Football et Ramadan font-ils bon ménage ?

Par Khaled Karouri
3 min.
Oumar Diop @Maxppp

Cette reprise n’est pas de tout repos, et encore moins pour les footballeurs de la communauté musulmane, pratiquant le Ramadan. Comment concilier la pratique du jeûne et celle du sport de haut niveau ?

L’été sera chaud. Et pour les footballeurs faisant partie de la communauté musulmane, la reprise démarre sur les chapeaux de roue. Car non contents de devoir se coltiner deux voire trois séances par jour pour se préparer pour la saison à venir, ces derniers doivent jongler avec le Ramadan. Un mois de jeûne qui, chez le sportif de haut niveau, peut poser problème. En effet, ne pas boire ni manger avec cette chaleur et vu la période de préparation n’est pas forcément bien vu par les clubs et les médecins. Tout est question d’adaptation et de culture. Ainsi, de l’autre côté de la Méditerranée, en Algérie, tout est fait pour permettre aux joueurs de gérer cela au mieux, comme nous le confirme Sofiane Zaaboub, joueur de Sétif :

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« Les clubs professionnels s’adaptent durant ce mois et facilitent la tâche aux joueurs pour ne pas prendre du retard et éviter les blessures tout en gardant le même rythme de travail. Le Ramadan 2013 tombe en pleine préparation d’avant-saison et malgré la chaleur de l’été, 2 entrainements par jour seront programmés, l’un avant le repas (physique) et l’autre séance quelques heures après le repas (tactique, technique, matches amicaux). Dans tous les cas, c’est clair qu’en ayant fait le Ramadan en Europe, la difficulté est moindre de l’autre coté de la Méditerranée. La facilité vient du fait que tout le monde le pratique et que les entraineurs internationaux jouent le jeu ».

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Dans l’Hexagone en revanche, le Ramadan divise. La preuve avec le jeune espoir de l’Olympique de Marseille, Oumar Diop, qui nous confirme pratiquer le jeûne malgré les contre-indications des médecins du club : « Je fais le jeûne tout le temps, sauf les jours de match. Après, le club n’est pas toujours d’accord, de même pour les médecins, parce que c’est vraiment difficile de le faire en pleine préparation. Pendant les entraînements, j’essaie de ne pas me mettre dans le rouge. Avec 3 entraînements par jour, c’est très difficile de récupérer. Après les séances, il faut beaucoup boire, parce que la déshydratation entraîne beaucoup de blessures. J’essaye de respecter ma foi et de la suivre du mieux que je peux ».

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Interrogé sur le site officiel du club phocéen, le responsable de la cellule médicale de l’OM, docteur Christophe Baudot, s’explique plus en détails : « Le choix de faire le Ramadan est une démarche personnelle comme tout ce qui touche aux aspects religieux. Toutes les mesures seront prises en pleine conscience entre le staff médical et les joueurs pour que cette étape ait le moins de répercussions physiologiques tout en respectant les aspects psychologiques liés à cette période ». Libre donc à chaque joueur, selon sa foi, de pratiquer ou non.

Une attitude également suivie par l’autre Olympique. Du côté de Lyon en effet, Rémi Garde s’est évertué à dialoguer avec ses joueurs pour trouver la meilleure solution, comme il nous le révèle en conférence de presse : « Le médecin et moi-même avons fait le tour des joueurs susceptibles de commencer le Ramadan. Ils vont pouvoir l’effectuer les jours de repos, et le prolonger jusqu’à ce qu’ils se soient mis en accord avec les règles qu’ils suivent. Ils sont très responsables, veulent bien faire leur métier, ont des contraintes religieuses. Tant qu’on peut trouver un compromis entre les deux il n’y a pas de problèmes. Ça s’est bien passé jusqu’à présent, je ne doute pas qu’il en soit de même cette année ». Tant que la méthode convient à tout le monde.

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