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Entretien avec... Loïc Perrin : «Pour moi, Saint-Etienne c'est tout »

Par Quentin Siebman - Dahbia Hattabi
7 min.
Saint-Étienne Loïc Perrin @Maxppp

Entre Loïc Perrin et l'AS Saint-Etienne, c'est une grand histoire d'amour. Pur produit du centre de formation stéphanois, le défenseur âgé de 29 ans a fait toute sa carrière au sein du club. Un exemple qui fait quasiment figure d'exception en Ligue 1 aujourd'hui. Pour Foot Mercato, le capitaine des Verts a évoqué sa saison, l'intérêt d'Arsenal durant le mercato d'hiver ainsi que ses objectifs avec l'ASSE et l'Equipe de France. Entretien.

Foot Mercato : Que représente l'ASSE pour vous ?

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Loïc Perrin : Pour moi, Saint-Etienne c'est tout. Déjà, c'est ma ville. C'est la ville où je suis né. L'ASSE est mon club formateur. C'est mon club de coeur forcément. J'ai passé toute ma jeunesse ici. Je vais bientôt avoir trente ans et je suis toujours ici. Donc ça représente beaucoup de choses.

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FM : Envisagez-vous d'y terminer votre carrière ?

LP : Oui. Après dans le foot, c'est tellement compliqué de dire où on sera l'année prochaine. Vu comment ça se passe actuellement avec les résultats qui sont plutôt bons depuis quelques années et avec l'ambition du club de franchir aussi les paliers petit à petit, c'est sûr que j'envisage de finir ici forcément.

FM : On a beaucoup parlé d'un intérêt d'Arsenal cet hiver. Une expérience à l'étranger ou ailleurs en France pourrait vous intéresser ?

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LP : J'ai été contacté lors du mercato hivernal par Arsenal. Ça ne s'est pas fait pour diverses raisons. Mais des clubs comme ça, forcément, ça fait réfléchir. C'est ce que j'ai toujours dit, si je dois partir de Saint-Etienne, c'est vraiment pour connaître autre chose et pour franchir un palier. Arsenal était un club pour franchir un palier. Je ne partirais pas pour partir, découvrir une expérience à l'étranger comme ça.

FM : Vous avez évolué milieu de terrain, latéral droit puis défenseur central. Quel est le poste où vous vous sentez le mieux ?

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LP : Je me suis senti bien à tous les postes. Mon poste de prédilection, c'était milieu récupérateur. C'est là où j'ai été formé. J'aimais évoluer à ce poste là. Après, par la force des choses j'ai un peu évolué latéral droit. J'ai pris aussi du plaisir à évoluer à ce poste là. L'important avec tous ces postes que j'ai connu, c'est de ne pas changer à changer à chaque match parce que c'est ça qui est compliqué. J'ai connu ça une certaine période où je changeais de poste un peu souvent. C'est ça le plus compliqué parce que ce n'est pas les mêmes repères. Aujourd'hui, j'évolue défenseur central. J'avais déjà évolué là en formation pour dépanner. C'est un poste où je prends aussi du plaisir et qui me permet d'enchaîner les matches.

FM : Vous n'avez pas été épargné par les blessures durant votre carrière. Comment gère-t-on ces périodes ?

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LP : Ce sont des périodes toujours compliquées. Après, ça permet aussi de relativiser quand on est sur le terrain, de prendre conscience de la chance qu'on a. Quand on est éloigné des terrains pendant plusieurs mois, c'est dur à vivre. On vit en dehors du groupe. C'est compliqué à vivre. Quand on retourne sur le terrain, on prend conscience de la chance qu'on a d'être sur le terrain.

Rebondir en championnat

FM : Quel est votre regard sur la saison de l'ASSE ?

LP : La première partie de saison a été très intéressante. On peut avoir le regret de ne pas s'être qualifiés en Ligue Europa. Ça ne s'est pas joué à grand chose. C'était le seul petit bémol parce qu'après on a battu le record de points du club sur une première partie de saison. On s'est qualifié en Coupe de France, en Coupe de la Ligue. Malheureusement, on est sorti de la Coupe de la Ligue face à Paris. On est encore en Coupe de France. En championnat, on connaît une période plus compliquée.

FM : Comment expliquez-vous ce coup de moins bien ?

LP : Je pense que le fait d'avoir eu pas mal de pépins physiques, donc pas mal de joueurs absents, ne nous avantage pas. A mon avis, là où on est plus fort c'est quand tout le monde est là. Quand il y a une bonne concurrence, je pense que l'équipe en bénéficie. Tout le monde augmente un peu son niveau parce que tout le monde veut jouer. Quand il y a moins de concurrence, déjà physiquement, ça permet de faire tourner parce qu'on a enchaîné pas mal de match entre le mois de décembre et le mois de janvier. Il y a beaucoup de fatigue qui s'est installée. Là où l'équipe est la meilleure, c'est quand tout le monde est là.

FM : D'un point de vue individuel, quels sont vos objectifs ?

LP : C'est d'enchaîner les matches forcément. Puis de bien finir. Là c'est vrai qu'on a rarement connu une période aussi compliquée au niveau des résultats. Heureusement qu'on avait des points d'avance. J'espère qu'on va bien repartir et qu'on va prendre du plaisir. Il y a cette Coupe de France aussi, où le Stade de France n'est pas si loin que ça. Donc ça c'est un vrai objectif aussi pour moi et pour l'équipe forcément.

FM : La Ligue des Champions n'est pas si loin malgré une période compliquée. La jouer avec les Verts ce serait un rêve j'imagine...

LP : Bien sûr que ce serait un rêve. C'est encore loin par contre. Après, on ne sait pas ce qu'il peut se passer. On voit que même les équipes qui sont devant galèrent un petit peu. Donc on ne sait pas ce qu'il peut se passer. On est resté accroché à ce trio de tête pendant un moment. Là, on décroche pas mal. On voit les équipes derrière revenir. En ce moment, on regarde plus les équipes qui reviennent que le haut de tableau.

FM : Que pensez-vous de Christophe Galtier ?

LP : Je pense qu'il a un peu révolutionné la façon de travailler ici. Pas tout seul forcément, avec l'équipe dirigeante en place. C'est une personne qui correspond bien aux valeurs de Saint-Etienne. Ce n'est pas par hasard qu'il est là depuis 5 ans. Depuis que j'ai commencé en professionnels, j'avais connu un bon nombre d'entraîneurs qui restaient en moyenne un an et demi à chaque fois. Là, un peu de stabilité ça a fait du bien.

FM : Landry Nguemo est arrivé au mercato d'hiver. Qu'apporte-t-il à l'équipe ?

LP : Son expérience. C'est un joueur qui connaît très bien la Ligue 1, qui a évolué dans des clubs comme Bordeaux, qui a gagné des trophées. C'est un joueur d'expérience. Je pense que c'est un peu dans la lignée du recrutement qui est fait depuis ces dernières années. Prendre des joueurs qui connaissent bien la Ligue 1 et avec beaucoup d'expérience. Malheureusement, il n'avait pas joué depuis plusieurs mois. Mais je trouve qu'il s'est très bien intégré. Il fait de bonnes performances. Après forcément, pour être au top il faut enchaîner les matches il n'y a pas de secrets.

Objectif Euro 2016

FM : Vous affrontez l'OM, un concurrent direct pour les places en Ligue des
Champions. Comment abordez-vous ce match ?

LP : Tous les matches sont compliqués. On s'en aperçoit tous les week-ends contre n'importe quel adversaire. L'OM ça reste un match spécial. Saint-Etienne-Marseille, ce sont toujours des classiques comme on dit. Ils sont aussi un peu en difficultés en ce moment au niveau des résultats. Celui qui va prendre l'ascendant psychologique pourra gagner le match. Si ils sont là haut, ce n'est pas par hasard. Donc ça va faire un bon match.

FM : Quelques mots sur le public qui aura un rôle important à jouer dimanche...

LP : Comme d'habitude. Depuis quelques années, on vit des instants fantastiques avec le public. Il y a eu des moments plus compliqués comme c'est le cas actuellement. Ils étaient encore là à Bordeaux, à nous encourager et à chanter. Donc j'espère qu'on va vite retrouver la victoire. Déjà pour nous forcément. Mais aussi pour eux. Pour cette osmose qu'on a connu il y a quelques temps.

FM : Vous avez fait parti des réservistes tricolores pendant le Mondial. Comment vous avez vécu cette expérience ?

LP : C'était inattendu pour moi. Je ne m'y attendais pas du tout. C'était une expérience fantastique qui m'a donné envie d'y retourner. J'ai eu la chance d'y retourner en début de saison, sans jouer malheureusement. L'Equipe de France c'est le summum, le top. Pour moi, à 29 ans je n'y croyais plus forcément. Mais aujourd'hui j'y crois.

FM : A 29 ans, jouer l'Euro 2016 en France est un objectif j'imagine...

LP : C'est un objectif. Le fait d'y être allé me donne vraiment l'envie d'y retourner. Après, je sais qu'il y a du monde devant moi. On ne sait pas ce qui peut se passer entre les blessures, les méformes...On ne sait jamais. J'espère que je me tiendrais prêt. On dit toujours un peu la même chose dans ces situations mais il faut qu'avec Saint-Etienne on soit en haut de tableau. C'est toujours mieux d'être en haut du tableau et de faire de bonnes performances individuellement bien sûr, et collectivement pour être appelé. C'est plus facile.

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