Entretien avec… Nicolas Puydebois : « L’OL, mon club de toujours »

Foot Mercato : Tout d'abord Nicolas, comment allez-vous?

Nicolas Puydebois : Ça va très bien, merci.

FM : Comment expliquez-vous qu'en tant que joueur libre, ce soit si compliqué de trouver un club?

NP : Bonne question ! On n'a pas forcément d'explications. En ce qui concerne le poste de gardien de but, il faut remarquer que beaucoup de clubs ont fait passer leur troisième gardien au poste de numéro 2. C'est la première année que ça se passe comme ça, c'est étonnant. Je ne m'y attendais pas. Je pensais qu'en étant en fin de contrat, ça serait une bonne opportunité aussi bien pour les clubs que pour moi. Mais on s'aperçoit que cette année, malheureusement, ça n'est pas le cas du tout.

FM : Quel championnat étranger vous intéresserait le plus ?

NP : J'ai une tendresse particulière pour le championnat anglais. Après, pour avoir joué à Strasbourg, je sais aussi que le championnat allemand est pas mal non plus. C'est un championnat très structuré, avec beaucoup de monde dans les stades, donc pourquoi pas. Au niveau de la langue, c'est compliqué (rires), ça risque d'être difficile au début. Mais sinon pourquoi pas un autre challenge. Mon copain Sidney Govou est parti en Grèce, apparemment ça se passe bien là-bas. Après, ça dépendra des opportunités et des propositions qui s'offriront à moi.

FM : Avez-vous des pistes concrètes à l'étranger?

NP : Pour l'instant, il n'y a rien de concret. J'ai été proposé, mais pour l'instant il n'y a pas forcément eu de retours.

Une carrière forcément liée à l'OL

FM : Vous parliez tout à l'heure de votre copain Sidney Govou. Vous qui avez été formé à l'OL, que retenez-vous de votre formation rhodanienne?

NP : Ça m'a appris mon métier. Si je suis aujourd'hui un footballeur professionnel avec des titres de champion de France, c'est grâce à l'OL. J'y ai appris l'exigence du très très haut niveau. J'ai eu la chance de vivre des moments très forts. J'aspire à en vivre d'autres. Ça fait partie de ma vie, ces moments là sont gravés dans ma mémoire et dans mon cœur. J'ai eu la chance de les vivre avec mon club formateur, ma ville de toujours et mon club de toujours, l'OL. Ça restera de grands souvenirs pour moi. J'en garde beaucoup de souvenirs, un peu de nostalgie quand on voit les résultats actuels du club. Mais je pense qu'avec l'arrivée de Yoann Gourcuff et tout le travail qui est fait par le président Aulas, le club devrait rebondir et retrouver son vrai statut d'ici quelques matches.

FM : Vous avez donc pu progresser sous la houlette de Joël Bats, un entraîneur des gardiens de but qui s'est forgé une sacrée réputation...

NP : Oui, c'est un maître en la matière. On voit bien que tous les gardiens qui passent sous sa houlette évoluent, et plutôt bien. On a vu l'évolution de Greg (Grégory Coupet, Ndlr), on a vu l'évolution d'Hugo Lloris qui prend vraiment une très grande dimension à son contact. Pour ma part aussi, le fait de travailler avec lui m'a permis de progresser, de repousser mes limites. C'est un regret de ne pas avoir continué à travailler avec lui pour pouvoir progresser et aller encore plus haut. C'est peut-être le seul regret que je pourrais avoir pour l'instant, de ne pas avoir continué à travailler avec une personne de grande qualité.

FM : Vous avez ensuite quitté l'OL pour gagner du temps de jeu à Strasbourg. Regrettez-vous ce choix?

NP : Des regrets ou des remords, j'en aurai peut-être à la fin de ma carrière. Mais pour l'instant, ma carrière n'est pas terminée. Ce n'est pas encore fini, on fera donc le bilan à la fin, en fonction ce qui se propose à moi. On verra ce qu'il en est à ce moment là.

FM : Strasbourg est un club au contexte compliqué. Comment avez-vous vécu cette période?

NP : C'est vraiment dommage pour eux qu'ils soient descendus en National. À un moment donné dans ce mercato, j'avais des contacts avec eux pour les aider à remonter du National à la Ligue 2. C'est difficile de voir un club structuré comme ça, avec un potentiel comme celui-là descendre en National. Je leur souhaite de tout cœur de remonter et de briller à nouveau en Ligue 2 ou en Ligue 1.

Son avis sur les autres gardiens français

FM : On a souvent tendance à opposer Hugo Lloris et Steve Mandanda. Lequel a votre préférence?

NP : Aujourd'hui, on peut dire que Hugo Lloris est plus régulier que Steve Mandanda. Même si Steve Mandanda a sorti un grand match contre Bordeaux, tout comme Cédric Carrasso, je pense que c'est plus au niveau de la régularité que Hugo Lloris fait la différence en ce moment. Il a cette capacité à enchaîner les performances de très haut niveau.

FM : Vous avez également pu évoluer aux côtés de Grégory Coupet. Quel est votre ressenti à propos des critiques qui s'abattent sur lui en ce moment?

NP : C'est difficile parce que c'est un très grand professionnel qui travaille très dur. C'est un gros bosseur et un grand professionnel qui apporte sa générosité et son expérience dans une équipe. C'est difficile parce qu'il a tellement donné au football de haut niveau, et en particulier à Lyon. On sait que c'est sa dernière année. Comme tout joueur qui termine sa carrière, il n'a pas les mêmes capacités physiques qu'à 29 ans ou 30 ans. Mais il compense par son expérience et par son placement. Je pense qu'il va rebondir, qu'il va se replonger dans le boulot très rapidement pour être encore meilleur et faire taire les critiques. J'ai confiance en lui.