Entretien avec... Sylvain Marchal : « À Saint-Étienne il y a tout pour que ça marche »

Par Pierre-Alexandre Bevand
7 min.
Sylvain Marchal tout sourire à Saint-Etienne @Maxppp

Il est de l'avis de tous les observateurs celui qui a stabilisé le secteur défensif de l'AS Saint-Étienne. Sylvain Marchal est assurément la bonne pioche du recrutement estival des Verts. Le défenseur de 30 ans revient pour Foot Mercato sur le bon début de saison de son équipe et sur les ascensions fulgurantes de Payet et de Koscielny.

Foot Mercato : Tout d'abord Sylvain, comment allez-vous ?

Sylvain Marchal : Ça va, j'ai raté le dernier match contre Marseille suite à un petit problème à la cuisse lors de la mise en place. C'était un peu embêtant mais là je me suis entraîné toute la semaine donc ça va.

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FM : L'ASSE 2e de Ligue 1, c'est une surprise pour vous ?

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SM : Oui et non, disons qu'on démarre le championnat pleins de bonnes intentions en espérant faire du mieux possible. Le club sortait de deux saisons difficiles donc on espérait faire un bon début de saison mais on ne savait pas trop où on allait. Mais on a eu la chance que la mayonnaise ait pris assez vite et que les bons résultats en ont entraîné d'autres.

FM : À titre personnel, comment jugez-vous votre début de saison et votre adaptation ?

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SM : L'adaptation s'est très bien passée, avec le groupe tout s'est bien passé, j'ai pris mes repères assez vite. Le petit pépin physique avant Marseille m'a fait un peu de mal et j'ai aussi pris un carton rouge à la dernière minute contre Lens. Ce sont un peu les deux points négatifs parce que je n'ai pas pu enchaîner tous les matches mais à part ça, ça se passe bien.

FM :**Qu'est-ce qui vous a séduit chez les Verts ?**

SM : Tout ce qui se passe actuellement, c'est à dire que c'est un club à part, où il y a un enthousiasme énorme. Il y a tout pour que ça marche, un potentiel public énorme, un gros passé, un club historique. Je n'ai jamais eu autant de sollicitations de la part de mes amis ou de ma famille pour avoir des maillots que depuis que je suis à Saint-Étienne. C'est un club à part et puis l'envie de débuter une autre aventure collective. Ce sont tous ces éléments-là.

FM : Avez-vous eu d'autres offres ?

SM : Oui, il y avait d'autres offres mais j'ai privilégié St-Étienne.

FM : Comment se passe votre association avec Sylvain Monsoreau ?

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SM : Elle se passe bien. Mis à part le premier match où on avait pris trois buts à Paris, on n'a pas pris beaucoup de buts. Au niveau du jeu on a un peu la même sensibilité, c'est à dire qu'on aime bien relancer assez proprement, on est dans l'anticipation et dans le placement. Ça se passe bien, maintenant ça demande confirmation.

FM : Après ce début de saison réussi, allez-vous revoir vos objectifs à la hausse et être plus ambitieux ?

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SM : On est ambitieux de tout façon, on a envie de gagner les matches qui se présentent à nous. Le classement est un petit peu anecdotique mais c'est vrai qu'en gagnant nos matches on peut rester en haut. Après je ne pense pas qu'il faille se fixer d'objectifs à long terme, il faut avoir envie de continuer sur cette dynamique, de progresser dans le jeu. C'est ça qu'il faut garder et éviter de regarder trop sur le long terme et comme on dit « prendre les matches les uns après les autres ». Je pense que c'est comme ça que l'on progressera.

FM : Quel est votre rôle dans le vestiaire avec Laurent Batlles ? Vous apportez votre expérience afin d'encadrer les jeunes ?

SM : Forcément, plus on a d'expérience, plus on encadre les jeunes. Moi je ne suis pas quelqu'un qui fait forcément de grands discours. Si mon attitude ou ma façon d'aborder les matches peuvent servir aux jeunes tant mieux. J'ai eu la chance de commencer à Metz dans un cadre où il y avait pas mal d'anciens. C'est en apprenant de ces joueurs là qu'on arrive à progresser, en regardant ce qu'ils font, de bien ou d'un peu moins bien. Donc si jamais ma présence ou celle de Laurent permet aux jeunes d'être encadrés et de bénéficier de ça en matches en étant plus performants, tant mieux pour l'équipe.

FM : Quelle est la part de Christophe Galtier dans la réussite du club cette saison ? On dit que c'est lui fait la différence, qu'en pensez-vous ?

SM : Je crois que c'est un tout. L'entraîneur apporte à ses joueurs en leur permettant d'être meilleurs sur le terrain au travers d'une organisation et des entraînements qu'il propose, des discours et d'un travail qu'il fournit au quotidien. Les joueurs lui rendent en étant performants sur le terrain et en faisant en sorte que les résultats soient bons. C'est ce qui met en valeur son travail. C'est gagnant-gagnant, tout le monde y gagne et c'est comme ça que cela doit fonctionner et lui nous apporte tout ça avec sa façon de diriger, de manager, sa façon de faire tout simplement. Il faut maintenant que cela continue.

Son avis sur Payet et Koscielny

FM : Dimitri Payet vient d'honorer ses premières sélections sous le maillot bleu, êtes-vous étonné par son ascension ?

SM : Quand le collectif marche, les joueurs les plus talentueux sont mis en avant, ce qui n'était pas le cas ces deux dernières saisons. Là il a la chance d'évoluer dans une équipe où ça fonctionne bien, où il y a un certain équilibre, des résultats, une osmose et une solidarité sur le terrain. Tout le monde en bénéficie, aujourd'hui c'est plus lui, ponctuellement ce seront peut-être d'autres joueurs mais en tout cas c'est une bonne chose pour lui et c'est valorisant pour l'équipe et le club en général.

FM : Votre ancien coéquipier à Lorient, Laurent Koscielny, a signé à Arsenal cet été. Êtes-vous surpris par sa trajectoire ?

SM : Ce qui est surprenant c'est la rapidité avec laquelle cela s'est fait. Honnêtement, pour avoir évolué avec lui une saison, on s'est vite aperçu que c'est un joueur avec toutes les qualités du défenseur moderne et qui est armé pour faire une très grande carrière donc de ce point de vue là ce n'est pas très surprenant. Après, passer de Tours à Lorient puis à Arsenal en deux saisons c'est un peu surprenant mais c'est la preuve qu'il peut y avoir des petits ratés dans la formation et qu'on peut réussir par la suite. C'est bien pour lui et j'espère qu'il ne va pas s'arrêter là.

FM :**Peut-il aspirer à l'équipe de France à court ou moyen terme ?
**

SM : Oui, je pense. Après, il a peut-être la malchance de ne pas avoir été là au tout début de l'ère Laurent Blanc. Il y a une charnière centrale qui a l'air de se mettre en place donc il part peut-être avec un handicap mais sur le court ou le moyen terme je pense qu'un jour ou l'autre il intégrera l'équipe de France. Il en a toutes les qualités.

FM : Et vous, est-ce que vous pensez aux Bleus ?

SM : J'ai eu la chance de faire toutes les sélections de jeunes mais malheureusement j'ai eu pas mal de pépins physiques qui ont freiné ma progression. Quand on rate les bons wagons, c'est plus ou moins terminé. Mais bon, ce n'est plus trop un objectif.

FM : Avez-vous des regrets quant à votre carrière ?

SM : Non, pas du tout. Il y a des choses que j'aurais pu faire différemment. J'ai eu des blessures en début de carrière et puis je pense que sur la durée d'une carrière on a plus ou moins ce qu'on mérite. Pour faire mieux, c'est qu'il me manquait des choses et puis ce que j'ai fait n'est pas trop mal donc c'est que j'ai certaines qualités. Il me reste 4-5 ans de carrière, pourquoi ne pas étoffer mon palmarès à travers des coupes ? Ce serait bien.

FM : Pensez-vous à votre après carrière ?

SM : Oui j'y pense parce que ça passe vite. Pourquoi ne pas rester dans le foot, après ça dépendra des opportunités et de l'âge auquel j'arrête. C'est difficile d'avoir un plan d'après carrière bien précis mais j'y pense et je m'y prépare tout doucement.

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