Les anciennes gloires jugent la galère de l’OL

Par Khaled Karouri
5 min.
Olympique Lyonnais Patrick Müller @Maxppp

Les temps sont durs pour l'Olympique Lyonnais, qui reste sur une inquiétante série de trois défaites et un résultat nul sur les quatre derniers matches. Des chiffres loin des standards d'un club habitué à des statistiques nettement plus flatteuses. Quatre anciennes gloires, Grégory Coupet, Cris, Sidney Govou, et Patrick Müller, jugent la situation de leurs cadets.

Une grande équipe ne perd jamais deux fois de suite. Voilà ce que Gérard Houllier clamait à Tola Vologe lorsqu'il officiait sur le banc de touche de l'Olympique Lyonnais. Partant de ce constat, libre à vous de tirer les conclusions que vous voulez, mais l'écurie rhodanienne reste sur une série de trois défaites et un nul au cours des quatre derniers matches disputés. Un bilan loin d'être satisfaisant, et qui pose question, notamment en ce qui concerne un parcours en Ligue des Champions chaotique, puisque les Gones sont éliminés de toutes compétitions européennes : « À partir du moment où vous amenez la Ligue des Champions dans une saison, ça complique les choses. On savait aussi que l'équipe était jeune, mais on ne pouvait pas anticiper les blessures, et notamment celle de Fekir. Après, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas d'OL sans Fekir, mais cette équipe découvre un niveau d'exigence énorme, c'est une saison d'apprentissage pour laquelle il y a tout de même l'obligation de rester en haut du championnat », nous assure ainsi Grégory Coupet, pour qui l'ajout de la C1 au calendrier lyonnais a été fatal aux hommes de Hubert Fournier.

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Mais pour d'autres anciennes gloires du club septuple champion de France, résumer les performances délicates de l'équipe rhodanienne à l'ajout de cette Ligue des Champions serait réducteur, Sidney Govou pointant ainsi du doigt les maux d'un vestiaire qui semble éprouver les plus grandes difficultés à vivre ensemble : « C'est une équipe qui doute, qui manque de leadership, et qui est relativement jeune. C'est malheureux, mais ça nous arrivait aussi à notre époque, dans notre vestiaire aussi tout le monde ne se faisait pas la bise. Mais on avait un peu plus d'expérience, donc on arrivait à gagner. Et quand on gagne, les maux on les voit moins, mais on en a connus aussi. Bien vivre n'est pas forcément synonyme de bons résultats ». Pourtant, selon Coupet, c'est bien le retour à une vie de groupe saine qui pourrait faire du bien : « Chaque saison est faite de moments forts et faibles, ce qu'il faut c'est trouver une équipe qui a une cohésion collective, ce qui semble le plus compliqué cette année. Ils ont besoin d'apprendre à s'aimer, à s'apprécier. Le football, c'est un sport collectif avant tout. Je suis persuadé qu'ils ont un talent fou individuellement, mais ils ne l'exercent pas de façon collective. C'est à eux de se trouver des moments de cohésion, encore faut-il le vouloir ».

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Une défense centrale qui fait défaut à l'OL

Le message est passé, reste à savoir si la nouvelle génération OL l'entendra, et saura trouver la solution pour rebondir, alors notamment que sa défense centrale bat de l'aile. Car Mapou Yanga-Mbiwa, qui devait endosser le costume de patron eu égard au montant de son transfert (8 M€ + 2 M€ d'incentives) peine jusque-là à s'intégrer au groupe de la capitale des Gaules : « Actuellement, il leur manque des cadres qui puissent rayonner sur le groupe. Je pense qu'un Mapou Yanga-Mbiwa devrait être un cadre, alors que là il découvre le club, il ne peut pas faire tout le travail d'apport de son expérience », déplore ainsi Coupet, quand l'ancien défenseur central Patrick Müller ajoute : « Il y a eu quelques blessures, notamment celle récente de Samuel Umtiti. Ils doivent constamment composer avec une nouvelle charnière, ce qui n'est jamais évident. Sur la longueur, c'est toujours bien d'avoir une charnière identique pour stabiliser le bloc, comme on pouvait l'avoir avec Cris et Squillaci. C'est un poste où il faut avoir des repères, des automatismes ».

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Cris, justement, acquiesce : « C'est une période délicate, difficile à analyser. Pour avoir une défense qui ne prend pas beaucoup de buts, il faut que les joueurs évoluent ensemble, qu'ils se connaissent, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui de la défense lyonnaise. Il y a eu des blessures, des joueurs qui sont arrivés et qui doivent s'adapter à leur nouveau club, c'est compliqué. Mais c'est tout un collectif qui avait bien fonctionné la saison dernière, et qui marche moins bien cette saison. La blessure de Fekir a fait mal, car c'était un joueur qui faisait jouer Lacazette, et qui acceptait de tenter des dribbles ou de frapper de loin. Et derrière, si le collectif ne marche pas, les performances individuelles ne sont pas bonnes non plus, car les joueurs manquent de confiance et se retrouvent en difficulté sur le terrain », analyse l'actuel coach des U17 lyonnais, avec lucidité.

Un manque de cohésion collective, et une arrière-garde en souffrance, les anciens du club septuple champion de France ont pointé du doigt les soucis qui minent le groupe lyonnais. Pour autant, si l'on se fie à eux, il n'y a absolument rien de dramatique : « Il n'y a rien de catastrophique aujourd'hui car le championnat est très serré, mais on sent un creux qui demande une réaction contre Angers pour le dernier match à Gerland », poursuit ainsi à notre micro Patrick Müller. Mais le mot de la fin revient à l'ancien numéro 14 Sidney Govou, qui résume en quelques mots la situation : « Mais c'est eux qui ont les clés, peut-être le président ou l'entraîneur aussi, mais c'est à eux de trouver les clés. S'ils les retrouvent, ça va repartir ». Après tout, la génération dorée de l'OL l'avait prouvé, chaque période de creux amène à une période de rebond. À Lacazette, Gonalons, Lopes et consorts de se servir des conseils de leurs glorieux aînés.

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