La renaissance d’Émerse Faé, miraculé du football et entraîneur à 28 ans

La vie de sportif professionnel est parfois ingrate. Dans des disciplines où le corps de l'athlète fait également office d'outil de travail, l'aventure peut s'arrêter aussi soudainement qu'elle a débuté. Et le football n'y fait bien évidemment pas exception. De quoi conduire à des carrières florissantes un jour, et brisées le lendemain. Né à Nantes et formé au FCNA dès l'âge de 11 ans, Émerse Faé ne s'imaginait peut-être pas finir professionnel. Et encore moins mettre prématurément un terme à sa carrière en raison d'un organisme récalcitrant le mettant en danger. C'est pourtant la vie qui l'attendait.

Lorsqu'il débute avec l'équipe première des Canaris en 2003, il a alors 19 ans, le jeune Faé jouit déjà d'une belle petite expérience faite de rencontres en U16, U17 et Espoirs avec les Bleus, sans oublier une victoire en Gambardella en 2002. Il choisira plus tard d'endosser la tunique des Éléphants de Côte d'Ivoire du fait de sa double nationalité, où il sera sélectionné à 44 reprises : loin d'être une paille. Au cours d'un parcours comme il en existe des milliers, il filera une saison à Reading en 2007, avant de rallier Nice en 2008. Adopté par le club de la Côte d'Azur, il enchaîne plusieurs bonnes saisons, mais doit gérer plusieurs cas de phlébite, qui l'éloigneront des terrains à trois reprises.

Quand le corps dit stop

Ce qui ne l'empêchera pas de franchir la barre des 200 matches jusqu'à cette rencontre face à Caen en 2011. Alors qu'il ressent une douleur à la cuisse en toute fin de rencontre, un premier diagnostic révèle une petit contracture. En réalité, il s'agit d'une nouvelle phlébite, un caillot qui obstrue les veines de sa jambe. Le risque est bien réel, puisque ce genre de pépin physique peut conduire à terme à une embolie pulmonaire, potentiellement mortelle. Le verdict tombe comme un couperet ; c'est la fin de sa carrière. Émerse Faé n'a pourtant que 28 ans, et sa vie bascule du jour au lendemain.

Mis au chômage technique par son propre organisme, il peine à se relever de cette lourde sentence : «Il m'a fallu un certain temps pour accepter ça. J'ai vraiment accusé le coup. J'ai eu beaucoup de choses à régler sur le plan administratif et je me suis occupé de ma famille.» Jusqu'à ce que l'OGC Nice lui tende la main pour le remettre en scelle : « Le président est venu me voir et m'a dit : «Tu fais partie de la famille. Dès que tu as une idée, tu m’appelles.» La réalité est vite revenue devant moi et je me suis rendu compte que je ne pourrais pas vivre sans le foot. » L'option de passer dans l'encadrement devient rapidement une évidence et le voilà aujourd'hui entraîneur des U17 niçois : « Après avoir été joueur toutes ces années, je suis passé de l’autre côté de la barrière et j’apprends le métier d’entraîneur. » Deux ans plus tard, l'aventure continue pour le néo-technicien, parfaitement épanoui dans sa nouvelle activité.