Entretien avec...Ryad Boudebouz : «Aujourd'hui, je ne suis pas dans l'optique de partir»

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Bastia Ryad Boudebouz @Maxppp

Arrivé au Sporting Club Bastia en 2013, Ryad Boudebouz revient à son meilleur niveau en Corse. Une île de Beauté, terrain idéal pour laisser parler sa technique et son talent indéniable. A 25 ans, l'Algérien s'impose comme l'un des leaders de l'équipe chapeautée par Ghislain Printant. Une formation qui en plus de lutter pour le maintien, aura à cœur de remporter la Coupe de la Ligue samedi face au PSG. Pour Foot Mercato, l'ancien Sochalien évoque sa saison, son avenir et ses objectifs en club comme en sélection. Entretien.

Foot Mercato : Samedi, vous affrontez le PSG en finale de la Coupe de la Ligue. Il y a 20 ans, le club était déjà en finale, est-ce qu'on vous en parle ?

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Ryad Boudebouz : Les supporters nous parlent souvent de cette finale perdue 2 à 1 contre Paris. Je me dis que ça serait bien de la ramener. On veut absolument gagner cette Coupe de la Ligue.

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FM : Comment se sent le groupe à l'approche de ce match ?

RB : On n'en parle pas trop. Pour le moment, on s'entraîne. On se dit qu'on ne veut pas jouer le match avant parce que souvent en s'imaginant le scénario, on fait n'importe quoi. On n'a pas envie d'aller là-bas pour les regarder. On verra le Jour J. Il faudra prendre du plaisir tout en étant efficace parce qu'on a galéré pour en arriver là. L'objectif c'est de gagner cette Coupe de la Ligue.

FM : Vous avez déjà battu Paris en L1 cette saison. Comptez-vous vous inspirer de ce match ?

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RB : Chaque match a son histoire. On connaît les ingrédients pour battre le PSG. On sait que ce sont des joueurs à l'aise techniquement. Si on les laisse dans un temps fort, ça va être facile pour eux. Maintenant, si on met de l'agressivité comme lorsqu'on a joué à Furiani, ça ne va pas être la même chose.

FM : Vous pourrez aussi compter sur vos supporters qui vont faire le déplacement dans la capitale. Ce sera un soutien important j'imagine...

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RB : Notre force, c'est de jouer à domicile. Plus on se sentira chez nous, mieux ce sera pour nous. Les supporters sont très importants pour nous et le club.

FM : Il y a quelques semaines, la Commission de discipline avait décidé de suspendre le stade Armand Cesari pour une seule rencontre suite au comportement des supporters. Comment avez-vous accueilli cette décision ?

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RB : Le jour où l'on a appris cela, on était dégoûté. C'est ce qui pouvait nous arriver de pire. Aujourd'hui, on sait qu'on va recevoir Reims qui sera un concurrent pour le maintien. Il est vrai que c'est bien de battre les gros, mais notre but est de battre les concurrents directs. C'est ce que fait bien Evian cette année. Donc si on peut le faire devant notre public, quoi de mieux.

Sa meilleure saison

FM : Restons avec la Ligue 1. Bastia est en bonne voie pour se maintenir mais reste sous la menace. Comment vous abordez cette période ?

RB : On est menacé, mais il reste sept matches de championnat. Il faut environ six points pour se maintenir. C'est clairement faisable. On sait que chez nous, à domicile, on s'en sort pas mal. À nous de continuer sur cette voie. On ne se prend pas la tête, on prend du plaisir. On vit bien tout en sachant qu'il y a de belles échéances jusqu'à la fin de la saison. Ça va être important. On a beaucoup galéré au début de saison. Là, on a envie de se faire plaisir.

FM : D'un point de vue individuel, quels sont vos objectifs ?

RB : Je n'en ai pas vraiment. J'essaye de jouer tous les matches et d'aider l'équipe à être performante comme j'ai pu le faire ces derniers mois. Mais individuellement, je ne me fixe pas d'objectifs ni de buts ni de passes. Dans ma tête, le but est toujours d'être le plus efficace possible pour le collectif. Si je ne suis pas buteur ou passeur, peu importe, si l'équipe gagne je suis heureux.

FM : Est-ce votre meilleure saison en L1 ?

RB : Je pense qu'avec l'année où l'on finit cinquième avec Sochaux (2010-2011), c'est ma meilleure saison. Avec Sochaux, j'étais plus jeune, plus insouciant. Aujourd'hui, j'ai appris beaucoup de choses. Je lâche la balle plus vite, je fais jouer les partenaires. Je suis plus au service du collectif, c'est une chose importante pour mon poste. Avec la saison où on finit cinquième, c'est ma meilleure saison.

FM : On parle souvent du fait que vous soyez un bon tireur de pénalty. Quel est votre secret pour être aussi bon dans cet exercice ?

RB : Il faut avoir confiance en soi et être concentré. C'est technique. C'est un travail. Pour moi, c'est très important. Les coups de pied arrêtés que ce soit les corners, les coups francs ou les pénaltys peuvent faire basculer un match aujourd'hui. Il faut s'appliquer. Cette saison, j'ai beaucoup travaillé sur ça et ça paye donc je suis content.

Concentré sur Bastia

FM : Mais Ryad Boudebouz ce n'est pas que des pénaltys. Quel est votre plus beau but ?

RB : Monaco, quand je frappe du milieu de terrain d'environ 48 mètres il me semble (24 mars 2010). C'était Stéphane Ruffier qui était dans les buts. C'est bien parce que c'est un bon gardien.

FM : Il y a quelques jours, on a parlé d'un éventuel départ en fin de saison. Est-ce vrai ?

RB : Je ne suis pas au courant de cette information. Je ne sais pas qui a pu dire ça. Comme j'ai dit, il y a des échéances importantes qui viennent. Je n'ai pas envie de me dire que je vais partir, je suis bien à Bastia. C'est une belle ville, un bon club. La ferveur du public me plaît. Après si je dois partir, c'est le destin. Mais aujourd'hui, dans ma tête, je ne suis pas dans l'optique de partir. Si je dois rester, ce sera avec grand plaisir. Il me reste une année de contrat.

FM : Avez-vous eu des touches en France ou ailleurs ? Une expérience à l'étranger peut-elle vous intéresser ?

RB : Non, je n'ai pas eu de contacts. Mon agent, peut-être. Je ne lui demande pas. Je n'ai pas envie de savoir ce qu'il se passe. Mon objectif est d'être bon sur le terrain. Je partirai en vacances en fin de saison et on verra ce qu'il se passera. (...) J'aime le foot. Après s'il faut partir, je partirai. Si je joue et que je prends du plaisir, tout me va.

Fier d'être en sélection algérienne

FM : Vous avez été convoqué pour le dernier rassemblement de l'Algérie mais vous étiez blessé. Que représente la sélection pour vous ?

RB : C'est valorisant. Cette équipe, je l'ai choisi depuis tout jeune. Quand le coach fait appel à moi ou qu'il m'appelle au téléphone, ça me fait plaisir parce qu'il voit les efforts que je fais. J'ai été touché quand je n'ai pas été pris surtout pour les raisons qu'on a donné. Ce qui n'était pas grave à mes yeux. Je suis passé au-dessus. Je suis très content quand le coach m'appelle. C'est une fierté pour moi de jouer pour l'Equipe d'Algérie.

FM : Vous avez très vite choisi les Fennecs. Nabil Fekir, lui, a mis plus de temps à prendre cette décision. Qu'avez-vous pensé de toute cette agitation autour de lui ?

RB : C'est un choix très difficile. Je le respecte. En dehors de ses choix, c'est un jeune joueur. On peut parfois dire des bêtises quand on est jeune. Je pense que l'erreur qu'a fait Fekir, c'est qu'il a un peu trop tardé. Les gens attendaient beaucoup de lui. Aujourd'hui, ça ne change rien. Quand je le regarde jouer, je prends du plaisir. J'aime son style et son entente avec Alexandre Lacazette. Comme tout footballeur, il a fait un choix, il faut le respecter.

FM : Que pensez-vous de l'arrivée de Christian Gourcuff à la tête de la sélection ?

RB : Sans langue de bois, pour moi c'est un super coach. Je l'ai eu lors d'un rassemblement. Ses entraînements, sa façon de s'exprimer, c'est le football pour moi. J'aime le foot. J'aime le jeu. J'aime m'amuser et prendre du plaisir. Et avec Gourcuff, c'est ça. Il a une vision du foot qui me plaît.

FM : On a tendance à l'oublier, vous étiez au Mondial 2010. Quatre ans après, vous n'étiez pas au Brésil. Sachant tout ce qu'il s'est passé pour l'Algérie, était-ce un regret pour vous ?

RB : Oui, c'est un grand regret. Je voulais absolument faire ce Mondial. C'est le destin et je l'accepte. Je suis fier de ce qu'a fait l'Equipe d'Algérie, mon équipe, durant ce parcours qui a été remarquable.

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