Entretien avec… Daniel Moreira : « Je me suis retrouvé tout seul »

Par Khaled Karouri
6 min.
Daniel Moreira @Maxppp

Blessé au genou, Daniel Moreira assiste en spectateur à la saison de Boulogne. Poursuivant actuellement sa rééducation, l'attaquant doit se contenter d'un rôle de supporter numéro 1 des siens. Pour Foot Mercato, il revient sur sa blessure, la saison de son club, mais aussi son avenir.

Foot Mercato : Tout d'abord, comment allez-vous ?

Daniel Moreira : Et bien ça va. Je suis en rééducation depuis un petit moment. J'ai commencé à trottiner mardi alors que ça faisait cinq mois que je n'avais rien fait. J'espère que ça va revenir petit à petit, que je ne sentirai pas de douleurs et que je serai prêt pour l'année prochaine.

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FM : Un retour d'ici la fin de la saison est donc totalement exclu ?

DM : J'ai vu ça avec mon chirurgien, c'est impossible que je revienne. Donc moi, je me prépare pour l'année prochaine en espérant être prêt dès le premier match. Mais tout dépendra de la manière dont mon corps réagit chaque jour. Mardi, j'ai couru 10 minutes pour la première fois. Mais vu que ça fait maintenant un moment que je suis blessé, il ne faut pas que je me précipite. Je ne veux pas gâcher tout le travail déjà fait. Si je commence à avoir des douleurs, je peux replonger et repartir sur une nouvelle opération.

FM : Où en êtes-vous exactement aujourd'hui ?

DM : Je suis en rééducation dans un centre à Berck. C'est un centre de rééducation pas très loin de Boulogne. Il y a toutes les machines nécessaires pour que mon genou reprenne petit à petit. Je suis donc là tous les jours à essayer de commencer à trottiner. La blessure que j'ai eue est due à la carrière que j'ai pu faire et à la répétition des matches. Ça arrive donc maintenant, c'est un peu dur, car je suis en fin de carrière. Mais bon, je vais essayer de revenir pour prendre encore du plaisir, même si ce n'est que pour un an ou deux.

FM : Est-ce dur mentalement de vivre une telle saison ?

DM : Oui ça a été dur parce que j'avais déjà eu une blessure à Rennes, mais celle-ci est la plus longue. On se retrouve tout seul, à côté du groupe. C'est surtout ça qui est dur. Être seul et se dire que l'année prochaine, Boulogne risque de redescendre. Il nous reste un petit espoir, mais il est minime. On va quand même essayer de s'y accrocher. Je n'ai jamais connu la Ligue 2 jusque-là et si ça doit arriver, je jouerai en Ligue 2 et je ferai tout pour aider le club à remonter.

FM : Vous disiez que vous avez été seul. Avez-vous eu malgré tout des messages de soutien ?

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DM : Oui. Tous ceux qui m'ont côtoyé dans les clubs où je suis passé m'ont laissé des messages. Quand je retourne au centre d'entraînement de Boulogne, mes partenaires sont contents de me revoir. Avec l'expérience que j'ai en Ligue 1, on se dit que le club serait peut-être un peu mieux. Le soutien, c'est sûr que j'en ai. C'est difficile d'être blessé aussi longtemps, surtout que le haut niveau veut qu'on soit toujours en forme. Il ne faut pas décevoir les gens et je veux revenir pour être au top encore une saison ou deux.

Une possible relégation en partie due aux blessures

FM : Boulogne tourne plutôt bien en ce moment. Croyez-vous toujours au maintien ?

DM : Tout le monde y croit, les joueurs en premier lieu. Mais malheureusement, on rate trop de matches. On passe à côté trop souvent pour essayer de se maintenir. À Paris, on était catastrophique et on n'a pas le droit de jouer comme ça et d'avoir une mentalité comme ça. Il nous reste quand même une possibilité. Tout le monde y croit, mais ça va être hyper, hyper dur.

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FM : N'y a-t-il pas quelques regrets d'aligner les bons résultats sans doute un peu tard ?

DM : Il est un peu tard, ça, c'est sûr. En début de saison, on était plutôt bien, car tout le monde était apte à jouer. Puis on a commencé à perdre des joueurs, que ce soit moi, Grégory Thil ou Zargo Touré. On l'oublie souvent, mais il y a pas mal de joueurs qui se sont blessés dès le début de la saison. Et avec nos petits moyens, on ne peut pas espérer se maintenir avec autant d'absents. Ça a été dur, on a eu des creux impressionnants où on n'a pas gagné. C'est une année hyper difficile et on n'a pas vraiment eu la chance avec nous.

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FM : Que vous ont apporté les recrues hivernales ?

DM : Déjà, je pense qu'on aurait pu les mettre plus rapidement dans le bain. Physiquement, il leur fallait du temps, car ils n'avaient pas trop de temps de jeu dans leurs clubs. Là, on voit que ça commence à payer petit à petit. Après, il y a peut-être eu trop de changements pour qu'un groupe se crée vraiment, mais vu les blessures qu'il y a eu chez nous, le président a fait en sorte de recruter un maximum de joueurs pour se maintenir. On a une équipe qui est hyper jeune, pas mal de joueurs découvrent la Ligue 1 donc c'est assez difficile. Il faut bâtir là-dessus. On veut tous d'un plus grand stade, car jouer au stade de la Libération n'est pas concevable pour un club de Ligue 1. L'an passé, j'étais à Grenoble. On n'avait pas de grandes installations, mais on avait un stade magnifique et ça aide à se surpasser. Là, c'est différent. C'est difficile de jouer.

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FM : En parlant de stade, qu'en est-il de la ferveur populaire ? Est-ce comparable à Lens, un club que vous avez connu ?

DM : C'est différent. Ici, dans le coin, on parle beaucoup plus de Lens. Il y a beaucoup de supporters de Lens. Ça y ressemble parce que la mentalité est identique. Après, le stade est beaucoup plus petit. Bollaert, c'est mythique. Mais pour ce qui est de la mentalité, ça y ressemble. C'est le Pas-de-Calais qui veut ça sans doute. Moi je suis Nordiste, j'ai vécu pas mal de temps ici. Avoir quatre clubs du coin en Ligue 1, je trouve ça super et j'espère bien que ce sera encore le cas la saison prochaine.

Un avenir qui s'inscrit sans ambiguïté du côté de Boulogne

FM : Il vous reste un an de contrat. Avez-vous eu des garanties de la part de la direction ?

DM : Aucune garantie. Vu que je suis blessé, dans ma tête c'est clair et net, je vais rester là. Il me restera une année. Ce sera donc à moi de faire une année complète et de signer un nouveau contrat dans la foulée. J'ai 32 ans, mon but est donc de faire encore au moins deux saisons au plus haut niveau avant de retourner à côté de Lens où j'ai ma maison.

FM : Une descente en Ligue 2 peut-elle avoir raison de ce choix ?

DM : Non, pas du tout. Déjà, je ne pense pas qu'un club, que ce soit en France ou à l'étranger, me prendrait alors que je suis encore blessé. Pour moi c'est clair, je vais rester là et je vais tout faire pour que Boulogne soit content de moi. Cette année n'a pas été bonne à cause de ma blessure et je veux faire oublier ça. Je veux vraiment rester ici.

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