis Pereira
7 min.
PSG Cristiano Ronaldo dos Santos Aveiro @Maxppp

À la veille du choc contre le FC Barcelone, le président du Paris SG Nasser Al-Khelaïfi a tenu une longue interview dans les colonnes de L’Équipe dans laquelle il dresse un bilan de la saison et évoque l'avenir du club.

C'est un Nasser Al-Khelaïfi radieux qui s'est prêté au jeu de l'interview dans les colonnes de L’Équipe. Le président du Paris SG est en effet fier du parcours de ses troupes, à commencer par le chemin parcouru en Ligue des Champions. «Déjà, je tiens à dire qu’avoir atteint les quarts de finale est en soi un excellent résultat. À nos yeux, c’est un succès de figurer cette saison parmi les huit meilleures équipes d’Europe, un an et demi après notre arrivée au PSG», s'est-il félicité avant de poursuivre. «On est très heureux d’être à ce niveau. D’autres clubs, en effet, ont pu investir beaucoup d’argent sans pour autant atteindre les quarts de finale. Nous, on y est, comme on postule toujours au titre en Championnat et en Coupe de France. Cela dit, on ne se compare pas à Manchester City, ni à aucun autre club. On n’a pas le temps pour ça. S’occuper des autres, ce serait perdre de vue nos objectifs. On se concentre sur nous-mêmes tout en cherchant à puiser le meilleur de ce qu’on observe chez les plus grands clubs que le nôtre. On ne va pas commencer à clamer qu’on est les meilleurs car il nous reste beaucoup de choses à accomplir», a-t-il rappelé.

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Mais s'il se veut raisonnablement modeste, l'homme fort du PSG sait apprécier la réussite de son équipe cette saison, lançant un soutien public et sans failles à son coach Carlo Ancelotti. «Chacun sait qu’il réalise un très bon travail. Il lui reste un an de contrat. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s’interroge sur l’avenir de Carlo Ancelotti. On a sept points d’avance sur l’OM, on est en quarts de finale de la C1 et de la Coupe. C’est du bon boulot. Si on était deuxièmes ou troisièmes de la L 1, je comprendrais qu’on se pose des questions sur son avenir à Paris. Ce n’est pas le cas. Notre objectif est le titre de champion. La seule faute que l’on pourrait commettre serait de ne pas le remporter. Mais, grâce à Dieu, nous sommes sur le bon chemin», a-t-il confié, balayant les rumeurs au sujet de l'avenir du coach italien et de Leonardo, son directeur sportif. Il s'est ensuite penché sur quelques questions sportives, comme celle de l'avenir de David Beckham, sous contrat jusqu'en juin dans la capitale. «Il est fantastique, sur le terrain comme en dehors. Parfois, on peut faire de mauvais choix. Mais recruter David a été l’une de mes meilleures décisions. En tant qu’homme, joueur, ambassadeur, il est exceptionnel. Il crée quelque chose dans ce groupe. Tout le monde l’adore», a-t-il lancé avant d'ajouter.

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«On va en parler avec lui (d'une prolongation). Quelle que soit sa décision, on soutiendra David. Il ne mérite que des bonnes choses. Il est très heureux à Paris. Franchement, nous voulons le garder avec nous la saison prochaine», a-t-il affirmé. La balle est dans le camp de l'Anglais donc. Et pour l'instant, il s'agit de l'un des seuls projets parisiens sur le marché, l'intérêt pour Cristiano Ronaldo n'étant qu'une rumeur de plus pour le décideur qatarien. «Ce n’est qu’une rumeur. Il est au Real Madrid, je pense qu’il y est heureux. Je ne dis pas qu’aucun grand joueur n’arrivera l’été prochain. Il nous reste d’abord une fin de saison à bien négocier avant de nous pencher sur ces questions», a-t-il indiqué. En revanche, il planche sur bien d'autres dossiers, comme le centre d'entraînement par exemple. «On a pris un peu de retard. Ces derniers temps, plusieurs nouvelles communes sont venues vers nous pour nous proposer d’accueillir le centre. Il faut qu’on évalue ces nouveaux dossiers. Ce projet est capital, c’est même ma priorité absolue. Ce sera un énorme investissement et on ne veut absolument pas faire le mauvais choix. Jean-Claude Blanc continue de travailler en première ligne sur ce dossier. Même si on a pris du retard, l’horizon n’a pas changé : ce centre sera inauguré en 2015», a-t-il expliqué, évoquant ensuite l'épineux dossier du Parc des Princes.

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«On a commencé la rénovation du Parc en vue de l’Euro 2016, conformément à nos engagements avec la Mairie de Paris (propriétaire du stade). Mais c’est certain qu’un club comme Barcelone, avec le Camp Nou, possède un stade deux fois plus grand que le Parc… Même en France, il y a ou il va y avoir des stades plus grands que le nôtre, comme à Lille, à Lyon, à Marseille. Ce n’est pas possible d’avoir le plus petit stade. Cela affecte nos revenus, nos supporters. Donc on va continuer comme ça jusqu’en 2016. Ensuite, on regardera toutes les options. On espère rester sur le site du Parc des Princes et y ériger un nouveau stade. Pour devenir grand, un club a besoin d’un grand stade. Il nous faut au moins 60 000 places, d’autant que nous sommes le seul club à Paris. Je pense qu’il y a des solutions pour l’agrandir. Mais bon, je le répète, on étudiera toutes les hypothèses permettant de jouer dans un stade plus grand», a-t-il déclaré, plutôt évasif. Sûr de lui, Nasser Al-Khelaïfi a également abordé la question du fair-play financier que l'UEFA instaurera très prochainement. En toute décontraction.

Le Qatar mal-aimé ?

«Nous sommes dans les clous de ce qu’attend l’UEFA. Nous pensons que nous n’aurons aucun problème lorsqu’ils se pencheront sur nos comptes. Les autres clubs peuvent parler autant qu’ils le veulent. Le plus important, c’est ce que dira l’UEFA, pas ces clubs. Depuis que nous avons repris le PSG, nous avons déjà multiplié par trois les revenus du club. Et ceux-ci vont encore croître», a-t-il confié, espérant l'arrivée d'autres concurrents bien armés en Ligue 1, comme l'AS Monaco. «Honnêtement, j’aimerais voir venir de plus en plus de gros investisseurs dans les clubs français. Ce serait fantastique pour la L 1, ça élèverait son niveau, la rendrait plus populaire et aussi plus compétitive dans les compétitions européennes. Alors, oui, j’espère que ces investisseurs viendront», a-t-il assuré, préférant ne pas se prononcer sur les avantages fiscaux dont bénéficie le club de la Principauté. «Écoutez, il y a des lois en vigueur et je ne suis pas celui qui va les changer. Nous sommes le PSG, nous ne sommes pas le Parlement. Là encore, c’est au conseil d’administration de la Ligue de se positionner sur la question. Je ne cherche pas à influer sur l’issue de ce débat. Je suis heureux de voir Monaco revenir en L 1», a-t-il simplement lâché, laissant ensuite entendre qu'il aimerait que son PSG devienne toujours plus populaire chez les médias, dont il n'épargne pas franchement toujours l'action.

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«Je n’ai pas de problème à lire ou entendre des vérités. Les médias sont le miroir de ce que l’on reflète. Simplement, quand ils écrivent des choses fausses, je n’ai pas l’impression de me retrouver devant un miroir, mais plutôt de voir un fantôme. Les médias ont besoin de nous comme nous avons besoin d’eux. On doit les écouter quand ils ont raison, quand ils soulignent nos erreurs. On a fait de grosses erreurs et on en fera encore. C’est le travail qui veut ça. Nous voulons juste que les médias soient honnêtes, qu’ils ne répandent pas de fausses rumeurs. Mon rôle est de protéger le club. Je suis focalisé sur mes activités de président de QSI et du PSG. Mais, bien sûr, je lis ce qui se dit ici ou là sur mon pays, dont je suis fier. Alors, quand je lis quelque chose de négatif, il arrive que ça me fasse mal. Beaucoup de choses écrites sur le Qatar sont fausses. Mais bon, cela ne nous empêche pas d’aimer la France et les Français. Ce que je peux vous dire, c’est que nous n’avons pas d’objectifs politiques cachés, même si c’est sans doute l’intérêt de certains de le faire croire… Nous ne sommes là que pour aider le PSG et le football français», a-t-il martelé, préférant parler des supporters.

«Franchement, je sens de l’amour chez les gens. Pas chez les médias, et je ne parle pas ici des médias sportifs en particulier, mais des médias en général, qui ne relaient pas ce sentiment positif des gens à notre égard. Je sens que ce parcours crée une ébullition un peu partout, chez nous, les dirigeants, mais bien sûr chez les joueurs, l’entraîneur, le staff, les fans, même l’ensemble du football français. On sent que la ville, en ce moment, vibre autour de cet événement. (...) C'est bon de sentir tout le monde derrière le club à l’exception, parfois, des médias. Les supporters le sont, c’est l’essentiel, parce qu’ils sont ce qu’il y a de plus important pour un club. En France, il y aura toujours des gens qui ne nous aimeront pas, mais j’ai le sentiment, avant ce défi contre Barcelone, que le pays sera majoritairement derrière nous», a-t-il conclu. En cas d'exploit face au Barça, la cote d'amour du PSG grimperait encore un peu plus, pour le plus grand bonheur de Nasser Al-Khelaïfi. Il n'y a plus qu'à !

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