Le vétéran Frau relance le débat sur la mentalité des jeunes footballeurs

Par La Rédaction FM
2 min.
Sochaux @Maxppp

Il est devenu commun de pointer du doigt les jeunes footballeurs, que ce soit pour leur nonchalance ou leur arrogance. Mais Pierre-Alain Frau, du haut de ses 33 ans, donne un son de cloche quelque peu différent.

C'est un débat devenu récurrent dans le football français. Les jeunes sont-ils moins gérables et plus indisciplinés que les plus anciens ? Une question qui agite les esprits, et pour laquelle la facilité voudrait de répondre positivement sans l'ombre d'un doute, certains cas comme celui de Mbaye Niang n'ayant de cesse d'alimenter la chronique. En tant que vétéran désormais, Pierre-Alain Frau s'est longuement confié sur le sujet dans les colonnes de L’Équipe. L'occasion pour l'attaquant de 33 ans, revenu à Sochaux le 25 novembre dernier, d'apporter son point de vue sur la question :

La suite après cette publicité

« Les jeunes sont un peu différents de ce qu'on était à l'époque. (...) Peut-être qu'ils savent ce que ça représente d'être joueur pro. Nous, quand on a commencé, les joueurs n'étaient pas des rock stars comme maintenant. Aujourd'hui, ils savent, en termes financiers, ce qu'ils peuvent devenir s'ils réussissent. Alors que, nous, on était peut-être plus dans la passion du foot, du jeu. Ça, je le ressens un peu moins aujourd'hui. J'ai toujours l'impression qu'il faut un peu les forcer pour rester à la fin de l'entraînement, ça ne vient pas naturellement. Il y a peut-être moins cette envie de jouer. Après, je vous dis ça, je ne sais pas si c'est l'image que j'ai ou si c'est la réalité ». Mais alors, comment expliquer ce changement ?

À lire OM : Jean-Louis Gasset fan de Murillo

« Ce n'est pas lié au football, c'est la société en général. Moi, j'ai deux enfants, même eux, ils s'en foutent un peu de tout (rires). Ils sont plus détachés, plus individualistes. Dans le foot, ce sont des gamins qui ont été déracinés, c'est compliqué pour eux. Ils ont dû se construire seuls. Moi, j'ai eu la chance de vivre ici, chez ma mère. Ça change pas mal de choses quand tu pars de chez toi, à quatorze ans, pour un milieu avec des gamins de dix-huit ans qui n'ont qu'une envie : te marcher dessus. Ils sont obligés de se construire là-dedans. Ils mûrissent beaucoup plus vite, mais il leur manque des choses. C'est aussi un milieu de requins, où tu es obligé de penser à toi beaucoup plus vite. (Mais) Il y a des gamins qui, bien qu'ils n'aient pas eu trop d'éducation, sont surprenants. Je n'aime pas trop le cliché du gamin avec le casque sur la tête, ce n'est pas vrai. Quand tu leur parles, t'apprends plein de choses aussi ! » Toujours se méfier des clichés.

La suite après cette publicité

Plus d'infos sur...

La suite après cette publicité

Fil info

La suite après cette publicité