Fabrizio Ravanelli tacle Ajaccio et insiste pour l’OM !

L'été dernier, l'AC Ajaccio réalisait un joli coup médiatique en s'offrant les services de l'entraîneur des jeunes de la Juventus, Fabrizio Ravanelli. De retour en Ligue 1 treize ans après avoir quitté Marseille, l'ancien attaquant du club phocéen n'a cependant pas fait long feu en Corse. Limogé par le président Orsoni le 2 novembre dernier après cinq défaites de rang et une piètre dix-neuvième place au classement, l'Italien se défend aujourd'hui dans les colonnes de France Football en mettant en cause le manque d'ambition de ses anciens dirigeants, à commencer par celui du président Orsoni.

« Une des plus grandes erreurs qui peut arriver dans la construction d’un projet, c’est que les trois composantes d’un club –le staff technique, les joueurs et les dirigeants- ne croient et ne participent pas à ce projet avec la même intensité. Quand ça arrive, et c’est arrivé à Ajaccio, le projet est déjà fini automatiquement. Après mon départ (le 2 novembre), le président Orsoni a déclaré qu’avant le match contre Lyon le directeur sportif de l’ACA lui avait dit que même si on gagnait contre l’OL, on n’allait pas tenir… Si le premier n’y croit pas, le président ou le directeur sportif, comment tu peux obtenir de bons résultats ? Le lendemain de notre défaite face à Nantes, le président d’Ajaccio m’avait déjà dit que c’était fini. (…) J’aurais dû, assurément, avoir plus de temps. Pour porter notre projet plus en avant. »

Souvent critiqué pour avoir imposé aux joueurs de l’ACA, qui luttent pour leur maintien en L1, une préparation digne des plus grands clubs européens, Ravanelli estime pour sa part qu’il ne visait pas trop haut. Bien au contraire. « Vous me dites que l’on est Ajaccio et non Chelsea, le Milan… Voilà l’erreur qui est toujours faite ! Comment peux-tu t’améliorer si tu penses toujours avec la mentalité d’un petit club ? On doit se dire : « On sait que l’on est une petite équipe, mais on doit se comporter avec la mentalité d’une grande. » Si on veut progresser, on doit penser comme le PSG, Monaco, Marseille, Arsenal, le Barça. Si je suis Ajaccio et que je regarde toujours mon petit jardin, je ne progresserai jamais ! » Un tacle de l’ancien attaquant de la Juventus qui ne l’empêche pas pour autant de faire son autocritique. Une autocritique teintée tout de même d’une certaine amertume envers ses ex-joueurs. « Je crois que c’est beaucoup plus difficile d’entraîner des enfants que de grands garçons. Chaque travail demande toujours une grande autocritique. Moi aussi j’ai commis des erreurs à Ajaccio. Personne n’est infaillible. Si je revenais en arrière, je me comporterais différemment sur certains points. Au lieu de vouloir apporter mes innovations dès le premier jour, notamment au niveau des mentalités, peut-être aurions-nous pu y aller graduellement, pas à pas. J’ai peut-être exagéré… »

Aujourd'hui libre de tout contrat, Ravanelli souhaite retrouver rapidement une équipe. Un club qui pourrait être l'Olympique de Marseille, une formation à qui que le Transalpin ne cesse de faire des appels du pied. « Ce passage à Ajaccio ne m’a pas cramé. Parce que je crois que le temps dira qui est vraiment Fabrizio Ravanelli. » Une confiance à toute épreuve qui lui permet même d’envoyer un message au président de l’Olympique de Marseille qui a récemment limogé Elie Baup. « Tout le monde sait que ça me plairait d’entraîner l’OM. Là-bas, on y verrait réellement mon travail. (…) J’espère que le coup de fil arrivera. » Cet énième appel du pied à Vincent Labrune sera-t-il pour autant entendu par le président olympien ?