Entretien avec… Samir Malcuit : « Vu que je suis supporter de l’OM depuis tout petit, être ici est un rêve »

**Foot Mercato : Tout d'abord Samir, comment allez-vous ?

Samir Malcuit :** Ça va merci, ça peut aller.

**FM : Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?

SM :** J'ai commencé à Clichy, dans la région parisienne. Le club était en District, en 15 ans District. J'ai fait deux ans là-bas, ensuite je suis parti un an à Levallois en niveau DHR. Et après, j'ai fait toutes mes classes au Racing, des 19 Nationaux jusqu'en National et CFA.

**FM : Quelles sont vos principales caractéristiques sur un terrain ?

SM :** Déjà, je suis quelqu'un de hargneux donc je cours beaucoup. Je défends, je travaille beaucoup pour l'équipe. Je suis assez spontané. Devant le but, on va dire que ça va et au niveau de mes appels aussi. Après, comme je n'ai jamais été dans un centre de formation, j'ai beaucoup appris via la télé en regardant les déplacements des joueurs. Ça m'a beaucoup aidé.

**FM : Avez-vous donc des modèles en particulier ?

SM :** Alors moi, mon modèle, c'est Andriy Shevchenko. C'est d'ailleurs pour ça que je porte le numéro 7. Après, à l'heure actuelle, ce qui se fait de mieux c'est Messi et Cristiano Ronaldo. Mais là, ce sont des extra-terrestres ! Quand on les voit, ils ont vraiment des caractéristiques propres à eux. Maintenant, moi j'aime bien voir un joueur comme Gameiro car il prend la profondeur et c'est quelqu'un de très intelligent dans ses appels.

**FM : Vous avez atterri l'été dernier à l'Olympique de Marseille. Comment se sont noués les contacts ?

SM :** Je sortais d'une saison au Racing, j'avais marqué 17 buts en CFA. Je devais signer pro à Charleroi, en Belgique, et Monsieur José Anigo m'a appelé. Il voulait un joueur ni jeune ni vieux pour encadrer les jeunes du centre de formation en équipe réserve, mais qui avait le potentiel d'évoluer avec les pros. Mon potentiel les a séduit, et ils m'ont contacté. Vu que je suis un supporter de l'OM depuis tout petit, on va dire que c'était un rêve. Je n'ai donc pas hésité et j'ai foncé, malgré le fait que j'avais la possibilité de signer un contrat pro à Charleroi. Ça s'est fait comme ça, naturellement.

**FM : Quel regard portez-vous sur votre saison marseillaise ?

SM :** Cette première saison a été assez difficile. Il m'a fallu quatre mois pour trouver un appartement, j'ai eu un problème personnel qui m'a beaucoup affecté. Ça m'a donc vraiment perturbé au niveau de ma préparation. Le début n'a pas été évident. Et le niveau était nouveau pour moi. La DH parisienne et la DH marseillaise, ce n'est pas du tout le même niveau. Jouer contre des équipes qui sont à 6 ou 7 derrière, moi je n'avais pas connu ça avant de venir ici. Il a fallu que je m'adapte aussi au fait de jouer avec les jeunes. Ça a été assez difficile, je n'ai pas fait une année exceptionnelle. Maintenant, le plus important, c'est que j'ai amené ma pierre à l'édifice pour que l'équipe puisse monter en CFA2, ce qui a été le cas. On a un niveau un peu plus correct par rapport au statut du club et au potentiel des jeunes. J'espère montrer au coach qu'il ne s'est pas trompé en me recrutant. Il y aura un peu plus d'espaces en CFA2. Vu que je suis quelqu'un qui prend beaucoup la profondeur, j'espère montrer que j'ai le potentiel d'être en équipe pro. Peut-être que ça a aussi été une erreur de ma part l'année dernière. J'ai été dans l'effectif pro assez tôt, et je me suis mis une pression tout seul. Vu que je suis très ambitieux, arriver de CFA et m'entraîner tout de suite avec des Lucho et compagnie, jouer avec eux contre Ajaccio... On est sur un petit nuage ! Et au lieu de me mettre une pression positive, je me suis mis une pression négative.

**FM : Car comme vous le dites, passer de la CFA à des entraînements avec Lucho et consorts, c'est un changement de monde radical...

SM :** Ah, c'est radical ! Déjà, au niveau de l'intensité, tout va beaucoup plus vite. Dès qu'on fait une erreur technique, ça se voit direct. Et puis bon, on apprend aussi à vitesse grand V. On joue avec des Lucho, Cheyrou, André Ayew et compagnie... Dès que vous faites un appel, vous avez le ballon. Ce qui n'est peut-être pas le cas avec la réserve ou la CFA (rires). Même si ça m'a perturbé, j'ai appris beaucoup de choses. Donc je pense que cette année va être meilleure.

**FM : Vous avez un rôle d'encadrement auprès des plus jeunes. Quel regard portez-vous sur des Billel Omrani ou Chris Gadi ?

SM :** Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui ont un fort potentiel. Comme vous l'avez dit, il y a Billel, qui a d'ailleurs signé pro. Il y a Chris Gadi, il y a aussi Najib Ammari que peu de gens connaissent mais qui a un fort potentiel. Ils ont chacun leurs propres caractéristiques. Mais comme je leur ai dit : ça ne passera que par le travail et l'humilité. S'ils intègrent ces éléments-là et qu'ils écoutent les anciens, et bien il n'y aura pas de problème pour qu'ils suivent leur carrière tranquillement. Mais ce sont de jeunes joueurs prometteurs en tout cas.

**FM : Quelles sont vos ambitions pour cette saison ?

SM :** Déjà, me rattraper de la première année. Je ne suis pas satisfait de ma première année, surtout au niveau des stats. Je suis un compétiteur, et si je fais du foot c'est pour gagner et marquer des buts. Je crois que j'ai fini avec 6 buts, alors que je sortais d'une saison à 17 buts en CFA. Il y a eu un gros trou. Je veux me concentrer sur cette année. Je me suis fixé un objectif de buts, je vous dirai à la fin de l'année si je l'ai atteint ou pas (rires). J'espère marquer beaucoup, et que l'équipe puisse retrouver le CFA. Le CFA2 c'est peut-être mieux que la DH, mais il y a moyen de monter en CFA. Ça passera par beaucoup de travail.

**FM : L'idée de faire vos premiers pas en pro lors d'un match officiel est-elle dans un coin de votre tête ?

SM :** C'est une idée qui m'a paralysé lors de la première année. C'est l'erreur que j'ai faite, je me suis dit que ça y est j'y étais. Le coach me l'a dit, si l'équipe gagne 2-0 ou 3-0 et que je ne marque pas, ça ne l'intéresse pas. C'est ça le football, soit tu es efficace soit tu ne l'es pas. Je veux donc d'abord me concentrer sur moi. Après, si je suis performant avec la réserve et que Monsieur Deschamps estime que je peux avoir ma chance, il n'y aura pas de problème. Et je pense que je saurai mieux gérer la pression. Mais si les pros sont dans un coin de ma tête, je me concentre sur moi, mon football, et la réserve.