Le plan révolutionnaire que prépare la LFP pour relancer la Ligue 1

Le football français retrouve des couleurs. Toute heureuse de voir deux de ses représentants être qualifiés en demi-finale de la Ligue des Champions (Monaco) et de Ligue Europa (Olympique Lyonnais), la LFP peut également nourrir d'un optimisme certain pour la qualité à venir de la Ligue 1. Outre le renouveau du Paris Saint-Germain et de l'AS Monaco depuis le début des années 2010 et la constance de l'Olympique Lyonnais, les grandes ambitions des nouveaux propriétaires de l'Olympique de Marseille et de Lille laissent présager d'une future bataille alléchante pour le titre de champion de France.

Protéger la formation française

Mais pour la LFP, ceci est loin d'être suffisant pour redorer le blason de la Ligue 1. Ce matin, l'instance dirigeante du championnat a dévoilé les principaux points de son «plan stratégique» destiné à valoriser l'image de la L1 à l'étranger et rattraper le retard français d'ici 2022. Et pour y parvenir, la LFP veut dans un premier temps sécuriser l'avenir des meilleurs jeunes talents en devenir. Trop souvent victime d'un exode à l'étranger de leurs meilleurs jeunes, les clubs tricolores peinent à se montrer aussi compétitifs (notamment sur le plan financier) que ses concurrents européens. La première mesure décidée vise donc à protéger la formation française. Comment ? Avec l'instauration de premiers contrats pros à durée plus longue (5 ans) ou encore l'application en L1 et en L2 de la règle instaurée par l'UEFA en compétition européenne sur la présence obligatoire au sein des effectifs des clubs engagés d'un certain nombre de joueurs formés au club ou localement.

#PlanStratégiqueLFP → 20 initiatives groupées selon les 5 Priorités Stratégiques pic.twitter.com/3vKDnuejDP

— LFP (@LFPfr) 25 avril 2017

Mais ce n'est pas tout. En ce qui concerne le marché des transferts, la LFP souhaite étendre les pouvoirs de la DNCG. En clair, le gendarme financier du football français contrôlerait également les agents ainsi que la gestion des flux financiers. Enfin, un assouplissement de la limite de joueurs étrangers est également à l'étude. Ensuite, vient l'une des mesures phares de ce plan stratégique : la promotion de la Ligue à l'étranger. Actuellement, la diffusion de notre championnat hors de nos frontières rapporte 33 M€ par an à la LFP. Une somme ridicule comparée à ce touchent nos voisins européens (1,6 milliard d'euros en Angleterre, 632 M€ pour la Liga, 185 M€ pour la Serie A, 180 M€ pour la Bundesliga).

Vendre la Ligue 1 plus cher à l'étranger

Afin de faire grossir ce chiffre, la Ligue a donc affiché sa volonté d'améliorer la qualité du spectacle des matches en axant sur l'amélioration de l'état des pelouses, de l'expérience des spectateurs venant aux stades (animations, accueil, etc...) et en encourageant surtout les clubs à devenir maîtres de leur enceinte. Rendre la Ligue 1 plus attractive dans le but de vendre ses matches au prix fort. Et pour cela, outre l'ouverture de «bureaux ambassadeurs» à l'étranger (comme cela a été fait à Pékin), la LFP réfléchit à adapter les horaires de programmation des matches. En gros, imiter la Liga ou la Premier League dont certaines rencontres sont diffusées davantage durant l'après-midi (13h, 15h, 17h).

Enfin, les derniers axes concernent surtout l'amélioration des relations avec les entreprises (développement de la communication et amélioration du marketing) et les investisseurs, ainsi qu'avec l'UEFA. En effet, le but est d'intégrer la Ligue 1 dans le top 4 européen. Une nécessité quand on sait que les meilleurs championnats continentaux (Liga, Premier League, Serie A, Bundesliga) ont réussi à s'assurer un maximum de places pour leurs formations pour les prochaines éditions de la Ligue des Champions à partir de 2018. Tout un programme qui, s'il est mené à bien, pourrait engendrer des revenus nets de 350 M€ par an à la LFP à partir de la période 2021/2022. C'est en tout cas le souhait affiché.