Entretien avec… Jacques Faty : « Tous les éléments sont réunis pour que je reste à Bastia »

Par Khaled Karouri
7 min.
Bastia Jacques Faty @Maxppp

Après avoir quitté l'Hexagone pour la Turquie, Jacques Faty a retrouvé cet hiver le championnat de France de Ligue 1, en s'engageant en faveur de Bastia. Un choix payant pour lui, qui brille en Corse. Pour Foot Mercato, le joueur revient sur sa saison, et évoque son avenir.

**Foot Mercato : Tout d'abord Jacques, quel bilan faîtes-vous de votre saison ?

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Jacques Faty :** Il est dur de tirer un bilan avant la fin de la saison. Simplement, ce que je peux dire, c'est que ce qu'on a fait jusqu'à présent est plutôt positif sur un plan collectif. Et même moi, sur un plan personnel, c'est pas mal.

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**FM : Vous êtes arrivé à Bastia cet hiver, et cela vous réussit. Vous ne devez assurément pas regretter votre choix...

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JF :** Ah non, pas du tout ! C'est vrai que j'avais des touches à l'étranger, mais le projet de Bastia et de Frédéric Hantz m'a rassuré et m'a donné l'envie de retenter l'aventure en Ligue 1.

**FM : Une aventure radieuse, le club enchaînant les cartons, hormis le couac du week-end dernier à Lorient. Êtes-vous surpris par cette réussite ?

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JF :** Je ne pensais pas qu'on était capables de faire ça, je suis satisfait de ce que l'on a produit jusqu'à présent, même si on sort d'une contre-performance à Lorient pour différentes raisons. Je suis content de ce qu'on a fait, mais il reste encore des matches, ce n'est pas terminé. Je ne vais pas m'enflammer non plus, mais pour l'instant ça se passe très bien et je suis content ici.

**FM : La gifle infligée à l'OL (4-1) a-t-elle servi de déclic ?

JF :** Non, ce n'était pas vraiment un déclic, pas une surprise, parce qu'on a su quand même prendre Lyon à la gorge. On a su développer ce que le coach attendait de nous, on a fait du bon jeu, on a été réalistes, et c'est ce qui nous faisait défaut jusqu'à présent. On a trouvé un équilibre, avec Landreau qui est arrivé dans les buts et moi au milieu de terrain.

**FM : Des éléments offensifs ont également crevé l'écran, comme Khazri et Thauvin...

JF :** Oui, on a Khazri, Thauvin, Maoulida, Modeste. Ils nous font du bien offensivement, et même si on parle beaucoup de Thauvin et Khazri, le travail que font les autres autour d'eux est aussi important. Après, c'est sûr que j'ai été étonné de voir le talent de Thauvin et Khazri. Ce sont des éléments que je ne connaissais pas, et de les voir de cette façon là, je suis content pour le Sporting. Avec la vente de Thauvin, ils ont pu quand même investir pour un nouveau centre d'entraînement. C'est bien pour le club, pour Thauvin qui partira à Lille la saison prochaine, et bien pour Khazri qui est un élément indiscutable.

**FM : Thauvin va en effet rejoindre Lille. Le voyez-vous aller vraiment très, très loin ?

JF :** Je le souhaite. Entre le haut niveau et le très niveau, il y a une marge qu'il faut franchir pour être performant. Il a toutes les aptitudes qu'un grand joueur peut avoir pour réussir. Maintenant, est-ce qu'il aura la constance tout au long d'une saison et la réussite ? Ça dépend de lui, de son environnement, de la façon dont il s'adaptera à son nouveau club. Je lui souhaite en tout cas de faire une très bonne carrière.

**FM : Comme vous l'avez dit précédemment, c'est notamment le discours du coach qui vous a convaincu de revenir en Ligue 1. Quand vous aviez quitté l'Hexagone, aviez-vous à la base fait une croix sur la L1 ?

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JF :** Je n'avais pas fait une croix sur la Ligue 1, mais je voulais tenter l'étranger parce que j'avais fait le tour en Ligue 1. Je ne me voyais pas revenir, mais ce sont les aléas de mes saisons en Turquie qui ont fait que je me devais d'être plus visible, de revenir en Ligue 1 de manière à montrer que j'étais encore là, que j'avais des choses à faire. Chose que j'ai pu faire jusqu'à présent.

**FM : Vous évoquez vos saisons en Turquie. Pourquoi avoir quitté ce championnat ?

JF :** J'avais émis le souhait de quitter la Turquie dès le mois d'octobre parce que je ne jouais pas. Mais le président, qui est un ami, a tout fait pour que je ne parte pas, et a prolongé mon départ jusqu'au mois de décembre. Je ne jouais toujours pas, je me devais de trouver une solution avec mon club.

**FM : C'est donc la solution Bastia qui s'est offerte à vous. Est-il particulier d'évoluer à Furiani, devant un public aussi fervent ?

JF :** Bien sûr. J'ai souvent joué contre Bastia, et j'ai toujours été là-bas, non pas avec crainte, mais à reculons. Quand on m'a proposé ce challenge, j'ai accepté avec la plus grande joie.

**FM : Depuis votre arrivée, vous vous éclatez. Vous sentez-vous à l'aise à ce poste de milieu de terrain ?

JF :** À l'aise... Je m'y habitue, je n'ai pas le choix (rires). Le coach a décidé de me mettre là, moi je joue au foot et je me tais. Mais c'est clair que là où je suis à l'aise, c'est à mon poste d'arrière central. C'est le poste qui me plait le plus, c'est là que j'ai été formé. Maintenant, ce que je demande c'est de jouer et d'être performant, fort heureusement je le suis en milieu de terrain, donc je m'adapte, même si je sais que je peux être bien plus performant au poste d'arrière central.

**FM : En avez-vous parlé avec le coach ?

JF :** On en a parlé, il a vu qu'à Sochaux j'avais joué latéral droit et arrière central, qu'à Rennes je jouais aussi milieu de terrain défensif. J'ai cette polyvalence qui m'a servi jusqu'à présent, ça peut parfois faire défaut, mais moi ça me réussit plutôt pas mal. J'ai fait de bons matches, j'aide mes coéquipiers sur le plan défensif. Jusque-là, ça se passe bien, je n'ai pas à me plaindre.

**FM : Dans ces conditions, vous projetez-vous à ce poste de milieu de terrain sur la durée ?

JF :** Ah ça, je ne sais pas ! J'apprécie quand même mon poste d'arrière central. Je ne sais pas si, sur la durée, je pourrai me contenter de ce poste de milieu de terrain. J'ai besoin, pour m'épanouir, de jouer à mon poste. Je pense que ça jouera dans les négociations que j'aurai avec le Sporting Club de Bastia dans les prochaines semaines.

**FM : Vous évoquez ces négociations. Concrètement, qu'avez-vous envie de faire ?

JF :** Concrètement, il faut que je me pose. J'ai 29 ans aujourd'hui, j'ai encore 6 ans de football, je suis plus proche de la fin que du début, mais je suis en pleine maturité donc j'ai besoin de tranquillité, de me stabiliser dans un club. Je me sens très bien à Bastia, j'ai des amis ici, le climat est intéressant. C'est un club où il y a de la pression, j'apprécie ça. Tous les éléments sont réunis pour que je puisse rester à Bastia. Mon contrat s'arrête dans un mois et demi, je sais qu'il y a des demandes, j'ai eu des échos. On fera le point avec les dirigeants dans quelques semaines une fois que le maintien sera assuré.

**FM : Votre frère Ricardo évolue à Ajaccio. Cela constitue-t-il un argument de plus pour rester à Bastia ?

JF :** Exactement ! Je suis tout proche de Ricardo, et ça a joué sur le fait que je vienne ici. Avant que je vienne à Bastia, des clubs de Ligue 1 étaient intéressés, mais le fait de me retrouver avec mon petit frère à côté, avec un derby fraternel entre nous, ça m'a aussi motivé. C'est un plus qui fait la différence.

**FM : Jouer contre son frère, est-ce particulier ? Ou, en tant que professionnel, arrivez-vous à faire abstraction de tout cela ?

JF :** C'est un rêve qui se réalise pour nos parents. On sait d'où on vient, par quoi on est passé lui, moi, et toute ma famille. Le fait qu'on se retrouve à jouer en Ligue 1 ensemble, c'est une réussite longtemps espérée par mon père surtout. C'est beaucoup d'émotion, mais sur le terrain on ne calcule pas, il faut gagner, même si quand je joue contre mon frère ça a toujours une saveur particulière. J'espère qu'un jour on ne sera pas adversaires mais collègues et qu'on jouera dans un même club.

**FM : Enfin, que peut-on vous souhaiter pour cette dernière ligne droite de la saison ?

JF :** Ce qu'on peut me souhaiter, c'est de terminer le plus haut possible. On a un challenge sur trois matches là, deux à domicile puis un déplacement à Marseille, et je souhaite qu'on grimpe le plus haut possible. Sur un plan personnel, j'espère apporter tout ce que je peux donner au club.

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