Gros plan sur les dessous de la course au maintien en L1

Par Dahbia Hattabi
8 min.
Gros plan sur la course au maintien @Maxppp

Dix matches pour sauver sa tête, voici en résumé la préoccupation actuelle d'une bonne partie des clubs de l'élite. En effet, dans dix journées nous connaîtrons le dénouement de la L1 version 2014-2015. Foot Mercato vous propose de plonger au cœur de la course au maintien en compagnie de joueurs concernés de près par cela.

"L'important, c'est les trois points". Une phrase qui prend plus que jamais tout son sens pour les clubs jouant le maintien. Car chaque point compte lorsque l'on tente de sauver sa tête en Ligue 1. À dix journées du terme de l'exercice 2014-2015, 13 clubs de l'élite n'ont pas encore atteint le fameux seuil des 42 points minimum pour conserver leur place en L1. Si certains en sont proches à l'image du LOSC ou de Rennes, d'autres restent sous la menace. Sept points séparent d'ailleurs Bastia, 10e, de Toulouse, premier relégable. Autant dire que les dix derniers actes de L1 seront palpitants. Une période que l'on veut aborder dans le calme et la sérénité du côté du Stade de Reims (12e). Les joueurs ont pour ordre de ne pas parler aux médias car le maintien n'est pas acquis. Un maintien que le Sporting Club de Bastia, plusieurs fois relégable cette saison, veut assurer au plus vite nous explique Ryad Boudebouz. «Avec le groupe, on veut ces 42 points avant le 11 avril comme ça on ira à Paris l'esprit tranquille pour jouer la finale de la Coupe de la Ligue. Ça serait bien d'y aller serein. Notre maintien se jouera à domicile. Si on gagne nos matches ici, ce sera plus facile».

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Pour d'autres, la situation est encore un peu plus complexe. C'est le cas du FC Lorient (17e): «La lutte pour le maintien sera très compliquée, précise Lamine Gassama. On n'est pas très loin de la zone rouge. On se met un peu plus de pression par rapport à la situation. Ces derniers temps on a perdu des matches pas parce qu'on a été mauvais. Ça nous rassure un peu. On sait qu'on a des principes de jeu. Mais on sait aussi que derrière, Toulouse n'est pas à sa place. Au quotidien c'est dur. On sait qu'en cas de contre-performances et que si Toulouse gagne, on peut vite se retrouver dans une situation difficile». Au TFC (18e) justement on fait tout pour éviter la descente en Ligue 2 nous confie Jean-Daniel Akpa Akpro : «On sait qu’on est menacé depuis deux ou trois matches. Maintenant, à nous de mettre des ondes positives dans nos têtes et de ne pas trop penser à ça. On doit se libérer et jouer notre football comme on a su le faire auparavant. Il faut mettre toutes les chances de notre côté ça va passer. Si on y croit, on peut se maintenir». Une tâche qui semble encore plus difficile à accomplir pour Lens et Metz, derniers avec 22 points. «On ne va pas se mentir pour se maintenir il va falloir passer par l'exploit. C'est encore faisable. On positive et on travaille dans ce sens-là pour mettre toutes les chances de notre côté et y croire jusqu'au bout», nous explique le Messin Bouna Sarr.

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Une attitude positive

Autant dire que ces équipes n'ont plus forcément le droit à l'erreur. Bouna Sarr en est parfaitement conscient : «Maintenant, plus les matches vont passer, moins on va gagner, plus ça va devenir difficile. Les points qu'on n'a pas pris avant il faudra les prendre maintenant». Un sentiment que partage Jean-Daniel Akpa Akpro «Normalement, ça devrait être comme ça à tous les matches. On devrait se dire tout le temps qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Si on se l’était dit, on aurait pu faire une bien meilleure saison et être plus performant. Ce n’est pas le cas».Menacés, les joueurs gardent cela dans un coin de la tête sans forcément ressentir cette pression au quotidien. C'est le cas à Évian nous explique Kassim Abdallah : «Dans le vestiaire, ça se passe plutôt bien. On a les mêmes habitudes. Il y a toujours eu une bonne ambiance entre nous. On reste concentré sur notre objectif. On ne se met pas de pression particulière. On est dans un club qui est habitué à jouer le maintien donc disons qu'on le vit bien».

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Pas de pression non plus du côté de Lorient où c'est la positive attitude qui prédomine. «C'est comme d'habitude, précise Lamine Gassama. Le coach nous dit qu'il faut rester positif. C'est bien parce que Lorient n'est pas un club où il y a énormément de pression. On peut bosser dans le calme. Ça nous permet de rester concentrés et de ne pas se mettre de pression inutile». Idem pour Bouna Sarr à Metz : «Inconsciemment, je pense qu'il y a la pression du résultat quand on débute les matches. Mais que ce soit à l'entraînement ou au quotidien, on n'a pas une pression énorme». Des sourires, il y en a aussi du côté de l'Ile de Beauté. «À l'entraînement, on rigole, on prend du plaisir, déclare Boudebouz. Quand on gagne, c'est plus facile. Depuis la reprise en janvier, le groupe est transformé. Il y a eu cette série de 14 matches sans défaite. Pour la suite de la saison, on est assez confiant. Il ne faut surtout pas changer d'état d'esprit. C'est ce qui fait notre force». Un groupe fédéré et concentré, de la joie et de la bonne humeur, des points importants au moment d'aborder un sprint final particulièrement tendu.

Un œil sur les autres

Si chaque équipe compte sur elle-même, elle garde aussi un œil sur ses adversaires directs. Premier réflexe après chaque rencontre, regarder les résultats des autres indique Lamine Gassama : «C'est automatique (rires). Après la fin d'un match, on se préoccupe aussi des concurrents directs pour voir s'ils ont gagné des matches. On regarde le classement pour savoir à quelle place on se situe. On se préoccupe de l'adversaire, mais on sait que si on arrive à gagner les matches c'est mieux». Mais ce n'est pas le cas de tous. «Personnellement, je ne regarde pas trop les autres équipes, déclare Akpa Akpro. Pourtant, en ce moment je devrais le faire. Je me concentre toujours sur mon équipe». Quoi qu'il en soit, dans cette période charnière, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ce n'est pas Kassim Abdallah qui dira le contraire : «Je serais un menteur de vous dire que je ne regarde pas les résultats des autres. On essaye de se concentrer sur nous. Forcément, les défaites des autres font notre bonheur».

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Le calendrier est aussi à prendre en considération en cette période d'incertitude. Mais ce n'est pas forcément un élément déterminant à écouter les joueurs dont Lamine Gassama : «Il nous reste des équipes qui jouent le titre et pas mal de concurrents directs. Le calendrier va être dur pour tout le monde. On ne va pas forcément jouer le maintien face au PSG ou l'OM. Mais plutôt quand on va aller chercher des points à Lens ou à Metz, ou à domicile contre Caen ou Rennes. Le calendrier est peut-être favorable parce qu'il nous reste des concurrents». Il s'agit donc d'une sorte de mini-championnat entre équipes mal classées. Un avis que partage Ryad Boudebouz : «Je pense que le calendrier est beaucoup plus difficile pour d'autres équipes. On a battu Paris chez nous, donc on peut battre tout le monde. On sait qu'ici on est solide défensivement. Il nous reste Caen et Guingamp à domicile. Ce genre de matches, si on les gagne c'est quasiment bouclé. Mais tant qu'on a pas 42 points voire plus, on va se poser des questions. On a envie de prendre un maximum de points».

L'expérience, un plus

Dans ce genre de situation, l'expérience constitue forcément un plus. Habitué à jouer la course au maintien, Évian avait sauvé sa peau lors de l'ultime journée la saison dernière. C'était lors du match de la peur face à Sochaux (victoire 3 à 0, Ndlr). Une rencontre qui comptera au moment d'aborder le sprint final.« La majorité de l'équipe n'a pas envie de revivre ça, insiste Kassim Abdallah. On est tous conscients que c'était une situation difficile à vivre. J'espère qu'on ne revivra pas la même situation. On va tout faire pour se maintenir avant». À Bastia, de nombreux cadres à l'image de Boudebouz sont habitués à gérer ces matches couperets. «J'ai l'habitude de jouer le maintien. La différence se fait au niveau de l'état d'esprit et de l'agressivité sur le terrain. Quand tu es menacé, tu n'as plus le temps de faire du beau jeu. Il faut gagner et prendre le maximum de points. Il faut remporter les matches à domicile. C'est la force du Sporting. C'était pareil avec Sochaux. Pour les joueurs qui n'ont pas l'habitude, c'est important d'avoir des cadres qui te parlent, te mettent en confiance, te disent quoi faire. C'est un plus».

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Un "plus" sur lequel le FC Lorient ne comptera pas forcément. Hormis en 2011-2012, le FC Lorient gérait plutôt sereinement les fins de saison ces dernières années. Dix-septième, l'effectif des Merlus est moins habitué d'après Lamine Gassama : «Il y a très peu de joueurs habitués à jouer le maintien. Jordan Ayew, quand il était à Sochaux, a un peu plus d'expérience. Mehdi Mostefa aussi. Mais on a un groupe relativement jeune qui n'a jamais joué la course au maintien. Bastia par exemple est très expérimenté à ce niveau-là. Après nous avons d'autres qualités. On pourra aussi se maintenir grâce à notre jeu». C'est tout le mal que l'on souhaite au club breton. Un club qui selon le site StatSport au Brésil a 21,6% de chances d'évoluer en Ligue 2 la saison prochaine. Selon cette étude, le TFC (43,6%), Lens (93%) et Metz (93%) devraient être les trois équipes qui évolueront au niveau inférieur en 2015-2016. À eux de faire mentir les statistiques et de sauver leur peau en L1. Verdict le 23 mai prochain lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1.

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