Entretien avec Vincent Guérin : « Le PSG est à côté de la plaque sur le recrutement »

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
PSG @Maxppp

Ancien milieu de terrain légendaire du PSG, ancien entraîneur de l'équipe jeune, Vincent Guérin est aujourd'hui à la tête de sa société, VGS, et prépare activement le 1er "Tournoi des Légendes". Il s'est confié à Foot Mercato, sur son actu et a livré son ressenti sur la saison du PSG. Avec un tacle sur la gestion du mercato.

Foot Mercato : Votre avez créé une société, VGS, dans le domaine de l'événementiel, des relations publiques ou encore dans la gestion de l'image. Vous vous occupez d'ailleurs d'Adil Rami.

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Vincent Guérin : C'est un peu nouveau. Ca s'est fait au travers d'une rencontre avec son entourage, en l'occurrence son avocat, dans un premier temps. On a discuté, on s'est déplacé à Séville pour rencontrer Adil et son environnement, pour pouvoir le jauger un peu, et si on pouvait collaborer par rapport à ses valeurs. Ça a matché et depuis on collabore sur la gestion de son image. Par exemple, on fait évoluer sa communauté Facebook, pour faire monter le nombre de followers. On s'est fixé des objectifs par rapport à cela. Cela nous est un peu tombé dessus, c'est quelque chose d'intéressant. Le fait d'avoir été joueur professionnel permet d'avoir une autre vue des choses.

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FM : L'impact des réseaux sociaux est désormais énorme pour les joueurs de foot. Trouvez-vous cela positif ou désolant ?

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VG : Il y a des bonnes choses et des mauvaises, des avantages et des inconvénients. Il faut se prémunir des inconvénients et aller vers les avantages. Il faut faire attention à sa communication. C'est important pour les joueurs ou pour n'importe quelle personne qui a de la notoriété. Il faut être pertinent et cohérent part rapport à sa communication.

FM : Auriez-vous aimé, à votre époque, évoluer dans un tel environnement ?

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VG : Moi ça ne m'aurait pas déplu. Je pense que j'aurai été pertinent. À l'époque, c'était différent mais je pense que pour les journalistes j'étais aussi une bonne pioche, donc les réseaux sociaux, ça aurait pu être positif.

FM : Parlons un peu du PSG. Faites-vous partie des sceptiques concernant Unai Emery ou lui laissez-vous encore du temps avant de le juger ?

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VG : Il faut toujours laisser du temps à un entraîneur, c'est une évidence. De par son effectif, il est largement au-dessus en championnat. Maintenant dans le contenu, dans les résultats, il y a eu quelques couacs. Après, il n'y a pas eu de recrutement. C'est comme s'il n'y avait rien eu à l'intersaison, et c'est assez incroyable. Emery a quand même un effectif de qualité. Mais quand on est un club qui veut rêver plus grand, on aspire à autre chose en terme de recrutement pour espérer aller loin en Europe. Et là on est à côté de la plaque.

FM : Vous pensez donc que le PSG a raté son virage l'été dernier ?

VG : La stratégie sportive pose question. Quand Leonardo était là, il a mis en place des bases très solides dans le recrutement. Depuis on a l'impression qu'il n'y a plus de pilote sportif. Trapp, acheté je ne sais pas combien, aujourd'hui il est remplacé par un joueur formé au club. Tant mieux c'est super, je pense que c'est génial, mais c'est une erreur de casting. Ou encore David Luiz qu'on achète et qu'on revend très peu de temps après... Niveau sportif, depuis que l'ère Leonardo est arrivé à échéance (départ d'Ibrahimovic et Motta, Silva, Maxwell se rapprochant de la fin de carrière), il n'y a pas non plus de profil à ces postes-là pour suppléer et préparer l'avenir.

FM : On a l'impression désormais que le PSG veut plus mettre en avant son centre de formation que lorsque vous entraîniez l'équipe jeune (2005-2007), malgré un effectif plus riche.

VG : Je ne suis pas forcément d'accord. J'ai passé deux ans à la tête de l'équipe et 12 joueurs font une carrière professionnelle aujourd'hui, ce qui est énorme. J'ai vu passer les Sakho, Chantôme Ngog, Mabiala, j'en passe certainement quelques-uns... (comme Sankharé, Mulumbu ou Ngoyi par exemple, ndlr) Ils ont intégré l'effectif pro, et même fait quelques matches avec l'équipe première. Ça a toujours été plus ou moins le cas je pense. Il y a toujours eu de la place pour le centre de formation. Ça a toujours été compliqué d'intégrer le groupe professionnel. Là, le fait qu'il n'y ait pas de recrutement, ça laisse plus de place aux jeunes.

FM : Justement, parmi les jeunes pousses que vous avez entraînées, lesquelles auraient pu avoir une meilleure carrière selon vous ?

VG : Je pense que David Ngog aurait pu faire mieux. Il est parti trop vite et trop tôt à Liverpool, sans jouer beaucoup. Ça a été pénalisant pour lui. Je pense que Clément Chantôme aurait dû faire une carrière encore meilleure. Il a été blessé au mauvais moment aussi, alors qu'il sortait d'une super saison. Mais c'est comme ça. Il y a des choix à faire, il faut faire les bons. Pour David Ngog, ça n'a pas forcément été le cas.

Vincent Guérin organise le premier "Tournoi des Légendes" à Paris le jeudi 1er décembre prochain.

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