Les présidents de clubs professionnels taclent le système judiciaire !

Les présidents des clubs professionnels français ont fait front. Réunis aujourd’hui dans le cadre d’une réunion de l’UCPF, ils n’ont pas manqué de commenter les deux affaires qui frappent de plein fouet le football français, les matches truqués en Ligue 2 et les transferts suspects à l’OM. Les dirigeants sont unanimes, tant pour assurer qu'ils « condamneront les personnes qui ont fauté », que pour dénoncer la « façon de faire » du système judiciaire. Président de l’organisme, Jean-Pierre Louvel a ainsi déclaré dans des propos relayés par L’Équipe qu’« on a massacré des hommes et un sport que nous aimons, qui est important pour la jeunesse, et ça nous est insupportable. En attendant le dénouement de l’enquête, il faut arrêter de mettre au pilori des personnes qui ont servi le foot. »

Même son de cloche, donc, chez le président nantais Waldemar Kita. « Débarquer à 6 heures chez vous, puis on vous embarque avec les menottes, je trouve ça surprenant. On n'a pas besoin de faire tout un cirque, je viens d'un pays où on utilisait ces méthodes. Ici, on est dans un pays qui a une culture, une civilisation, un respect », a regretté le numéro un des Canaris, suivi par son homologue bordelais Jean-Louis Triaud. « Ça fait beaucoup de personnes en garde à vue et c'est un système judiciaire un peu choquant. Pour les dirigeants marseillais, je crois qu'ils ne sont pas coupables, jusqu'à ce qu'on me prouve le contraire. Des matches truqués, ça arrive, malheureusement. Mais c'est extrêmement marginal et je mets en garde contre la généralisation. »

S’ils assurent tous qu’ils condamneront toute personne à la culpabilité avérée, les présidents doutent en effet de la responsabilité de certains. Après que Triaud ait émis des doutes sur la faute des dirigeants olympiens, Kita a lui estimé qu’un Jean-François Fortin, « un homme à ce niveau de responsabilités, je ne pense pas qu'il prendrait le risque de truquer les matches ». Et Louvel de poursuivre. « En blaguant, ça nous arrive de dire "aujourd'hui tu me laisses gagner, alors tiens voilà une enveloppe", ça fait partie de la mauvaise rigolade entre nous. Ça me fait d'autant plus rire que ça m'est arrivé de le dire devant un délégué. » En attendant les résultats de l’enquête et sans vouloir la dédramatiser, les présidents montent au créneau et font preuve de solidarité.