Comment l’Allemagne perçoit la métamorphose de Julian Draxler au PSG

24 décembre 2016. Le Paris Saint-Germain officialise l’arrivée de Julian Draxler. Les pensionnaires du Parc des Princes, affectés par un mercato d’été raté en grande partie, n’ont pas lésiné sur les moyens pour s’offrir les services de l’international allemand. Ils ont déboursé 40 millions d’euros. Et le retour sur investissement a été très rapide. Le numéro 23 parisien a déjà claqué 8 buts en 17 rencontres toutes compétitions confondues avec Paris. Une adaptation éclaire saluée dans l'Hexagone. Mais le Draxler du PSG est-il si différent de celui de Wolfsbourg ? Journaliste spécialiste du foot allemand pour So Foot, Sophie Serbini explique : «C'est difficile de comparer dans le sens où Wolfsbourg était une équipe qui était en crise. Mais au PSG il prend beaucoup plus ses responsabilités. En terme de jeu, il n'a pas changé. Ses qualités sont toujours les mêmes. Il se sent plus à l'aise, donc il ose beaucoup plus de choses. Il est plus déterminant qu'il l'était à Wolfsbourg. Quand il rentre sur le terrain, il a un impact. Son match face a Barcelone a été très bon. Il n'était pas capable de faire ce match-là il y a six mois. C'est-à-dire qu'il est beaucoup plus sûr de lui, beaucoup plus épanoui. Il n'a pas progressé dans son jeu. C'est juste qu'il a les coéquipiers pour jouer avec lui. Sans doute un entraîneur qui le motive beaucoup plus. Pour lui, c'est plus facile d'avoir le jeu à la hauteur de son talent».

Même son de cloche du côté de Jurek Rohrberg (Sky Germany). «Tout le monde en Allemagne sait que Julian Draxler est un joueur avec des qualités. Mais à Wolfsbourg, il n’a seulement convaincu qu’à deux ou trois reprises. A Paris, il est un nouvel homme. Il est très heureux et on le voit, on le ressent sur le terrain. Bien sûr, il a une meilleure équipe autour de lui avec des coéquipiers tels que Cavani, Di Maria ou Matuidi. Donc c’est plus facile pour lui de montrer tout son talent. Paris est un grand club. C’est une grande chance pour Draxler de passer un autre niveau». L'international allemand (0 but à Wolfsbourg cette saison) est métamorphosé depuis son arrivée en France. Comment sa réussite est-elle perçue en Allemagne ? Les avis sont plutôt mitigés. «Rejoindre Paris a été un grand pas pour lui. C’est très bien pour sa carrière en équipe nationale d’Allemagne. Beaucoup de gens l’ont critiqué très durement ici car il a parlé dans les journaux de ses plans pour quitter le club», déclare Jurek Rohrberg. De son côté, Tobias Feldhoff (Fussball Transfer) confie : «En Allemagne, les gens ne sont pas de très grands fans de lui, car il a fait plusieurs actions à la Dimitri Payet l’été dernier. Malgré tout, la plupart d’entre eux sont sont contents de ses performances avec le PSG».

L'Allemagne ne regrette pas beaucoup Draxler

Ses clashs à Wolfsbourg ne font pas de lui un joueur très regretté pour Sophie Serbini. «On a beaucoup parlé de lui après le premier match où il a marqué. On en a aussi parlé après le match aller face à Barcelone. Il est aussi parti de Wolfsbourg d'une façon qui n'a pas trop plu en Allemagne. Ils n'en parlent pas tous les jours, il n'y a pas de compte-rendus après chacun de ses matches. Sa réputation a tellement été endommagée par ce qu'il a fait à Wolfsbourg, que je pense qu'il va falloir du temps pour qu'ils apprennent à l'aimer comme ils l'aimaient avant. La L1 n'intéresse pas d'une façon générale. L'an dernier, on ne parlait pas vraiment de Kevin Trapp quand il faisait des boulettes. C'est aussi le cas pour les autres championnats étrangers. Ils en parlent surtout quand ils sont en équipe nationale». Son départ d'Allemagne était la meilleure solution pour Jurek Rohrberg : «Wolfsbourg a beaucoup de problèmes. L’un des problèmes était Julian Draxler. Il n’était pas heureux au club. Ils n’étaient pas qualifiés pour la Ligue des Champions ou l’Europa League. Donc il était énervé et frustré par rapport à cette situation. Wolfsbourg sans Draxler est encore en difficultés. Mais il n’avait aucune chance d’avoir un avenir. Donc son transfert à Paris a été la meilleure décision pour tous».

Et son départ n'a d'ailleurs pas arrangé les affaires des Loups, 15èmes de Bundesliga. : «Wolfsbourg fait une très mauvaise saison, c’était le cas avant le départ de Draxler, souligne Tobias Feldhoff. Ils ont acheté plusieurs joueurs cet hiver avec l’argent qu’ils ont récupéré grâce à Draxler. Donc ils ont plusieurs alternatives. Mais au final, c’est un peu pareil, ils n’ont pas d’équipe». Cependant, son absence et son expérience pourraient être préjudiciables en fin de saison pour Sophie Serbini. «Au niveau du classement, Wolfsbourg en est à peu près au même stade que lorsqu'il était là. Ils doivent avoir une place en moins. Je pense que son départ n'a rien changé et j'ajoute qu'en terme d'ambiance dans l'équipe ça se passe un petit mieux. C'était un peu compliqué quand il était là. Le directeur sportif Klaus Allof est aussi parti. Les deux s'embrouillaient souvent. La situation sportive n'est pas bonne mais ce n'est pas lié au fait qu'il soit parti. Il ne pesait plus dans l'équipe depuis quelques mois. Quand il jouait, il n'avait pas envie d'être là et il ne jouait pas tous les matches. Il a été suspendu pendant trois matches par son club. Il n'avait plus un impact important sur l'équipe. Ça va sans doute jouer en fin de saison par contre. Si le club doit jouer les barrages, c'est sûr que d'avoir un joueur comme Draxler qui peut débloquer un match à lui tout seul». Le PSG ne dira pas le contraire !